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Yayoi Daimon : « Je survis à ce monde d’hommes depuis longtemps »

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Dès l’adolescence, Yayoi Daimon se produit dans des clubs d’Osaka en tant que danseuse hip hop. Elle intègre ensuite le girls band Rhythmic avant de se lancer en solo en 2013. Alors qu’elle s’apprête à devenir artiste indépendante, la rappeuse japonaise nous raconte son parcours et son féminisme. 

Quand et comment as-tu découvert le hip hop ?

Quand j’avais 12 ans, j’ai vu un spectacle du club de danse et de chant de mon collège dans le cadre d’un festival culturel. Ils m’ont beaucoup inspirée et j’ai immédiatement eu le sentiment d’avoir ma place à leurs côtés. C’était mon premier coup de cœur pour le hip hop. L’album de Destiny’s Child  Number 1’s m’a aussi beaucoup inspirée à l’époque.

Quand et comment as-tu commencé à rapper ?

J’ai commencé la danse et le chant à 12 ans et le DJing après mes 20 ans.

Quel·le·s artistes écoutais-tu quand tu étais petite ?

Quand j’étais jeune, j’écoutais les classiques des années 90. Mon style de danse s’appelait la « middle school ». J’adorais J Dilla, Erykah Badu et Lauryn Hill.

Lequel de tes morceaux te représente le mieux ?

Heels et NO BRA ! Heels est mon meilleur hymne féministe. Il a été produit par mon mentor SHINGO★NISHINARI (Shingo Ghetto). C’est une star chez nous, un peu comme Nipsey Hussle. Il m’a donné beaucoup de force et m’a aidé à trouver les bons mots.

NO BRA! est aussi un hymne féministe. Le producteur XLII a eu une idée super originale avec “TAKING OFF” et “PULL UP BRAS”. C’est un hit mondial. Beaucoup de gens m’ont découverte grâce à cette chanson.

Quelle est ta routine d’écriture ?

J’écris toute seule chez moi. Je me sens toujours très seule mais je parviens à clarifier mes sentiments. Mes sujets de prédilection sont tout ce qui touche au féminisme, en passant par des chansons d’amour et des titres plus forts.

Tu as collaboré avec plusieurs rappeuses asiatiques. En quoi est-ce important pour toi de travailler avec d’autres femmes ?

L’industrie hip hop compte très peu de femmes artistes au Japon (surtout dans le passé). Je survis dans ce monde d’hommes depuis longtemps, alors j’ai juste envie d’encourager toutes les femmes et j’aime l’idée d’échanger nos énergies. Je pense qu’on peut générer beaucoup d’empowerment!

À quoi ressemble la scène des rappeuses au Japon ?

C’est de mieux en mieux. De nombreuses rappeuses sont sorties ces dernières années et participent à créer une nouvelle ère. C’est une nouvelle génération.

Qui sont tes rôles modèles ?

Beyonce sans aucun doute !

Comment définirais-tu ton propre féminisme ?

C’est un moyen de survivre dans notre société masculine. Bien sûr je respecte les hommes, mais j’ai parfois eu l’impression qu’il n’y avait pas d’égalité entre nous. J’étais faible. C’est pour ça que je peux parler au nom des femmes.

Quels sont tes projets à venir ? Quelles conséquences le Covid a-t-il sur tes activités ?

En avril, je serai une artiste indépendante. C’est une toute nouvelle vibe pour moi ! Le coronavirus m’a aidé à prioriser certaines choses importantes et à savoir ce que je devais faire. Aujourd’hui, je lutte encore mais je pense que quand tout ça sera fini, je pourrai apporter beaucoup de force aux personnes qui souffrent des mêmes choses que moi.

Que penses-tu de Madame Rap ?  Des choses à changer/améliorer ?

Merci de m’avoir invitée ! ARIGATOOOO.

Retrouvez Yayoi Daimon sur son siteInstagramYouTube et Twitter.

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