Cheeky Doll : « Être coquette, c’est avant tout pour moi que je le fais »

Repérée par Keakr en 2020, la rappeuse/chanteuse originaire de Dunkerque sort le clip Solo, extrait de son premier mini-album. L’artiste de 19 ans nous parle de son parcours dans le hip hop, de sa collaboration avec Axiom et de ses projets. 

Quand et comment as-tu découvert le hip hop ?

J’ai commencé à apprécier le hip hop lorsque j’ai découvert Nekfeu, Damso ou encore Vald. À la base, je ne savais même pas que ça s’appelait hip hop. Je sais, c’est un peu bête, mais pour moi c’est du rap quoi. Mais après j’ai appris doucement l’Histoire… Je suis encore jeune quoi… Je découvre et c’est super.

Quand et comment as-tu commencé à rapper ?

Je me suis mise au rap lorsque j’ai découvert l’application Keakr. Je vous jure c’est vrai … Quand j’ai gagné le concours, c’était les premières fois que je rappais. Je suis plutôt chanteuse à la base mais j’apprécie tout autant le rap. En écoutant des artistes sur Keakr qui kickaient, je me suis mise au défi de pouvoir le faire. J’aime les challenges et je découvre une passion.  

Comment définirais-tu ta musique ?

Je la définirais avec plein de couleurs différentes. Je peux passer d’une émotion mélancolique à quelque chose de plus dansant, de souriant. Ça dépend du feeling, de l’instant. Je ne fais pas de calcul, ça me vient naturellement et je balance le truc. Parfois, c’est bidon mais parfois ça plaît beaucoup …

En août 2020, tu as participé  à l’EP de Keakr Livreur de Prods. Comment t’es-tu retrouvée sur ce projet ?

Je me suis sentie dans mon univers. Comme si j’avais trouvé ma place d’un coup. Cette expérience a été enrichissante pour moi. J’ai eu la chance de pouvoir enregistrer le son Homme à femme dans l’un des plus gros studios de Paris, en collaboration avec Yan Dakar et Rednose (PNL, Sadek, Maes, Da Uzi). Vous vous rendez compte ? Moi, une petite meuf sortie de nulle part qui bosse avec les producteurs de PNL, Sadek ou Maes… C’était incroyable.

Cette super expérience m’a amenée à une autre expérience de malade : ma rencontre avec Axiom. C’est le fondateur de Keakr qui est un des meilleurs beatmakers que j’ai pu entendre. Il a un don. Et franchement, il a su être à l’écoute de ce que je voulais faire. J’ai vraiment l’impression que Keakr a changé ma vie. Aujourd’hui, je côtoie des artistes, je vais en studio. J’écris beaucoup et je suis sur une compilation, je sors des clips … C’est dingue quand même…

Tu viens de sortir le clip Solo. Est-ce qu’il fait partie d’un nouveau projet à venir ?

Oui, je viens de sortir le titre Solo. On l’a clippé dans la foulée en mode vertical et Tik Tok l’a intégré direct en playlist nouveautés. C’est magique quand même. J’ai plein de nouveaux titres qui arrivent bientôt. J’ai super hâte !

J’ai pas mal de titres dansants car c’est ce que je préfère en ce moment. C’est peut-être dû à la période. Mais, comme je le disais avant, ma rencontre avec Axiom m’a aidé à comprendre ce que je voulais vraiment faire. Il a sculpté un son pour moi, un son adapté à mon style. Aujourd’hui j’ai énormément de maquettes et de titres dont je suis fière. J’ai hâte que tout ça sorte, vous ne pouvez pas imaginer !

J’ai beaucoup de chance et je le mesure chaque jour. Axiom m’aide vraiment par son expérience et sa créativité musicale à me sentir plus confiante et à me trouver musicalement. Il est très à l’écoute et je comprends maintenant que personne ne peut avancer seul. Il faut une team solide. En plus de ça, Keakr est une super équipe que j’ai eu la chance de rencontrer et je me sens super bien entourée aujourd’hui. Je me sens prête à exposer ma musique au monde entier.

Quelles sont les femmes, connues ou pas, qui t’inspirent ?

Je dirais Sade, Edith Piaf, Dalida, ou encore Céline Dion. Elles ne sont pas rappeuses mais elles m’inspirent par leur attitude scénique. J’aime la simplicité. Je rappe en exprimant ce que je suis, ce que je ressens et surtout je chante aussi facilement. Pour moi, ça va ensemble.

Te définis-tu comme féministe ? Si oui, comment définirais-tu ton propre féminisme ? 

Ce sont des enjeux que je ne maîtrise pas tout à fait. Je suis pour que les droits des femmes soit bien respectés et que nous puissions avoir des salaires égaux face aux hommes. Que nous puissions exprimer qui nous sommes sans que cela soit pris pour de la séduction par rapport aux hommes. C’est très important pour moi car j’aime m’habiller de manière féminine. Être coquette, c’est avant tout pour moi que je le fais.

Le rap est-il ta principale activité aujourd’hui ? Si non, est-ce un objectif ?

Le rap et le chant sont ma vie aujourd’hui. J’ai de la chance d’avoir signé sur le label Keakr. J’ai donc le confort de pouvoir faire ça tout le temps. La musique était un rêve pour moi. À la base, je suis vendeuse dans le prêt-à-porter, donc autant dire que je vis un rêve et je suis consciente de la chance que j’ai.

En quoi le Covid impacte t-il sur ton activité ? 

Le Covid, et surtout la façon dont on en parle, me fait peur et je pense que c’est le cas de tout le monde. Comme je démarre une carrière , je suis essentiellement au studio ou à la maison mais franchement le Covid empêche de faire des scènes, de voir les gens sans m’inquiéter, d’aller plus vite et me déplacer facilement.

Franchement, cette période est triste. Je vais avoir 20 ans et comme la plupart des jeunes, on est dans une tranche d’âge où on est censé vivre les meilleurs moments de notre vie et on vit un truc chelou. C’est super frustrant.

Que penses-tu de Madame Rap ?  Des choses à changer/améliorer ?

Déjà rien que le nom « Madame Rap », je trouve ça stylé. J’en ferais bien un titre. : )

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© Die Frau

Yayoi Daimon : « Je survis à ce monde d’hommes depuis longtemps »

Dès l’adolescence, Yayoi Daimon se produit dans des clubs d’Osaka en tant que danseuse hip hop. Elle intègre ensuite le girls band Rhythmic avant de se lancer en solo en 2013. Alors qu’elle s’apprête à devenir artiste indépendante, la rappeuse japonaise nous raconte son parcours et son féminisme. 

Quand et comment as-tu découvert le hip hop ?

Quand j’avais 12 ans, j’ai vu un spectacle du club de danse et de chant de mon collège dans le cadre d’un festival culturel. Ils m’ont beaucoup inspirée et j’ai immédiatement eu le sentiment d’avoir ma place à leurs côtés. C’était mon premier coup de cœur pour le hip hop. L’album de Destiny’s Child  Number 1’s m’a aussi beaucoup inspirée à l’époque.

Quand et comment as-tu commencé à rapper ?

J’ai commencé la danse et le chant à 12 ans et le DJing après mes 20 ans.

Quel·le·s artistes écoutais-tu quand tu étais petite ?

Quand j’étais jeune, j’écoutais les classiques des années 90. Mon style de danse s’appelait la « middle school ». J’adorais J Dilla, Erykah Badu et Lauryn Hill.

Lequel de tes morceaux te représente le mieux ?

Heels et NO BRA ! Heels est mon meilleur hymne féministe. Il a été produit par mon mentor SHINGO★NISHINARI (Shingo Ghetto). C’est une star chez nous, un peu comme Nipsey Hussle. Il m’a donné beaucoup de force et m’a aidé à trouver les bons mots.

NO BRA! est aussi un hymne féministe. Le producteur XLII a eu une idée super originale avec “TAKING OFF” et “PULL UP BRAS”. C’est un hit mondial. Beaucoup de gens m’ont découverte grâce à cette chanson.

Quelle est ta routine d’écriture ?

J’écris toute seule chez moi. Je me sens toujours très seule mais je parviens à clarifier mes sentiments. Mes sujets de prédilection sont tout ce qui touche au féminisme, en passant par des chansons d’amour et des titres plus forts.

Tu as collaboré avec plusieurs rappeuses asiatiques. En quoi est-ce important pour toi de travailler avec d’autres femmes ?

L’industrie hip hop compte très peu de femmes artistes au Japon (surtout dans le passé). Je survis dans ce monde d’hommes depuis longtemps, alors j’ai juste envie d’encourager toutes les femmes et j’aime l’idée d’échanger nos énergies. Je pense qu’on peut générer beaucoup d’empowerment!

À quoi ressemble la scène des rappeuses au Japon ?

C’est de mieux en mieux. De nombreuses rappeuses sont sorties ces dernières années et participent à créer une nouvelle ère. C’est une nouvelle génération.

Qui sont tes rôles modèles ?

Beyonce sans aucun doute !

Comment définirais-tu ton propre féminisme ?

C’est un moyen de survivre dans notre société masculine. Bien sûr je respecte les hommes, mais j’ai parfois eu l’impression qu’il n’y avait pas d’égalité entre nous. J’étais faible. C’est pour ça que je peux parler au nom des femmes.

Quels sont tes projets à venir ? Quelles conséquences le Covid a-t-il sur tes activités ?

En avril, je serai une artiste indépendante. C’est une toute nouvelle vibe pour moi ! Le coronavirus m’a aidé à prioriser certaines choses importantes et à savoir ce que je devais faire. Aujourd’hui, je lutte encore mais je pense que quand tout ça sera fini, je pourrai apporter beaucoup de force aux personnes qui souffrent des mêmes choses que moi.

Que penses-tu de Madame Rap ?  Des choses à changer/améliorer ?

Merci de m’avoir invitée ! ARIGATOOOO.

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EXCLU – Gi Major sort le freestyle « Like A Lion »

La rappeuse new-yorkaise Gi Major sort le freestyle « Like A Lion » en exclusivité sur Madame Rap !

Vous auriez juré que Gi Major était britannique ? Raté ! Elle est bel et bien américaine. Si l’auto-proclamée artiste transversale sonne à s’y méprendre comme une artiste grime, c’est parce qu’elle s’attache à construire des ponts musicaux entre New York et Londres en mêlant rap new-yorkais à et sonorités UK.

Après l’album MAJOR MOVES sorti en décembre 2020, la rappeuse revient avec le freestyle Like A Lion produit par Casey Orange (Birmingham). Une fois de plus, Gi Major brouille les frontières et nous embarque dans son univers hybride, sombre et énergique.

« Le fait d’écrire de la musique ressemble parfois à du travail et à d’autres moments à une thérapie. Quand les mots jaillissent comme si ta seule autre option était d’exploser, tu sais que ça vaut le coup de raconter cette histoire. C’est l’essence de Like A Lion. Le titre évoque le soulagement que j’éprouve quand je parviens à articuler mes plus profondes émotions sur un beat et le courage que je ressens en le faisant. »

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