NOM : Tehila Ora
TITRE : Boomerang
ANNÉE : 2020
PAYS : France, Marseille (13)
NOM : Tehila Ora
TITRE : Boomerang
ANNÉE : 2020
PAYS : France, Marseille (13)
NOM : Cid Cyan
TITRE : Pinky Rings
ANNÉE : 2020
PAYS : Corée du Sud
NOM : Elevan
TITRE : SHKO
ANNÉE : 2020
PAYS : Autriche, Graz
© Yannis Blättler
NOM : Juju
TITRE : Vertrau mir
ANNÉE : 2020
PAYS : Allemagne, Berlin
NOM : Thérèse
TITRE : T.O.X.I.C
ANNÉE : 2020
PAYS : France, Vitry-sur-Seine/Paris
Originaire de Bourgogne et basée à Lyon depuis trois ans, la rappeuse de 20 ans nous parle de son rapport à l’écriture, son univers musical en construction et son féminisme.
Quand et comment as-tu découvert le hip hop ?
J’ai découvert le hip hop très jeune avec des classiques comme NTM et Diam’s.
À cette époque j’écris, j’écris des lettres que je n’envoie jamais, j’écris des poèmes, des histoires sur ma vie ou inventées de toutes pièces.
J’ai découvert le milieu du rap il y a trois ans lorsque je suis arrivée sur Lyon. J’ai rencontré des gens qui m’y ont donné goût, je les admirais aussi car c’était la seule chose qui comptait pour eux : s’exprimer par le rap. Ils sont mes premières inspirations. J’ai commencé à rapper grâce et avec eux, ils m’ont aidée à écrire (je reprenais des textes que j’écrivais pour les adapter de façon à ce qu’ils soient rappés.)
Tu as une formation classique en piano. Dans la tête de certaines personnes, classique et rap sont incompatibles. Comment as-tu décidé d’allier les deux ?
J’ai suivi une formation classique de piano pendant quelques années. Cela ne me correspondait pas, mais je me rends compte que ça m’est utile aujourd’hui, mon oreille musicale s’est développée. Et peu à peu, je me suis ouverte sur d’autres univers musicaux. Ainsi, pour moi, classique et rap ne sont pas incompatibles mais peuvent être complémentaires.
Comme définirais-tu ton univers musical ?
Mon univers est en cours de construction, je ne saurais pas encore le définir et je pense qu’on met un long moment avant de trouver une certaine stabilité. Même si j’ai ce côté mélodique un peu jazz qui revient parfois, j’aime aussi faire des morceaux plus sombres.
Tu cites Grand Corps Malade, Nekfeu et Orelsan comme sources d’inspiration. Qu’est-ce qui te parle chez ces artistes ?
Je ne saurais dire pourquoi j’en apprenais certains par cœur à l’époque où j’aurais dû réviser pour mon bac. On pouvait retrouver ceux de Grand Corps Malade, Nekfeu et Orelsan. Ce sont les premiers textes que j’ai rappé dans ma chambre. Leurs textes résonnent comme des poèmes pour moi.
As-tu été/es-tu inspirée par des rappeuses également ?
Je cite des rappeurs car j’ai évolué dans un milieu masculin où je n’ai connu aucune rappeuse. Et les premières personnes qui m’ont inspirée sont les personnes que j’ai côtoyées. Mais bien évidemment de nombreuses rappeuses m’inspirent aujourd’hui notamment grâce aux réseaux sociaux, cela nous permet d’être facilement en contact et de nous donner des conseils. Je peux vous citer des rappeuses qui deviennent au fil du temps des amies, comme Asuncion, Amalia ou F2thewee. Grâce au tremplin Radar, j’ai aussi découvert Brö qui m’a beaucoup inspirée, j’aime sa façon de mélanger rap et mélo. Je peux citer aussi sans hésitation Little Simz, Koffee, Lady Leshurr, 070 Shake qui m’inspirent énormément et j’en oublie certainement…
Quelle place les rappeuses occupent-elles sur la scène hip hop lyonnaise ?
J’en connais quelque- unes aujourd’hui via les réseaux sociaux mais ayant parcouru jams et open mics pendant un an, je n’ai malheureusement pas le souvenir d’en avoir croisé beaucoup, voire aucune…
J’ai même une anecdote. Lors de ma première battle de rap (on était une vingtaine), j’étais la seule fille. Personne ne me donnait le micro, j’ai dû m’imposer pour enfin avoir droit à mon tour. On ne m’avait pas remarquée et une fois le micro en main, la lumière m’a éclairé et le public m’a vu enfin. J’ai eu droit à une ovation, sans même avoir dit un seul mot. J’ai alors compris que bien au-delà du rap, j’étais un message politique et je représentais les femmes dans cet univers masculin.
Te considères-tu féministe ? Si oui, comment définirais-tu ton féminisme ?
Bien sûr, la question ne se pose même pas, la définition du féminisme étant vouloir l’égalité hommes/femmes. En revanche, ce n’est pas le combat que j’exerce à travers ma musique. Même si je déplore le manque de femmes dans ce milieu. Je ne revendique pas le fait que je sois une femme dans mes textes. Dans ces derniers, je raconte modestement les histoires que j’ai vécues en espérant toucher quelques personnes qui peuvent s’y identifier. Si je parle de moi, c’est parce que je suis la personne que je connais le mieux.
Je rappe en tant qu’artiste et non en tant que femme, et c’est aussi une forme de féminisme. On ne parle pas de rock féminin ou de jazz féminin, alors pourquoi parler de rap féminin ? On a tous un univers propre et un objectif commun qui est de faire de la musique pour notre plaisir et celui des autres.
Quels sont tes prochains projets ?
Je travaille en ce moment sur mon premier EP, 7 Milliards, en indépendant qui sortira à la fin de l’année. Je travaille sur différents projets en parallèle (singles, featurings, freestyles, clips…).
Que penses-tu de Madame Rap ? Des choses à changer/améliorer ?
Je trouve ça cool d’avoir un média dédié aux femmes. Comme je le disais précédemment, sur la scène lyonnaise je n’ai croisé que très peu de femmes, on est trop peu nombreuses. Beaucoup n’osent encore pas et j’espère que des médias comme Madame Rap peuvent encourager les femmes à monter sur scène.
Retrouvez Bouki sur Facebook, Instagram, YouTube, Twitter et TikTok.
Surnommée l’Impératrice d’Extrême-Orient, la rappeuse canado-singapourienne nous parle de son parcours dans le hip hop entre l’Asie du Sud-Est, l’Amérique du Nord et la Jamaïque, de son amour pour le reggae et de son féminisme, renforcé après qu’une des membres de son équipe a rapporté avoir été agressée sexuellement par l’artiste avec qui elles étaient en tournée.
Comment as-tu découvert le hip hop?
Quand j’étais petite, j’ai acheté un bootleg d’une cassette de Public Enemy sur un marché de Singapour avec l’argent qu’on m’avait donné pour le Nouvel An chinois. Ma famille a immigré au Canada peu de temps après et je suis tombée amoureuse du graffiti et du breakdance. J’ai toujours écrit en secret des paroles de chanson que je cachais sous mon lit.
Quand et comment as-tu commencé à rapper ?
J’ai toujours écrit des rimes mais ne les ai jamais performées en public parce que j’étais timide et, par mon éducation sino-singapourienne, découragée de faire quoi que ce soit de « créatif ». Quand je suis entrée à l’université, mon colocataire, qui était un promoteur hip hop, a eu une annulation d’un concert de rappeuses. Je lui ai dit que je pouvais rapper et il m’a donné ma chance. J’avais prévu de monter sur scène juste une fois pour me prouver que j’en étais capable. Mais j’ai décroché une pub pour MTV Canada après ce concert, et j’ai continué par la suite.
En 2005, tu es devenue la première femme à être nommée dans la catégorie « Meilleur Clip Rap » aux Much Music Video Awards au Canada. En quoi cela a t’il fait évoluer ta carrière ?
C’était le clip Split Second Time, où je décris ironiquement les stéréotypes asiatiques dans l’industrie musicale américaine – allant du kung-fu aux écolières japonaises. J’ai trouvé ironique d’obtenir de la visibilité en tant que rappeuse asiatique en utilisant justement ces clichés !
« Comme il n’y avait aucune autre rappeuse asiatique, on m’a dit que je n’étais pas vendable »
Le titre s’est retrouvé dans le top 5 aux côtés de Jay-Z, des Beastie Boys et des Roots. Cette popularité a déclenché un torrent de réactions racistes et sexistes, qui m’a appris beaucoup sur le succès et sur ce que ça pouvait coûter de continuer.
Ça n’a pas changé grand-chose dans l’industrie musicale canadienne à l’époque. Comme il n’y avait aucune autre rappeuse asiatique, on m’a dit que je n’étais pas vendable. Ça m’a appris une précieuse leçon, à savoir de rester indépendante, d’apprendre le business et de tracer mon propre chemin.
Tu es retournée à Singapour en 2015 après avoir passé la majorité de ta vie à Toronto. Pourquoi ce choix ?
En fait, j’ai grandi à Vancouver, j’ai été élevée par la communauté musicale de Toronto quand j’étudiais l’architecture à l’université, j’ai travaillé trois ans à Los Angeles avec certains de mes héros du hip hop comme RZA, Pharrell, Che Pope et Talib Kweli et j’ai vécu par intermittence en Jamaïque avant de revenir à Singapour. Un décès dans ma famille m’a fait prendre conscience du fait que j’avais passé de nombreuses années loin et j’ai senti que c’était le moment de me reconnecter à mes parents et à mes racines. J’avais eu la chance de véritablement poursuivre ce que j’aimais, et il était temps de le rendre aux personnes qui m’avaient apporté l’éducation, les espaces safe et l’amour nécessaires à une telle liberté. C’est une période très excitante pour la culture hip hop en Asie du Sud-Est et même à ce stade de ma carrière, je continue d’apprendre et de découvrir constamment de nouvelles choses.
Tu es aussi très active sur la scène reggae et as foundé le Singapura Dub Club en 2015, première structure dans le pays à organiser des événements dub, reggae et dancehall. En quoi consiste ce projet ?
En passant du temps en Jamaïque, j’ai retrouvé les racines du hip hop dans la tradition de l’art du « toasting » et suis tombée amoureuse de la culture sound system, reggae, et dancehall.
« J’ai appris l’art du spectacle grâce à des performeurs jamaïcains »
À l’époque, le hip hop mainstream était en train de devenir un business très tourné sur l’image et moins sur les textes, et j’étais emballée par les sessions dub où les paroles et le freestyle avaient toujours cette dimension brute. Grâce à des performeurs jamaïcains, j’ai appris l’art du spectacle et comment surfer sur l’énergie de la foule quand j’étais au micro.
Quand je suis revenue à Singapour, j’étais nostalgique de la Jamaïque, mais au lieu de m’en plaindre, j’ai décidé d’organiser des événements et de rassembler une communauté qui pourrait amener ces vibes dans mon pays. Avec le Dub Club, nous avons pu faire venir à Singapour pour la première fois des artistes comme Sister Nancy, Johnny Osbourne, Conkarah et Tippa Irie.
Peu de temps après, j’ai découvert que les Asiatiques étaient obsédés par la nourriture et la cuisine, alors j’ai lancé Suka Suka Sauce, la première marinade jamaïcaine 100 % naturelle au monde, cultivée et testée en Asie du Sud-Est. Je commercialise cette sauce afin de promouvoir des artistes underground qui ne passent pas sur les radios mainstream en Asie.
Si quelqu’un ne connaît pas ta musique et veut la découvrir, quel titre lui conseillerais-tu d’écouter en premier ?
Warriors Tongue, parce que j’aspire à faire de la musique qui fasse se sentir courageux. Je trouve que ce morceau mélange à la fois mes influences hip hop et reggae, avec un gros rythme de batterie qui vous fait sentir comme un guerrier, que ce soit au travail ou au combat.
« Je célèbre d’autres femmes singapouriennes incroyables qui ont repoussé les limites »
Ce titre a aussi été remixé pour la bande-annonce officielle de Fast & Furious 8, ce qui pour moi, reflète mon côté business. Les gens sous-estiment souvent les artistes indépendants, mais j’aime jouer dans la même cour que les plus grands avec mes propres plateformes.
En termes de clip, je pense que Time Wastin’ représente bien ce qui se passe dans ma tête. L’Asie a une vision conservatrice et range les femmes dans certaines cases (de gentilles filles qui portent des robes à froufous, des demoiselles en détresse.) Dans ce clip, j’incarne mon surnom d’« Impératrice d’Extrême-Orient » et célèbre d’autres femmes singapouriennes incroyables qui ont repoussé les limites avec leur structure et utilisé leurs plateformes pour s’exprimer. Je suis aussi comme une enfant qui aime s’amuser : en voyant les filles singapouriennes de la communauté dancehall dans le clip, les gens conservateurs se sentent à la fois gênés et fascinés, et c’est ce qui me plaît dans ma vie et mon art.
Tu as collaboré avec la rappeuse malaisienne Supa Mojo en 2019. Comment vous êtes-vous rencontrées et comment avez-vous décidé de travailler ensemble ?
J’ai rencontré Supa Mojo en tant que B-Girl, et je soutiens aussi les autres femmes dans le hip hop. La deuxième fois que je l’ai vue, j’étais à une expo d’art et soûle… J’ai acheté une de ses œuvres sans savoir qui elle était et je ne m’en souvenais pas après. Le lendemain, j’ai dû la revoir pour récupérer l’œuvre et on a sympathisé. En tant que personne, elle est très humble et gentille mais en tant qu’artiste, elle a ce côté explosif et une force sur laquelle il faut compter. Je respecte énormément ça chez elle et j’ai eu envie de lui proposer des collaborations musicales et artistiques.
Qui sont tes rôles modèles ?
Lauryn Hill, Yuri Kochiyama, Rihanna et l’impératrice chinoise Cixi.
Te définis-tu comme féministe ? Si oui, comment définirais-tu ton propre féminisme ?
Quand j’ai commencé dans ce business, on me demandait toujours dans les interviews « qu’est-ce que ça fait d’être une femme qui rappe ? » et ça m’agaçait parce que je voulais juste être reconnue en tant qu’artiste. Mes fans filles m’ont confié avoir des pensées suicidaires, des problèmes d’identité, être victimes de sexisme et d’autres problèmes que les femmes rencontrent aujourd’hui.
« L’une des membres de mon équipe a été agressée sexuellement par l’artiste avec qui j’étais en tournée »
J’ai passé des années à travailler à Hollywood où on me faisait tout le temps des remarques sur mon apparence ou sur combien on voulait avoir une relation avec moi. Je me suis rendu compte, que ça me plaise ou non, que j’avais une plateforme pour parler au nom d’autres femmes qui ne pouvaient peut-être pas faire entendre leur voix.
Plus récemment, l’une des membres de mon équipe a été agressée sexuellement par l’artiste jamaïcain avec qui j’étais en tournée quand on était en Australie. Je me suis retirée de la tournée et les promoteurs ont continué, sans chercher à nous fournir une assistance juridique, médicale ou un logement. Une fois qu’on a déposé plainte, j’ai dû faire face à des critiques du style « elle a été virée de la tournée et elle a inventé cette histoire parce qu’elle est aigrie ». Ironiquement, c’est ma structure qui a aidé à monter la tournée de cet artiste, alors comment je me serais virée de ma propre tournée ?
Six mois plus tard, on attend toujours les suites de l’enquête, mais après beaucoup de recherches, on m’a dit que les affaires de viol aboutissaient rarement à des condamnations. Des hommes m’ont conseillé de protéger ma réputation et de ne pas en parler et j’ai vu un nombre incalculable de commentaires en ligne disant que « les femmes qui crient au viol veulent juste de l’argent. » C’est le monde dans lequel on vit aujourd’hui, donc je crois absolument en l’égalité des sexes et je suis féministe.
« Tant que les disparités subsistent, je continuerai de dénoncer les injustices »
Une femme sur trois risque d’être agressée sexuellement, la moitié des femmes et des enfants dans le monde ne savent ni lire ni écrire… Tant que ces disparités subsistent, je continuerai de faire de mon mieux pour être un exemple, m’engager dans l’éducation aux arts pour les droits des filles, dénoncer les injustices, et ne pas m’excuser d’être l’Impératrice d’Extrême-Orient pour rappeler aux femmes leur propre royauté intérieure.
Quels sont tes projets à venir ?
J’ai été confinée chez moi en Malaisie pendant trois mois et vais sortir une mixtape, dont le titre provisoire est Freedom Fades Away, qui rassemble des morceaux que j’ai faits pendant cette pandémie de Covid19. J’ai hâte de sortir le titre Rebel Soul Jah à l’automne, qui, je crois, reflète bien ce pour quoi je me bats en tant qu’artiste et en tant qu’individu.
Que penses-tu de Madame Rap ? Des choses à changer/améliorer ?
Je trouve que c’est génial qu’une telle plateforme existe. Parfois, je vois que les projecteurs sont seulement braqués sur les rappeuses hypersexualisées et ça me gêne qu’on ne montre pas plus de diversité. Je crois que cela dénature notre perception de ce que les femmes dans le hip hop devraient faire ou de ce à quoi elles devraient ressembler, alors qu’en vérité le hip hop est une culture inclusive qui a tellement de couleurs différentes.
À changer ou améliorer ? On construit et grandit tous – organiser un festival de rappeuses et inviter toutes ces femmes sur votre site à se rencontrer, se connecter et collaborer. Il y a tant de puissance à voir des reines soutenir d’autres reines. Ou devrais-je dire, à voir des impératrices soutenir d’autres impératrices.
Retrouvez Masia One sur son site, Facebook, Instagram et YouTube.
NOM : Alvia
TITRE : Snowbitch
ANNÉE : 2020
PAYS : Islande
Née à Kinshasa (République Démocratique du Congo), Goldy a grandi à Lyon qu’elle a quitté à 19 ans pour venir s’installer à Saint Denis (93). La rappeuse de 25 ans nous parle de son parcours dans le rap, son univers musical et son premier single Interstellaire.
Quand et comment as-tu découvert le hip hop ?
En fait, c’est mon grand frère qui m’a fait découvrir le hip hop US principalement. Et puis j’ai été également bercée par de la rumba congolaise. De nature curieuse, je me suis gavée de rap français. Franchement, je kiffais ! Je m’en rappelle que je m’endormais avec la nocturne de Skyrock le vendredi soir.
Quand et comment as-tu commencé à rapper ?
Plus jeune, j’écrivais des poèmes. À vrai dire, j’adore la poésie encore aujourd’hui. J’ai commencé à rapper à 16 ans. Je me souviens avoir acheté sur Le Bon Coin un micro que je branchais sur mon PC et j’utilisais Audacity pour enregistrer mes premiers sons. Ensuite, j’ai commencé à traîner de plus en plus avec des rappeurs qui sont devenus mes potes et là, c’est cette année que je décide de me dévoiler et de faire de ma musique une priorité.
Tu dis que tu « kickes sale mais fais aussi du miel ». Comment définirais-tu ton univers musical ?
Mon univers musical est versatile, tout comme moi. Vu de l’extérieur, je peux avoir l’air perché mais il y a tellement de possibilités dans la musique que je trouve ça dommage d’être bloquée dans un seul genre. Voire même ennuyeux. La musique, c’est une passion et un exutoire. C’est comme notre humeur. Par exemple, il y a des jours où on peut passer du rire aux larmes et bien Goldy c’est pareil en moins hardcore. Pour moi, c’est juste du kif et du partage.
Tu as sorti ton premier titre Interstellaire au mois de mai. Comment as-tu travaillé sur ce morceau ?
Dans ce morceau je me suis laissé aller. C’est une bonne instru trap en mode egotrip : le turn up. Je trouve ça trop cool l’effet qu’une musique peut avoir sur ton mood. Mais dans un sens, le titre n’est pas anodin car il fait référence au monde de Goldy, que j’ai hâte de vous faire découvrir.
Comment travailles-tu ton flow ? Est-ce que tu as des routines particulières ?
Je dépasse mes limites sans cesse, je m’exerce sur sur tous types de prods pour être prête à chaque éventualité. Je suis devenue comme une éponge, j’absorbe tout ce que je peux voir ou écouter et je le ressors à ma façon. Avant, je réfléchissais trop et maintenant je ne me prends plus la tête.
Ce que j’adore faire, c’est faire défiler des instrus et adapter mon texte à l’univers de la prod, voire même carrément écrire un son. Souvent, j’écoute la prod et j’écris mon son en entier. Très souvent, ce n’est qu’au dernier moment que je change de prod et ça donne un son totalement différent.
Quels sont les artistes qui t’inspirent ou t’ont inspirée ?
La liste est beaucoup trop longue. Il y a une chose à savoir, c’est que j’apprécie la musique et énormément de genres différents. Orelsan m’a permis de me dire « wow Goldy, lâche du lest, on peut être soi-même et cartonner ». Après, il y a Youssoupha et Kery James, que je respecte de ouf genre c’est mes tontons que je n’ai jamais vus. Mais il y a aussi une grande partie de la scène congolaise. Et bien sûr Lil Wayne, on a beau dire ce qu’on veut même s’il n’est plus à son top actuellement, c’est quelque chose.
Te considères-tu féministe ? Si oui, comment définirais-tu ton féminisme ?
Oui je le suis, je dirais que mon féminisme me pousse à être attirée par ce qui est censé être réservé aux hommes… J’aime bien montrer que nous sommes les meilleures.
Quels sont tes prochains projets ?
Alors, il y a des sons qui vont sortir, j’ai beaucoup trop d’idées et de choses en tête, je dois vous envoyez de la douceur, de la bonne vibe ! Je vais également très prochainement commencer à bosser sur mon premier EP.
Que penses-tu de Madame Rap ? Des choses à changer/améliorer ?
Je trouve le concept de Madame Rap cool, ça fait plaisir de voir que des médias suivent l’actualité des rappeuses et s’y intéressent ! En plus, je découvre de nouvelles artistes. Merci à vous, c’est un bon concept.
NOM : Sista Flo
TITRE : Akcept
ANNÉE : 2020
PAYS : Pologne
NOM : Sophiya
TITRE : Chief O’ Kief
ANNÉE : 2020
PAYS : Australie, Melbourne
NOM : Lexxi Meshan
TITRE : DGAF
ANNÉE : 2020
PAYS : États-Unis, New York/Atlanta
© ejvisions
NOM : Alina Pash
TITRE : N.U.M.
ANNÉE : 2020
PAYS : Ukraine
D’origine philippine, Han Han a émigré à Toronto en 2006. L’artiste nous raconte comment elle concilie son travail de rappeuse et d’infirmière à plein temps, l’influence de sa grand-mère sur son deuxième album Urduja et son féminisme intersectionnel.
Quand et comment as-tu découvert le hip hop ?
Depuis que je suis petite, j’ai toujours écouté la radio. Parfois, ils passaient du hip hop. Un ami de ma mère m’a aussi offert un CD d’occasion de Tupac Shakur. J’ai commencé à l’écouter avec notre voisin de l’époque, qui était également un énorme fan de 2pac.
Mais j’ai vraiment découvert le hip hop quand j’ai émigré au Canada en 2006, à l’âge de 21 ans. J’ai rencontré beaucoup de gens de la scène musicale de Toronto. La plupart d’entre eux étaient des producteurs de hip hop et une fois, ils m’ont demandé de rapper sur un beat et j’ai essayé. C’est comme ça que j’ai découvert le hip hop, je n’avais pas vraiment de connaissances approfondies de ce que c’était. Au fil des ans, j’ai appris d’où il venait et tenté de m’éduquer au sujet de la culture elle-même.
Comment as-tu commencé à rapper ?
Une fois arrivée au Canada, un jour je suis allée à un atelier de poésie à Kensington Market, dans le centre culturel de Toronto. J’avais toujours écrit des poèmes mais ne les avais jamais envisagés comme des textes de rap, je les voyais simplement comme de la poésie que je gardais pour moi. C’était la première fois que je lisais un poème en public. J’ai rencontré French Manilla, une rappeuse, et on a tout de suite accroché. Elle m’a invité à venir jammer dans la cave de ses parents. Il se trouve que son copain de l’époque (qui est devenu son mari depuis) était producteur et m’a proposé un beat. On a commencé à expérimenter différentes choses et elle m’a demandé de mettre mon poème en musique. C’est comme ça que ça a commencé.
« Je voulais que les Philippins entendent ce que leur langue pouvait être, ses possibilités et sa beauté. »
Plusieurs amis dans la communauté d’artistes philippino-canadiens ont écouté notre titre expérimental et ont vraiment aimé. Tous ces producteurs étaient aussi des Philippins qui essayaient de trouver leurs racines. Et parce que je rappe en philippin, ils ont trouvé ça génial. Je voulais qu’ils entendent ce que leur langue pouvait être, ses possibilités et sa beauté. Beaucoup de gens veulent se reconnecter à leur culture mais la culture est imbriquée dans la langue. Et je suis aussi plus à l’aise pour m’exprimer dans ma langue maternelle.
Comment réussis-à combiner ton travail d’infirmière avec ton activité de rappeuse (surtout pendant le confinement) ?
Depuis que j’ai commencé la musique, j’ai toujours travaillé comme infirmière à plein temps et je me suis spécialisée en chirurgie cardiaque. Je n’ai jamais vraiment considéré mon métier d’infirmière et à la musique comme des choses opposées, au contraire je les trouves complémentaires. Le métier d’infirmière est un art quand on y réfléchit, donc ma musique est compatible avec mon métier. C’est ma forme de catharsis et de détente et je considère vraiment la musique, et l’art en général, comme une sorte de thérapie. Je n’avais pas planifié de faire carrière dans la musique, c’était plus un exutoire et un moyen de m’exprimer. Ça m’a beaucoup aidé à gérer ma vie personnelle. Et si je peux financer tous mes projets musicaux, c’est grâce à mon métier d’infirmière, qui m’inspire également des chansons.
Au fil des ans, j’ai appris à gérer la musique et le travail et je suis très sélective. J’ai eu la chance de faire de concerts, mais je ne le recherche pas forcément. Ma stratégie est de ne pas me laisser submerger. J’ai toujours voulu avoir la possibilité de dire non quand je n’ai pas envie de jouer ou que je ne le sens pas à 100 %.
« Pendant la pandémie de Covid, je me suis portée volontaire pour faire partie d’une équipe d’urgentistes »
Je suis très sélective avec les festivals aussi, parce que je veux m’assurer que leurs valeurs sont en accord avec les miennes. Je ne fais pas de la musique pour la gloire ou le succès commercial. Ma réussite, c’est d’aimer ce que je fais et de faire ce que j’aime. Certains diront que je suis une privilégiée, et je le suis sans doute, parce que j’ai une super équipe derrière moi, et ce n’est pas le cas de beaucoup d’artistes aujourd’hui. Selon moi, c’est très important d’avoir une communauté et collaborer est la clé de tout.
Pendant la pandémie, je me suis portée volontaire pour faire partie d’une équipe d’urgentistes d’intubation de patients du Covid. Du coup, la musique n’est pas ma priorité en ce moment mais je reste créative. C’est comme si je faisais de la recherche et créais du matériau brut pour de futurs projets. On m’a proposé de faire des concerts en livestream mais je préfère laisser cet espace à d’autres artistes qui galèrent dans cette économie et n’ont pas la chance d’avoir des sources de revenus. Moi, je vais bien.
Ton titre World Gong Crazy a été nommé dans la catégorie Meilleure Chanson aux Music Video Awards de Berlin en 2017. En quoi cette reconnaissance internationale a-t-elle impacté ta carrière ?
J’ai été surprise. J’avais envoyé le clip et il a été nommé. Je suis allée à Berlin pour jouer en live et même si je n’ai pas gagné, le fait d’être nommée aux côtés d’autres artistes internationaux a été une forte reconnaissance et a boosté ma confiance. Je me suis rendu compte qu’il y avait quelque chose dans ce que je faisais qui trouvait un écho chez beaucoup de gens.
Au début, je ne considérais pas la musique comme quelque chose de sérieux. C’était quelque chose que j’aimais faire dans mon temps libre. Après cette nomination et la sortie de ce clip, beaucoup de gens m’ont envoyé des messages pour me remercier d’être qui je suis, et de sortir le type de musique que j’avais faite avec mes collaborateurs. Je suis vraiment reconnaissante, mais en même temps, je veux vraiment me concentrer sur le pourquoi je fais ce que je fais. Je veux garder mon objectif en tête et les pieds sur terre.
Ça a eu un impact immense sur ma carrière parce que les gens se sont intéressés à moi après ça. C’était même un peu oppressant parce que je n’y suis pas habituée ! J’ai eu beaucoup d’opportunités et on m’a invité à jouer à Los Angeles et à San Francisco, c’était génial. Mais, je n’ai pas fait ça toute seule, je l’ai fait avec mon équipe et je ne suis que la première ligne. Je suis la capitaine du bateau, à la tête d’un groupe de créatifs. C’est peut-être ça le secret.
La poésie occupe une place importante dans ton art. Quel genre de poésie et de poètes aimes-tu lire ?
J’écris des poèmes depuis que je suis petite. J’écris n’importe où et dès que je me sens inspirée. J’aime Maya Angelou et aussi Emily Dickinson. J’aime vraiment ses poèmes parce qu’elle peut frapper fort avec ses mots et également décrire ses sentiments très précisément. C’est sans doute l’un de mes poètes préférés. J’aime aussi beaucoup If de Rudyard Kipling et Desiderata, même si je ne sais pas si on peut dire que c’est de la poésie. Je le connais par cœur depuis que je suis petite.
Quel est ton meilleur morceau à ce jour selon toi ?
C’est vraiment difficile de décider parce que je suis très tatillonne au sujet des chansons que je crée et que je sors. Ça doit être un titre que j’aime.
« Ma culture est faite de cultures indigènes et de corps colonisés et quand on mêle leur son, leur langue et leurs visuels, ça crée de la magie »
Je dirais World Gong Crazy parce que je voulais que le morceau sonne moderne et, en même temps, les gongs traditionnels, les visuels, l’acoustique et les langues utilisées sont très innovants. On incorpore à la fois de la tradition et du nouveau à un mélange néo-Philippin. Le titre est écrit dans les trois langues parlées par les Philippins, que je parle également : l’anglais, le cebuano et le tagalog, et dans chaque couplet chaque région des Philippines est représentée. Le son aussi représente le nord et le sud et les costumes et les danses dans le clip représentent la diaspora philippine. Nous sommes une culture faite de différentes cultures indigènes et de corps colonisés et quand on mêle leur son, leur langue et leurs visuels, ça crée de la magie.
C’est aussi une chanson que j’ai écrite en collaboration avec d’autres artistes. J’aime la manière dont nous avons travaillé parce que ça montre que l’avenir est plus dans la collaboration que dans l’isolement. Ce morceau montre que si on peut se rassembler, même si on est tous différents, alors on peut créer de la magie.
Aussi, les couplets sont inspirés de la littérature. À l’époque, j’étais à fond dans Jose Rizal. C’est une sorte de héros national aux Philippines et j’ai lu ses livres Noli me tangere et El Filibusterismo, qui ont déclenché la révolution aux Philippines en 1896. Je m’en sers comme références dans mes couplets, comme pour éveiller la conscience des Philippins à aimer leur propre pays et eux-mêmes. Nous n’avons pas besoin d’aspirer à être occidentaux, nous devons juste être nous-mêmes.
Je fais aussi référence à un roman intitulé Bata, Bata… Pa’ano Ka Ginawa? de Lualhati Bautista, qui signifie « Enfant enfant, comme as-tu été conçu ? », et qui sert de refrain. En gros, je demande « de quoi est faite ta conscience ? ». C’est un roman féministe parce qu’il parle beaucoup du rôle la femme philippine moderne dans le monde actuel, comme soutien de la famille, mais aussi comme mère. Il a un ton féministe mais c’est très subtil. C’est l’un des livres que les Philippins devraient lire, c’est pour ça que je l’ai incorporé à ce titre, pour que les gens se souviennent de leur culture et de la richesse de leur littérature et de leur histoire.
Quelle est ta relation aux Philippines aujourd’hui ?
C’est chez moi. Ce sera toujours chez moi. C’est là que j’ai grandi et même si j’ai totalement épousé ma vie canadienne, une part de moi sera toujours connectée aux Philippines. C’est pour ça que je rappe dans mes langues, pour rester connectée à la Philippine en moi.
En général, quand tu ne parles pas ta langue maternelle tous les jours, tu as tendance à l’oublier. Et je ne veux pas oublier. Parfois, je remarque que j’oublie certains mots et une manière pour moi de rester connectée à mes racines est de continuer à raviver ma langue dans ma conscience canadienne.
Je vais toujours aux Philippines de temps en temps, la dernière fois, c’était en 2018 et j’espère y retourner bientôt.
Quelles sont les femmes qui t’inspirent ?
Ma grand-mère. J’ai été élevée par ma grand-mère et elle est vraiment farouche, mais aussi douce et protectrice. Je l’admire beaucoup, c’est une femme très forte. Je suis qui je suis en grande partie grâce à elle et à la manière dont elle m’a élevée en tant que femme. Elle s’appelle Maria Fernandez et c’est elle qui a inspiré mon deuxième album Urduja, qui est aussi une sorte de rôle modèle même si c’est un mythe !
« Les femmes philippines sont toujours représentées comme pudiques, dociles et soumises, comme des suiveuses et jamais des leaders »
Urduja est une princesse guerrière dans le folklore philippin, qui a vaincu son frère dans un combat pour désigner l’héritier du royaume Tawalisi détenu par son père. Urduja est devenue la cheffe de Tawalisi. C’est une figure féministe aux Philippines et un symbole anti-patriarcal. Les femmes philippines sont toujours représentées comme pudiques, dociles et soumises, comme des suiveuses et jamais des leaders. Urduja est l’opposé de tout ça. Elle ne s’est jamais mariée. Donc ma grand-mère est un peu mon Urduja, c’est mon héroïne et tout mon album parle du fait d’être son propre héros.
Un autre rôle modèle serait la princesse Diana parce qu’elle était très fragile et forte à la fois. J’admire beaucoup de femmes mais je ne pourrais pas citer un nom en particulier.
Te définis-tu comme féministe ? Si oui, comment définirais-tu ton propre féminisme ?
Oui. Mon féminisme est intersectionnel. Si on se bat pour nos droits ici en Amérique du Nord, on devrait aussi se battre pour les droits des vendeurs de rue dans les pays en voie de développement. Parfois, j’ai l’impression que le féminisme ici, en Occident, se focalise davantage sur les droits individuels que sur le collectif. On ne devrait pas penser qu’à nous parce qu’il y a beaucoup de femmes dans le monde qui n’ont pas le droit de disposer de leur corps ou accès à l’éducation.
« Je déteste l’idée qu’être féministe consiste à vouloir être un homme »
Beaucoup de gens pensent qu’être féministe signifie détester les hommes mais pour moi, le féminisme défend l’égalité entre les femmes et les hommes tout en reconnaissant nos différences. Je déteste l’idée qu’être féministe consiste à vouloir être un homme ou à voir de la force dans l’agressivité et à considérer la masculinité comme un critère de force. Je crois qu’on devrait plus s’intéresser à notre force en tant que femmes, qui fait partie de notre côté féminin. Si on peut trouver cet équilibre en nous, entre le masculin et le féminin, c’est génial.
J’aimerais qu’on se concentre davantage sur le pouvoir du féminin et qu’on ne considère pas la vulnérabilité comme une faiblesse, mais comme une force. C’est quand on est vulnérable que l’on peut être les plus empathiques envers nos sœurs qui sont différentes de nous : Blanches, Noires, Asiatiques, Indigènes… Le féminisme ne concerne pas que les femmes qui correspondent au stéréotype de la femme, mais comprend aussi les membres de la famille LGBTQ. C’est pour ça que je dis que mon féminisme est intersectionnel, il ne concerne pas un seul groupe, il est divers.
Quels sont tes projets à venir ?
Je viens de sortir mon deuxième album Urduja. J’étais censée faire de la promo et des concerts mais à cause de l’épidémie de coronavirus, tout a été interrompu. Mais ce n’est pas grave, l’album est sorti de toute façon. Je viens de sortir le clip du titre LDR (Long Distance Relationship). C’est un bon timing et ça correspond bien à ce que nous vivons en ce moment. C’est juste un clip fun avec des bonnes vibes.
Je vais sortir des collaborations avec d’autres artistes de Detroit et Los Angeles et un autre projet avec un producteur de LA. J’espère les sortir dans les prochains mois. À part ça, je me détends et je travaille à l’hôpital.
Que penses-tu de Madame Rap ? Des choses à changer/améliorer ?
Je trouve que Madame Rap est une excellente plateforme pour les femmes artistes hip hop. En parcourant votre site, j’ai été très impressionnée par la variété et la diversité des artistes que vous mettez en avant. Je suis vraiment reconnaissante d’en faire partie ! Le hip hop est un phénomène mondial et c’est vraiment super d’avoir une telle plateforme pour présenter le talent d’artistes de différents coins du monde.
Peut-être que vous pourriez mettre en avant plus d’artistes d’Asie du Sud-Est et d’Afrique. Beaucoup de gens là-bas ont l’impression de passer à côté de l’Occident. Mais c’est nous, occidentaux, qui passons à côté de la culture qui existe en dehors de notre bulle. On passe à côté de la créativité dans les pays en voie de développement, alors qu’il y en a tant. Ce serait cool de mettre aussi ces artistes en avant.
Retrouvez Han Han sur Facebook, YouTube, Instagram et Bandcamp.
© Andrew Pimento
NOM : Mr Allofit
TITRE : Best Dressed
ANNÉE : 2020
PAYS : Afrique du Sud
NOM : Fémina Fatal
TITRE : Lo Tengo Claro
ANNÉE : 2020
PAYS : Mexique, Ensenada
NOM : MC Naïa
TITRE : Ils veulent
ANNÉE : 2020
PAYS : France, Bordeaux
NOM : Mani Marino
TITRE : Lime Light (Live Session)
ANNÉE : 2020
PAYS : États-Unis, Baltimore
NOM : Daaj
TITRE : Dash
ANNÉE : 2020
PAYS : États-Unis, New York, Brooklyn