NOM : LouLou Phenomenal
TITRE : Money Run
ANNÉE : 2021
PAYS : Los Angeles, États-Unis
NOM : LouLou Phenomenal
TITRE : Money Run
ANNÉE : 2021
PAYS : Los Angeles, États-Unis
NOM : Kerysha
TITRE : Toteto
ANNÉE : 2021
PAYS : France, Paris
NOM : Annet X
TITRE : Hlavolamy
ANNÉE : 2021
PAYS : Tchéquie
NOM : Soui Uno
TITRE : Gas
ANNÉE : 2021
PAYS : Argentine, Buenos Aires
© F L E X I
Découvrez notre podcast Madame Talk avec la rappeuse et comédienne Nanii !
Rappeuse et comédienne de 24 ans, Nanii grandit à Romainville en Seine-Saint-Denis « dans la cité et dans la street ». Un atout, qui, selon elle, lui permet de développer un « mental » ainsi que la conscience du travail et de l’argent durement gagné.
Enfant, elle partage sa chambre avec sa grande sœur. Bercée par Médine, Kery James, Sinik ou Sniper, elle voit sa sœur écrire et rapper et se met à écrire ses propres textes. Suite à un traumatisme, elle se réfugie dans l’écriture à l’âge de 12 ans et se lance dans le rap, qui devient une forme de thérapie.
Même si sa sœur ne souhaite pas être connue du public, monter sur scène ou passer en radio, elle conseille Nanii sur ses choix artistiques et toutes deux enregistrent régulièrement des freestyles ensemble, qu’elles postent sur les réseaux.
Sur Instagram, Nanii se fait repérer par l’autrice, metteuse en scène et cinéaste Caroline Guiela Nguyen qui lui fait passer des castings pour sa pièce « Fraternité, conte fantastique ». Alors qu’elle n’est jamais entrée dans une salle de théâtre, la rappeuse se retrouve propulsée sur les planches.
Elle nous explique comment cette expérience de comédienne nourrit son « rap à message » et son écriture, les difficultés qu’elle rencontre à gérer toute seule son activité musicale, sa vision du féminisme et son projet d’EP de 10 morceaux d’1 minute.
Madame Talk est totalement indépendant, sans publicité et gratuit. Vous pouvez soutenir le podcast en faisant un don ponctuel ou mensuel ici.
NOM : Inadapthada
TITRE : Rest and peace
ANNÉE : 2021
PAYS : Chili
NOM : KMRS
TITRE : Sad Boi
ANNÉE : 2021
PAYS : Royaume-Uni, Surrey/Londres
NOM : Ana Pau
TITRE : Zapato
ANNÉE : 2021
PAYS : République Dominicaine
© Michael Fulgencio
NOM : Isis Aset
TITRE : Black Rose
ANNÉE : 2021
PAYS : États-Unis, New Jersey
De Dadoo avec KDD, à BigFlo & Oli en passant par Melan et Bastard Prod, la scène rap toulousaine a toujours été dynamique depuis les années 90. Aujourd’hui, la Ville Rose voit émerger des MCs aux influences hybrides, allant du punk rock à l’électro et souvent empreints de culture queer. Parmi eux, des femmes, mais aussi des artistes trans ou non-binaires. Voici une sélection de 10 rappeuses et rappeurs·euses LGBT+ originaires de Toulouse à suivre immédiatement !
Formé il y a près de deux ans, Slex est un trio de rappeuses·eurs toulousain·es qui mêle ego trip, pop culture et queerness. « Notre groupe est composé de personnes sexisées, racisées, LGBT+, TDS et prolétaires, donc le simple fait qu’on prenne la parole pour parler de nos vies, ça devient politique« , expliquent les artistes. Au menu, des sonorités inspirées du rap français pour Aska, de la trap coréenne et du punk rock pour Lizi, ou du classic punk et du jazz pour Grin. Après une première mixtape, Slextape, en juin 2021, le groupe vient de sortit le titre et le clip « Sarah Lynn » début décembre.
Originaire de Troyes (Aube), Zeta s’est installée à Toulouse il y a plusieurs années. Elle commence à rapper au lycée, mais fait une pause avant de s’y remettre sérieusement il y a sept ans. L’artiste se définit comme une « grosse féministe racisée qui aime le boom bap » qui fait du « rap classique, avec un côté un peu émo mais aussi très en colère« . En attendant la sortie de son prochain EP Bombyx Stellaire, elle officie avec le collectif de rappeurs/beatmakers Zook’oo et se produit sur des scènes de la région toulousaine.
Basé à Hoche, à 45 minutes de Toulouse, Darkksun rappe depuis deux ans. Le rappeur trans définit sa musique comme un mélange de « douceur et brutalité » (titre de son premier album sorti en septembre) : « je suis un peu un caméléon et peux m’adapter à tous les styles, mais je fais de la musique en fonction de mon humeur. Si je suis énervé, je vais poser avec une rage intense, si je suis triste, je vais faire un titre sur une mélodie de piano. » Avant tout, l’artiste explique faire du rap pour se faire du bien et parce que « la musique (le) sauve », et non pour être aimé ou reconnu.
Europe grandit à Toulouse et écrit son premier texte avec sa meilleure amie à la fin du lycée. Elle commence à le rapper en freestyle et s’inscrit un jour à un battle. À sa surprise, elle est qualifiée pour seconde manche de la compétition mais n’a plus de texte pour concourir. Elle décide alors d’en écrire d’autres pour pouvoir poursuivre cette aventure.
L’artiste, qui est en pleine redéfinition de sa stratégie et de son identité artistique, décrit sa musique comme porteuse de messages humanistes, « un genre de guerre par l’amour qui soigne les cœurs » et voit le hip hop comme une façon de vivre qui porte ses valeurs. Parmi ses projets à venir, un mini EP, un EP et des singles.
Artiste trans basé à Toulouse, Rok se lance dans le rap il y a un an et demi en participant à Zirap (ateliers rap des militant·es de la ZAD de Bure dans le Meuse). « On a peu de représentations fem, queer, trans, dans le rap comme partout ailleurs, et ça fait partie des raisons qui m’ont poussé au cul pour oser prendre devant le micro une place qui, pour beaucoup, n’est pas la nôtre« , déclare l’artiste, qui espère créer l’espace nécessaire aux personnes minorisées qui ont envie de se lancer dans la musique.
Ses textes abordent les troubles psychologiques, la toxicomanie, la transidentité, les galères, le burn out militant, les violences policières, ou encore « l’envie d’énorme zbeul, avec un peu d’autodérision et de cynisme autotuné. J’essaie de trouver un équilibre entre le fond et la forme, faire du son qui sauce musicalement les gens, engagé, sans tomber dans le tract de 72 mesures qu’on écouterait sérieusement en fronçant fort les sourcils. » Parmi ses projets sur le feu, des maquettes avec son acolyte Dudu et des featurings.
Originaires de Toulouse, les deux rappeuses de Grâce et Volupté Van Van commencent à collaborer dans les années 2000 et traînent d’abord dans des milieux punk et queer « plutôt DIY/ scène squat« . Aujourd’hui, leur musique puise dans des sonorités rap, électro et pop. « On est un mélange de tout ça, avec des productions maison et des textes qu’on prend du temps à écrire. Dernièrement, on a dit qu’on faisait de la variété parce qu’on s’est mise à chanter ! » Le groupe travaille actuellement sur un album, toujours auto-produit, qui devrait sortir sur Bandcamp et les plateformes de streaming début 2022. Vous pouvez également les retrouver sur scène et dans des clips qui accompagneront la sortie des nouveaux morceaux.
Toulousaine d’origine, Zinée découvre la musique très jeune et joue de la guitare, de la basse et du piano. En 2018, elle quitte la Ville Rose pour développer son projet musical à Paris. Dans la capitale, elle se lie d’amitié avec le rappeur, beatmaker et producteur Sheldon, figure phare du Dojo, studio et espace de création atypique du collectif multidisciplinaire 75e Session. Après avoir signé chez Low Wood, elle sort Futée, EP de quatre titres mélancoliques et oniriques où elle dévoile une plume incisive. En juillet 2021, elle sort l’album Cobalt, qui combine drill, pop et électro, porté par des textes percutants et sa voix tantôt enfantine tantôt puissante.
NOM : Lady Sky
TITRE : Gang
ANNÉE : 2021
PAYS : Burkina Faso
NOM : Minzy
TITRE : Fantabulous
ANNÉE : 2021
PAYS : Corée du Sud
NOM : Kanto Tika Nina
TITRE : Empode Rap Das
ANNÉE : 2021
PAYS : Bolivie, Cochabamba
NOM : Anto (Antonella Rima)
TITRE : Anto Rojas
ANNÉE : 2021
PAYS : Chili
NOM : DaChoyce
TITRE : No Voy a Volver
ANNÉE : 2021
PAYS : São Paulo, Brésil/Barcelone, Espagne/Amsterdam, Pays-Bas
NOM : Carmeline
TITRE : 23H59
ANNÉE : 2021
PAYS : Autriche/Palestine/France, Paris
NOM : Ostberlin Androgyn
TITRE : Maracuja Sekt
ANNÉE : 2021
PAYS : Allemagne, Berlin
NOM : B-LI
TITRE : Un rêve indemne
ANNÉE : 2021
PAYS : France, Charente-Maritime
© julie_przt
D’origine anglaise, algérienne et française et basée à Berlin, Sorah rappe et chante en anglais, en français et en allemand. Alors qu’elle vient de sortir le titre « Fighters » avec la·e productrice·e queer allemand·e Spoke, l’artiste de 23 ans nous parle de ses débuts dans le rap pendant le premier confinement 2020, de sa collaboration avec Intare et de son projet de EP.
Tu es née en Angleterre, as vécu en France et vis aujourd’hui à Berlin. Pourquoi t’es tu installée dans cette ville ?
Je suis née en Angleterre à Stockport, une ville située à la périphérie de Manchester. J’ai grandi là-bas jusqu’à l’âge de 9 ans environ, puis je suis partie dans le sud-ouest de la France où j’ai vécu jusqu’à l’âge de 15 ans. J’ai ensuite déménagé en banlieue parisienne (93) pour finir mon lycée. Ma mère est anglaise et mon père est algérien, il a quitté son pays dans les années 90 pour une vie meilleure vu la situation politique et économique difficile dans son pays. Du coup, une moitié de ma famille est en Angleterre et l’autre en Algérie.
J’ai grandi dans l’islam mais ma mère est catholique. J’ai beaucoup déménagé en grandissant et je n’ai jamais vraiment su où était ma maison. J’ai décidé de venir à Berlin il y a presque 4 ans pour travailler et étudier. Je devais rester qu’un an à la base mais ça m’a plu alors je suis restée plus longtemps. Aujourd’hui, je travaille avec des jeunes, je fais des jobs de ménage et je bosse dans un bar tout en essayant de terminer mes études à côté de la musique.
Quand et comment as-tu découvert la culture hip hop et le rap ?
J’ai grandi sans vraiment avoir le droit d’écouter beaucoup de musique. Mon père a constamment essayé de me protéger de l’industrie musicale. Je n’ai jamais appris d’instruments non plus, mais j’adorais danser et chanter lorsque j’étais seule dans ma chambre.
Mais ma mère, qui est encore aujourd’hui une rebelle dans l’âme, écoutait beaucoup de musique avec nous et nous faisait danser et chanter avec elle. Elle passait toujours des artistes disco, funk et pop très libérateurs comme Michael Jackson ou ABBA et Queen ou Amy Winehouse.
Quand j’ai eu 12 ans, mes parents se sont séparés et peu de temps après, j’ai eu un lecteur MP3 et j’ai commencé à télécharger plein de sons et à écouter ce que je voulais dans mes oreilles. Je me suis soudainement sentie plus comprise, surtout grâce au hip hop.
J’écoutais des rappeurs français engagés comme Keny Arkana, IAM, Sexion d’Assaut ou Kery James. J’ai également écouté Eminem très souvent, malgré ses paroles sexistes, j’avais l’impression de pouvoir m’identifier à ses histoires et à la colère qui transparaissait dans ses chansons. Lauryn Hill et les Fugees sont m’ont aussi amené à aimer le mélange entre le rap et le chant. Depuis, le hip hop est devenu une grosse partie de ma vie et un jour je me suis lancée moi-même !
Depuis quand rappes-tu ? Qu’est-ce qui t’a décidé à te lancer ?
Je rappe depuis que le premier confinement de mars 2020. Avant ça, j’avais commencé à faire de la musique lors de « jam sessions » dans ma colocation qui était comme une petite communauté musicale de gauche. Je chantais beaucoup pendant les sessions, que ce soit dans notre salon ou dans la rue. Les autres avaient leurs instruments comme la basse, la guitare, la batterie ou le saxophone, et moi, j’avais ma voix. J’ai tendance à chanter dans un style de blues, soul ou jazz.
J’ai ensuite décidé d’aller à des sessions de jam plus grandes dans des bars ou boîtes comme au Greenhouse, au Badehaus ou simplement dans des salles de répétition avec des amis avec lesquels j’aimais jammer. Les rappeurs étaient souvent là et nous nous complétions bien. Ils rappaient, je chantais et c’était un combo incroyable.
C’est dans cette communauté que j’ai rencontré celui que j’appellerais mon âme sœur et « partner in crime » Intare, avec qui j’ai fait mon premier album et avec qui je me produis souvent en concert.
Comment est né le projet Sorah & Intare ?
Avec Itare, on a vécu ensemble dans la même coloc où nous avons fait de la musique ensemble. On est devenu amis très vite et nous avons même eu une relation amoureuse très intense ! Lorsque je me suis mise à rapper, c’était comme une évidence qu’on voulait collaborer et faire ça à deux. Il m’a encouragée à commencer à rapper et a toujours insisté sur le fait que j’étais douée pour cela. Lui rappait depuis quelques années déjà. Alors j’ai décidé de tenter le coup.
J’ai commencé à écrire mes propres chansons dont les premières étaient « New Day », « Can You Feel It » et ensuite « Fists High ». Plus tard est venu « Black Lives Matter » qui est sorti en juin 2020 avant l’album. C’était notre petit succès. Chacune de ces chansons est maintenant sur notre album Frontlines qui est sorti en novembre 2020.
Intare et moi avons fait cet album tous seuls à la maison. Il a fait les beats lui-même et a mixé chaque morceau. Il a aussi quelques-unes de ses propres chansons et nous avons 3 chansons en featuring. Un de nos amis a fait la couverture de l’album et un autre ami a filmé nos clips vidéo pour YouTube. Nous étions très fiers de notre chef-d’œuvre, surtout parce qu’il a vu le jour six mois seulement après que j’ai commencé à vraiment rapper.
J’ai simplement senti que c’était ce que j’étais censée faire et j’ai trouvé un moyen incroyable de m’exprimer au monde et de faire sortir toutes mes émotions à travers la musique. Je me sens profondément bénie pour cela.
Où en est ce projet aujourd’hui ?
Ça fait quelques mois que nous ne faisons plus de musique ou de concert ensemble mais je pense qu’on rejouera sûrement bientôt et qu’on enregistrera de nouveaux sons qui n’attendent que ça !
Comment définirais-tu ta musique et ton univers artistique ?
Mon son varie beaucoup en fonction de mes humeurs. Il va des vibes hip hop old school avec des refrains soul jusqu’au grime et drill en double time, ce qui révèle plus de rap « dans ta face ». Parfois, j’anime des open mic lors de soirées drum n bass. J’essaie d’explorer ce style musical dans mes prochains sons avec le UK grime et la drill.
L’important, c’est que j’essaie de toujours transmettre un message politique fort : antiraciste, contre le patriarcat, la pauvreté et toutes formes d’oppressions. J’écris sur mes expériences en tant que femme issue d’un milieu plutôt pauvre dans une société sexiste et aujourd’hui en tant que rappeuse femme dans un milieu typiquement dominé par les hommes.
Je veux donner aux personnes qui m’écoutent un peu de ma badass attitude pour qu’ils n’aient pas honte de leur corps, de leur apparence, de leurs émotions ou de leurs pensées et d’essayer autant que possible d’être qui ils ou elles veulent être, de défendre leurs droits et de ne pas accepter que qui que ce soit leur marche dessus (ma chanson « Fists High » reflète cela par exemple).
Certaines de nos chansons sont plus sombres ou plus tristes, d’autres en mode gros flex, d’autres sont pleines d’espoir et de courage, en gros c’est le miroir de ce qui se passe à l’intérieur.
Tu rappes en anglais, en français et en allemand. Comment choisis-tu la langue dans laquelle tu écris ?
En général, j’écris plutôt en anglais. Vu que j’habite à Berlin, tous mes concerts ont eu lieu ici pour le moment. Je fais en sorte que le contenu de mes textes soit compris le plus possible par le plus de monde possible et pour ça, l’anglais est le mieux.
Jusqu’à présent, mon allemand n’était pas assez bon pour que je me lance mais dernièrement, j’ai commencé à écrire mes premiers textes en allemand et ça va être du lourd !
J’adore écrire en français aussi, j’essaie de le faire de plus en plus! Ça dépend vraiment de mon humeur. Parfois, ça sort comme ça sort et je ne réfléchis pas trop à quelle langue je vais utiliser. Intare ajoute de l’allemand à nos chansons et à nos concerts et sons enregistrés, ce qui les rend encore plus accessibles à un public germanophone.
Tu viens de sortir les titres « Fighters » et « Grosse déchaîne » avec la·e productrice·eur queer berlinoise Spoke. Comment vous êtes-vous rencontrées et avez-vous décidé de collaborer ?
Je faisais un concert avec Intare contre la fermeture du squat Liebig34 à Berlin. Spoke est venue me parler après le show pour me dire qu’iel aimait vraiment ce que je fais et qu’iel voudrait collaborer avec moi sur sa mixtape 100 % faite par des femmes et queers avec d’autres rappeurs.euses ! J’étais tout de suite hyper enthousiaste et je suis super heureuse de travailler avec Spoke, on fait une très bonne équipe !
Tu as aussi sorti en octobre le morceau « Double Check » avec la·e rappeuse·eur non-binaire berlinois·e Alice Dee. En quoi est-ce important pour toi de collaborer avec des femmes et des personnes queer ou non-binaires ?
Pour moi, c’est super important qu’on se fasse notre place sur la scène du hiphop qui est beaucoup trop dominée par les hommes, par un sexisme dégoûtant, une instrumentalisation des femmes, de l’homophobie et j’en passe. C’est très difficile de se faire une place et il faudra se battre pour l’avoir, comme beaucoup d’entre nous le font de plus en plus ces dernières années. Et puis on ne va pas mentir, mais le POWER et la vibe de collaborer entre femmes et queers est juste tellement magique et motivante !
À quoi ressemble la scène des rappeuses à Berlin ?
Elle émerge en force !
Te définis-tu comme féministe ? Si oui, comment définirais-tu ton propre féminisme ?
Oui je me définis comme féministe révolutionnaire ! Je suis de celles qui croient dans l’auto-organisation des femmes et queers sans travailler avec les institutions capitalistes de l’État qui créent, maintiennent et profitent du système patriarcal. Je ne crois pas qu’on ait besoin de quelques miettes en plus pour qu’on ferme nos gueules ou bien de plus de PDG femmes ou politiciennes. Cela ne m’intéresse pas car les femmes bourgeoises oppressent d’autres femmes à leur tour. Je pense que si on veut en finir avec le système patriarcal, raciste, homophobe, et impérialiste, il nous faut nous organiser pour mettre fin au système capitaliste tel qu’il existe aujourd’hui !
Quels sont tes projets à venir ?
Mon projet, c’est de continuer déterminée comme jamais à rapper et chanter le message que j’ai à faire passer et faire kiffer tout le monde sur ma musique. Je veux améliorer mes skills, mon flow et ma voix, je veux collaborer avec encore d’autres artistes et partir en tournée dans plein de pays haha !
Je vais sûrement faire un EP dans les mois à venir avec Mal Élevé, un rappeur berlinois franco-allemand et j’ai super hâte. Pour l’instant, j’essaie de me concentrer sur mon premier EP que je compte sortir en fin 2022 qui sera très prometteur avec un mélange intéressant de styles !
Avec le corona, malheureusement, c’est difficile de programmer des concerts et de se projeter à ce niveau-là, mais du coup, je compte me concentrer davantage sur la production de textes, d’idées et de musique ! Je vais également continuer à travailler avec des jeunes en difficulté avec qui je rappe, chante et danse pour leur donner de la force et qu’ils m’en donnent aussi !
Que penses-tu de Madame Rap ? Des choses à changer/améliorer ?
Je vous adore et je suis contente que des pages comme vous existent pour soutenir les rappeuses du monde entier et nous permettre de nous connecter entre nous !