NOM : Z&T
TITRE : TVFQ
ANNÉE : 2022
PAYS : Belgique, Bruxelles
NOM : Z&T
TITRE : TVFQ
ANNÉE : 2022
PAYS : Belgique, Bruxelles
NOM : Angie
TITRE : OK
ANNÉE : 2022
PAYS : Carhaix (Finistère), France
Comédienne et rappeuse, Shady 6XX a grandi à Rennes avant de s’installer dans la capitale belge. Elle nous parle de sa découverte du rap et du féminisme, de ses collaborations et de son projet d’album avec Gender Panik Gang, collectif d’artistes queers et décoloniaux·ales.
Peux-tu te présenter brièvement ?
Salut, je suis Shady, je vis à Bruxelles, je suis née et ai grandi à Rennes et je suis comédienne. Étant identifiée comme une femme, je porte les complications qui vont avec, je ne travaille pas à le cacher, juste à pas correspondre à la norme, à ce qu’on attend d’une femme.
D’où vient le nom Shady 6XX ?
Haha, c’est une drôle d’histoire. Disons que Shady est un surnom qui m’a été donné par mes ami·es en raison de mon « dark side », qui a évolué de Sheitan à Shady ( coïncidence avec Eminem? Who knows …) et j’ai rajouté le 6XX en référence au 666, la date de naissance du sheitan et de la mienne, et au 667. Les deux XX représentant les sécateurs de ma vengeance.
Quand et comment as-tu découvert la culture hip hop et le rap ?
Je n’écoutais pas vraiment de rap avant de sortir « Tour de chauffe ». Sauf vraiment plus jeune. Ce genre musical ne me semblait pas accessible, je ne me retrouvais pas dans les textes et surtout je m’en sentais exclue à cause du langage volontairement misogyne. Maintenant j’adore et j’en ris.
Pour la petite histoire, c’est surtout Aya Nakamura qui a marqué un grand tournant dans ma vie. Je me souviendrais toujours du jour où j’ai découvert son titre « Comportement », qui correspondait au moment où j’ai ouvert les yeux sur ma condition de femme dominée par la patriarcat, où j’ai découvert le féminisme, et la grande lutte que j’allais devoir entreprendre pour « reprendre ma misérable vie en main ». J’ai du comportement, et c’est génial, c’est une force et pas une tare, je vais tout reprendre à zéro. Ça a été un grand basculement.
Quel est ton rapport à l’écriture ? Écrivais-tu déjà avant de rapper ?
J’ai toujours un peu écrit, mais jamais de chansons, plutôt des textes, petits poèmes ou monologues. Au théâtre, je suis souvent amenée à devoir produire des textes qui seront portés sur la scène. L’écriture est salvatrice pour moi. Quand je ne comprends pas quelque chose, que je vais exploser, ou faire une chose grave, j’écris. À moi même où à d’autres.
J’adore taper le texte sur une machine à écrire, c’est hyper violent et bruyant. Ça me donne l’impression de poser vraiment un acte… Et puis aussi, j’entretiens des relations épistolaires genre, si tu n’aimes pas recevoir des mails/lettres enflammées, faut passer ton chemin avec moi.
Depuis quand rappes-tu ? Y’a-t-il eu un événement particulier qui t’a poussé à te lancer ?
J’ai rappé (ou surtout crié) pour la première fois lors d’un open mic improvisé lors d’une pièce de théâtre à Bruxelles en 2019. Avec les interprètes du spectacle, on devait imaginer des formes courtes et les présenter lors d’une première rencontre avec le public avant le grand spectacle. Avec l’un des acteurs, on a organisé un open mic, on avait 4 jours pour écrire un rap de 2 minutes avec une instru imposée. Je n’avais jamais fait ça. Il m’était impossible de m’imposer dans ce groupe principalement constitué d’hommes cis het et j’étais littéralement en train d’imploser.
Impossible de m’imposer, de m’exprimer, ou juste de me faire écouter. J’ai même dû me battre jusqu’à la dernière heure pour imposer une instru de mon choix. J’ai donc écrit « Tour de chauffe ». C’était le seul moyen de leur montrer de quoi j’étais capable. Et hélas, ça a fonctionné. Quand je suis descendue de la scène, ils sont tous venus un par un me checker et m’exprimer inconsciemment que je faisais officiellement partie du game.
As-tu reçu une éducation musicale ?
J’ai suivi des cours de solfège et de guitare de mes 14 à mes 18 ans, qui se sont accompagnés de plusieurs concerts, où je chantais et jouais. J’ai vite compris que la guitare était un prétexte et que je préférais chanter.
Le titre et le clip « Tour de chauffe » sont une ode anti-patriarcale à la solidarité féministe. Que penses-tu du préjugé selon lequel le rap serait la musique la plus sexiste et homophobe qui existe ?
Haha je pense que, hélas, tous les genres de musique le sont de ouf ! Chacun à sa façon, avec plus ou moins de dentelle. C’est sûr que les rappeurs sont tellement bling bling, tout cet univers d’argent, de vie de luxe, et de femmes objets. Ça crée des modèles hyper flippants je trouve. Moi, c’est limite leur capitalisme qui me fait le plus bader.
Après notre dénominateur commun, c’est qu’ils font eux aussi, pour la plupart, partie des minorisé·es, donc on a le même désir d’empowerment dans le fond. Juste, j’aimerais qu’ils captent que la façon dont ils insultent, appellent et normalisent le viol, dénigrent systématiquement les meufs et les queers, c’est l’enfer, c’est redondant, et ça engendre la brutalité. On ne peut pas être artistes, vecteurs d’imaginaires et d’identifications et être aussi discriminants.
Les censurer n’est pas une solution mais, en revanche, je trouve ça urgent d’avoir des références inverses, de pouvoir écouter des textes tout aussi sales et violents qui les fassent trembler, et qui donnent envie aux concerné·es de se défendre. Parce que oui, quand nous on réécrit texto leurs paroles en changeant le rapport de force, même si ce ne sont que des chansons, tu captes la violence, et comment tu t’es habitué à écouter des paroles hardcore sur nous et jamais sur eux. Ça peut sauver des vies, ou du moins faire évoluer les mentalités, d’après moi.
C’est aussi çà la shadiness du personnage Shady 6XX : que ce soit ce blaze qui remballe Eminem et le 667, ou encore le fait de tourner le clip dans le même décor que « Bruxelles arrive » de Roméo Elvis. C’est venir insidieusement s’incruster sur leurs plates-bandes : on est là. C’est nous. On arrive. Et vous êtes en danger…
Tu as sorti le titre « MTM » avec le·a rappeur·euse non-binaire bruxellois·e Le Talu. En quoi est-ce important pour toi de collaborer avec d’autres femmes ou artistes queer ?
C’est la base, je ne me verrais pas sans elleux. Pour moi, le rap c’est plus que de la collaboration, c’est un front, on opère en gang.
Dans le squat qu’on occupait au moment des confinements avec le collectif 404, on organisait des open mics toutes les deux semaines. Quand on me demandait de poser, ce n’était pas du tout agréable pour moi, même si on ne m’a jamais autant donné de force, j’étais la seule meuf sur scène. Et puis au fur à mesure, les copaines ont commencé à se ramener et poser leurs textes, et le phénomène a commencé à prendre de l’ampleur ! C’était ouf, hyper nouveau pour nous.
Et simultanément, on s’est également rendu compte que les mecs cis het étaient dotés d’une grande assurance qui leur permettait d’attraper le micro n’importe quand pour raconter n’importe quoi. Nous, on avait plein de textes à poser, mais tellement plus de stress, de question de légitimité, de confiance à gagner, on s’est dit qu’il fallait aussi qu’on se rendent prêt·es à poser des freestyles.
On a donc organisé une grande résidence de rap en mixité choisie et on a tout appris : écrire, poser en rythme, se donner de la force, connaitre son matériel, fabriquer soi-même ses prods. Et depuis, on s’est constitué en collectif et on est 13 (au moins) !
Comment travailles-tu sur tes morceaux ?
Pour le moment, très instinctivement, j’aime bien écrire en écoutant d’autres personnes rapper, comme les adelphes de mon crew de la Gender Panik ou bien des artistes sur internet, ou encore en m’inspirant de matières littéraires et théoriques.
Souvent, j’écoute Sexy Sushi, pour le baromètre d’intensité ou alors en réaction à certaines chansons de Booba, SCH, Niska, ou Damso, ça me donne la rage et j’écris. Sinon pour les prod, je m’adapte, soit j’écris avant et puis je cherche une instru qui convient, et très rarement j’écoute d’abord une instru puis j’écris dessus.
As-tu une équipe (beatmaking, production…) qui t’accompagne ?
On a zéro moyens, mais on se débrouille, j’ai un petit frère Mar Tino qui est un de mes meilleurs alliés, (c’est lui qui a enregistré « Tour de chauffe », entre un matelas et un drap housse, dans mon salon). Il donne beaucoup de son temps et il fait des prods incroyables.
Et il y a aussi David Stampfli qui a proposé son studio pour nous enregistrer avec Le Talu, après avoir découvert « Tour de chauffe » à la radio, et avec qui on continue de travailler. Mais on reste encore bien dépendant·es de savoirs détenus par des hommes cis-het… Pour l’avenir, on veut apprendre et se faire les armes nous-mêmes !
Quel·les sont les artistes qui t’inspirent et pour quelles raisons ?
Sexy Sushi, Koba La D, Dani Cosmic, Janis Joplin, NTM et Ascendant Vierge pour les voix, Ratur, Lazza Gio, Molar & Nux pour leur liberté et leur indépendance.
Et puis aussi Cardi B, Mara, Doria, Shay, Le Juiice, Niska, 13block, Booba, pour le flow, l’égo, la badasserie et la piraterie, mais ce sont surtout mes copaines qui m’inspirent le plus !
Est-ce que le rap est ton activité principale aujourd’hui ? Si non, est-ce un objectif à terme ?
J’aimerais, avec Le Talu (avec qui je vis et crée). On est en train de mettre beaucoup de choses en place pour en faire de plus en plus.
Quels sont tes projets à venir ?
Le Gender Panik Gang. C’est le nom de notre collectif constitué de 13 personnes queer et femmes artistes militantx squatteur·euses queers décoloniaux·ales et féministes. On a, pour la plupart, vécu ensemble en squat, et traversé beaucoup d’événements. On a expérimenté ensemble le collectif, horizontalement, que ce soit pour le quotidien ou l’artistique ce qui a permis de se fabriquer un vrai langage commun.
Le projet est donc d’enflammer les scènes bruxelloises et internationales, en semant la Gender Panik ! Ce qu’on veut, c’est se donner de la force collectivement, dégager des plages de travail où l’on peut être ensemble pour écrire, poser, produire, créer un réseau, organiser des open-mic queer, et à terme, s’enregistrer pour un album à 13 voix pour l’été 2022, avec Le Talu, Cheap Jewels, Taparaku, La Zone, Tatie Cardi, Eve E, Flak-a47, Dahu, Tots, Vilène Farmer, Gomar et Mysandre.
Que penses-tu de Madame Rap ? Des choses à changer/améliorer ?
Je suis vraiment hyper admirative du travail gigantesque que vous faites. Merci de dénicher chaque jour toustes ces artistes partout sur terre, ça donne de la force ! C’est hyper impressionnant de voir comme on est toujours invisibilisé·es.
Merci pour le travail d’archivage, merci de nous donner de la voix, c’est trop bien mais y en a jamais assez, on aspire à ne pas être catégorisé·es par nos genres et être tout aussi entendu·es !
NOM : Brea Miles
TITRE : Spicy
ANNÉE : 2022
PAYS : États-Unis, Caroline du Nord
NOM : ALIE
TITRE : Medusa (Freestyle)
ANNÉE : 2022
PAYS : Canada, Toronto
NOM : Lima Kizzy
TITRE : H-Tag
ANNÉE : 2022
PAYS : Mali
NOM : Omari Vel
TITRE : UltraViolet
ANNÉE : 2022
PAYS : États-Unis, Philadelphie
NOM : NBA Luciana
TITRE : Bitch
ANNÉE : 2022
PAYS : Burundi/Australie
NOM : SBM (Spacebabymadcha)
TITRE : Beat the Odds
ANNÉE : 2022
PAYS : Anvers, Belgique
NOM : CTACIK
TITRE : Бий
ANNÉE : 2022
PAYS : Ukraine
NOM : Rita L’Oujdia
TITRE : Dkhol So9 Rassek
ANNÉE : 2022
PAYS : Maroc
NOM : Satarii
TITRE : Geh Ma Weg
ANNÉE : 2022
PAYS : Allemagne
NOM : Lynx
TITRE : Freestyle
ANNÉE : 2022
PAYS : France, Marseille
© Naila (@enn.films)
NOM : Azzy
TITRE : Meu vício
ANNÉE : 2022
PAYS : Brésil
NOM : Pratika
TITRE : Nothing Here
ANNÉE : 2022
PAYS : Mumbai, Inde
Retrouvez notre playlist du mois de février sur YouTube, Spotify, Deezer et Apple Music avec 20 titres de rappeuses et rappeurs·euses LGBT+ du monde entier !
Created with ListenTo – Free Smart URLs & Pre-Save Links
Avec:
NOM : Amalia
TITRE : Petite nana Part 2 (Pas assez)
ANNÉE : 2022
PAYS : France, Marseille
NOM : Gemini Chachi
TITRE : Cut
ANNÉE : 2022
PAYS : États-Unis, Ohio, Toledo
Ah la Bretagne, ça vous gagne ! Et le rap breton alors ? Loin des binious, des crêpes et de Manau, la région abrite une nouvelle génération de rappeuses de talent. De Rennes à Brest en passant par Saint-Brieuc, voici 9 MCs bretonnes à découvrir !
Figure de la scène indépendante, Akissa rappe depuis plus de 20 ans. Celle qui aime « mettre en lumière tout ce qui est sombre » définit sa musique comme « émotionnelle avec un univers assez conscient. »
Au début des années 2000, c’est d’abord l’écriture qui attire l’artiste lorientaise et l’amène à intégrer « un groupe de quartier », qu’elle ne quittera plus par la suite. Après plusieurs singles phares dont « Je déteste le rap français », « C’est bad fils » ou encore « L’eau qui dort », la rappeuse espère aujourd’hui sortir un nouveau projet.
En attendant, Akissa s’est lancée dans le vlogging et publie régulièrement des morceaux sous forme de vlogs sur sa chaîne YouTube.
Originaire de Plonévez dans le Finistère, Letyss arrive à Brest pour ses études. Elle commence à rapper à l’âge de 19 ans, inspirée par ses lectures. « Des auteurs tels que Baudelaire, Victor Hugo et George Sand m’ont fait comprendre la puissance des mots et de la poésie. Mais c’est la découverte de Princess Anies, Lady Laistee, Diam’s et Sté Strausz qui m’ont encouragé à oser. »
En parallèle, elle anime sur Radio U l’émission « Freestyle » et co-fonde l’association Pontamusicollectif avec Karim, MC, Brahim, beatmaker, Nordine, DJ, et Bouchra, chanteuse. L’objectif : proposer des ateliers aux jeunes de la ville et travailler sur leurs projets communs.
Aujourd’hui, l’artiste décrit son univers musical comme « épisodique et engagé en lien avec mon environnement, mon vécu, mes constats, mes observations« . Elle oeuvre à apporter « de la technique aux rappeuses, plus de visibilité et les encourager à oser plus », notamment à travers le boostcamp « Women want to be heard » en partenariat avec La Smac de Brest La Carène.
En parallèle, elle retournera en studio au mois de mars pour enregistrer plusieurs morceaux composés pendant le confinement.
Raised and born in Saint-Brieuc, Yun Jaï commence à rapper il y a près de cinq ans, sur les conseils de ses amies. « Lorsque, j’ai fait mon premier texte, elles m’ont dit de continuer. Par la suite, j’ai eu de plus en plus de soutien et on m’a de plus en plus poussé à aller plus loin dans ma démarche. »
L’artiste, qui s’identifie comme rappeur et utilise les pronoms il ou elle, navigue entre tous les styles. « Je chante, je rappe, parfois je fais les deux en même temps. Je suis curieux et travaille beaucoup au feeling donc j’ai déjà fait de la drill, de la trap banger en passant par du cloud ou du club, de l’hyperpop, du synthwaves, comme j’aime aussi les côtés acoustiques, voire carrément du rock ou de l’indie rock. »
Au programme, plusieurs clips à venir !
Ange, d’origine camerounaise, et Keda, qui vient du Sénégal, vivent entre Rennes et Paris. Le duo se rencontre il y a 5 ans dans le cadre d’open mics et décide d’enregistrer un EP qui mêle leurs influences respectives, allant du rap au R&B.
« Notre univers artistique est basé sur la complémentarité de nos personnalités représentées par la glace pour Ange et le feu pour Keda. Avec la combinaison de ces deux éléments, on crée une harmonie, un équilibre et un univers coloré auquel n’importe qui peut s’identifier. »
Alors qu’elles travaillent sur leur deuxième EP « Hybrid », les 2 MCs prévoient de publier d’autres titres et freestyles sur leurs réseaux. Stay tuned.
C’est en 2000 que la Brestoise Siren décide de se lancer dans le rap, après ses premiers freestyles radio. Considérée comme une pionnière dans sa région, son rap « textuel et multi-syllabique » est porté par un son « très actuel avec des grosses bases hip hop et un lexique commun à toutes (ses) chansons. »
Pour patienter avant la sortie imminente de son 2e album et d’un EP en 2023, vous pouvez découvrir sa série de « Vagues » exclusivement disponible sur YouTube. L’artiste distille également des morceaux, featurings et inédits sur les réseaux.
Originaire de Paris, Toallita arrive en Bretagne à l’âge de 2 ans et vit aujourd’hui à Brest. Après avoir fait du chant, elle se met sérieusement au rap pendant le premier confinement.
L’artiste décrit sa musique comme venant de « (ses) tripes, (son) cerveau, (son) cœur et (son) corps » avec des « prods 2-step qui viennent d’Angleterre, des caves, là où on danse dans une ambiance garage psyché. »
Également artiste plasticienne, Toallita souhaite continuer à allier l’art à son rap et à faire un maximum de concerts à Brest. Après la sortie du clip « Killi », elle prend son temps pour concocter son premier EP pour « l’aimer fort quand il sortira et être fière de tous les morceaux. »
Originaire de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), Petit Pochon s’est installée à Rennes il y a trois ans. Elle commence à écrire ses premiers textes en 2016 et enregistre pour la première fois en 2017. Avec le soutien de son crew NOHELL, elle décide de sortir son premier clip en 2018 parce qu’elle ne se reconnaît dans aucune rappeuse française. »À l’époque, il n’y avait pas beaucoup de rappeuses et aucune pour parler de ce qui me faisait rêver ou de mon quotidien. Je n’arrivais pas à me reconnaître à travers leurs textes donc je me suis dit : il doit y avoir des filles comme moi qui ont besoin d’avoir une voix féminine pour les représenter. Si personne ne le fait, à moi de le faire. »
Si sa musique se définit en deux mots, « trap et ego trip », l’artiste apprécie également « les ambiances plus cloud où je peux faire des mélodies, comme sur le titre « PRBLM », qui est plus personnel par exemple. »
On attend avec impatience la suite de la série de freestyles « PiouPiou » et son premier projet.
Après avoir grandi en région parisienne, Bonnie vit aujourd’hui entre Paris, où elle étudie, et Rennes, où elle travaille.
Enfant, elle se sent à part et se met à rapper. « C’était la chose la plus libératrice que j’avais jamais connue. Je me suis toujours sentie mal et différente, ça m’a sauvée. »
Quoique « complètement moderne, très trap, très conçue pour retourner les foules », sa musique porte une pointe de old school que « les véritables auditeurs de rap sauront reconnaître. » Même si parfois elle « abîme la forme aux yeux des puristes », l’artiste met un point d’honneur à rendre ce que le rap lui a donné et « le fond ne manque jamais. »
Outre un EP dans le four, Bonnie souhaite reprendre la scène au plus vite, mais également entreprendre à Rennes. « Pourquoi pas ouvrir un label pour enfin faire émerger les talents ! »
À lire aussi : 10 rappeuses et rappeurs·euses LGBT+ toulousain·nes à suivre
13 rappeuses de Seine-Saint-Denis à suivre de toute urgence
20 rappeuses d’Outre-mer à connaître