NOM : Kyne
TITRE : Girl, That’s What You Thought
ANNÉE : 2020
PAYS : Espagne, Barcelone
NOM : Kyne
TITRE : Girl, That’s What You Thought
ANNÉE : 2020
PAYS : Espagne, Barcelone
NOM : Zamaera
TITRE : K-Clique Mimpi Remix
ANNÉE : 2020
PAYS : Malaisie
NOM : Asayel Slay
TITRE : Bnt Meeca
ANNÉE : 2020
PAYS : Arabie Saoudite
NOM : TrueMendous
TITRE : That Don’t Mean
ANNÉE : 2020
PAYS : Royaume-Uni, Birmingham
NOM : Bianca Hoffmann
TITRE : 3D
ANNÉE : 2020
PAYS : Brésil
Née en Guyane française de parents haïtiens, Turtle White grandit à Deuil-La-Barre (95) avant de s’installer à Montreuil (93). Révélée par le tremplin Rappeuz en 2019, la rappeuse de 24 ans nous raconte son parcours dans le rap, son univers musical (qu’elle nomme « deep trap song ») et son rapport à l’écriture.
D’où vient le nom Turtle White ?
Ce nom est plus qu’un blaze et représente beaucoup de choses pour moi. C’est vraiment une façon d’être. « Turtle » veut dire tortue en anglais et dans certaines cultures, la tortue représente la longévité et la sagesse, ce qui me correspond bien. Je suis quelqu’un de très peace et patient, ça peut se ressentir dans mon flow nonchalant et ma façon de poser. Dans ma vie, je suis pareil, on peut dire que je suis quelqu’un d’assez lent !
« White », vient d’une rencontre avec une personne qui est aujourd’hui devenue mon amie. C’est une personne assez spirituelle, qui croit beaucoup aux énergies, et quand on s’est rencontré, elle m’a appelée « cœur blanc » parce qu’elle a senti qu’il y avait quelque chose de pur en moi. J’ai gardé cette idée et créé le blaze Turtle White.
Depuis quand rappes-tu et quel·le·s sont les artistes qui t’ont donné envie de rapper ?
Je rappe depuis bientôt deux ans. J’ai baigné dans la culture créole et j’écoute de la musique depuis que je suis née. Le premier rappeur que j’ai kiffé quand j’étais en primaire, c’était Booba avec le clip Boulbi.
Depuis que je rappe, je kiffe plusieurs rappeurs français comme Josman, Jarod, Krisy, Ninho, Take A Mic, qui ont une jolie plume et un flow très fluide qui donne l’impression que rapper est super facile !
J’ai aussi été inspirée par un rappeur haïtien qui s’appelle Wendy, qui est très très lourd. Ce que j’aime, c’est que dans chacun de ses textes, il y a une histoire et une leçon.
J’ai aussi beaucoup écouté Mac Tyer, Kery James, Psy4, mais j’écoute du rap par périodes. Ce n’est pas parce que je fais du rap que je n’écoute que du rap. À des moments, je ne vais écouter que de la soul, du Rn’B ou du compas.
Comment définirais-tu ta musique pour des gens qui ne la connaissent pas ?
Ma musique est à mon image : timide et terrible. C’est de la trap avec un flow assez lent et nonchalant, des gros kicks, de la grosse basse, j’appelle ça de la DTS (de la deep trap song).
Comment composes-tu tes morceaux ?
Avant de mettre mes textes en musique, j’écrivais déjà. Maintenant, j’essaie de plus structurer mon écriture et ma compo parce que c’est compliqué d’écrire d’abord et de trouver une prod qui va avec ensuite. Aujourd’hui, j’essaie de trouver d’abord une prod et en fonction de l’univers, j’écris et j’adapte mon flow à la prod. Je chine sur internet et les réseaux pour trouver des prods.
Je n’ai pas vraiment de méthode ou de rituel mais je n’aime pas me forcer. Je ne vais jamais me dire « je prends le thème de la voiture ou de la tristesse et j’écris dessus ». Je m’inspire de tout ce que je vois et que je ressens et j’écris en fonction de mes moods. J’ai des idées et des morceaux de phrases qui traînent un peu partout. La section notes de mon téléphone est un bordel monstre !
Tu as participé l’an dernier au concours Rappeuz. Qu’est-ce que ça t’a appris ?
C’est la première fois que je chantais devant des gens et devant un jury et c’est même la première fois que je tenais un micro. Ça m’a apporté un réseau, de la confiance et un déclic. Je me suis dit que j’avais peut-être un truc à jouer et j’ai eu envie d’y aller à fond. Ça m’a permis de partager ce que je faisais dans mon coin et de faire quelques scènes. Ça m’a sorti de ma carapace !
Tu figures sur la compilation La Souterraine Rap2filles. Comment as-tu rejoint ce projet ?
J’ai participé à un concours de freestyle sur le compte Instagram Rap2filles. Ensuite, La Souterraine m’a contactée et m’a dit qu’ils préparaient une mixtape. Ils m’ont proposé d’y figurer et j’ai dit oui direct !
En quoi est-ce important pour toi de mettre les rappeuses en lumière aujourd’hui ?
Pour moi, à partir du moment où un être humain à des choses à dire, à partager ou à apporter, il faut le mettre en lumière, que ce soit une femme ou un homme.
Quelles sont les femmes qui t’inspirent ?
Toutes les femmes m’inspirent parce qu’il y a une leçon à tirer dans toutes les histories. Mais principalement ma mère. Elle m’a eue très jeune donc je l’ai vu évoluer et faire des choix et j’étais déjà assez grande pour comprendre et voir tout ça. Mais j’ai aussi plein de potes à moi qui m’inspirent. Toutes les femmes qui arrivent à créer leur truc ou leur boîte. Il y a plein de femmes autour de moi et elles ont toutes quelque chose d’inspirant.
Te définis-tu comme féministe ?
Je ne sais même pas si je suis féministe ! Je sais juste que je respecte l’être humain et que je suis pour l’égalité des êtres. Je respecte un homme, une femme, un enfant, un bébé. On est tous libres et égaux en droits. Bien sûr, ça me révolte de voir des femmes gagner moins ou être moins considérées que les hommes, mais je me dis qu’on ne respecte pas les droits d’un être humain avant tout.
Quels sont tes prochains projets ?
Je suis en développement, du coup j’essaie de cleaner mon bordel et de mettre un peu d’ordre ! Il y a une série de freestyles qui va arriver. Je suis en train de construire quelque chose d’assez solide. J’aime bien créer la surprise, donc restez connecté·e·s et Turtle va envoyer du lourd !
Que penses-tu de Madame Rap ? Des choses à changer/améliorer ?
Franchement, pour moi, il n’y a rien à changer. Ce qui est cool, c’est que vous partagez des rappeuses de tous les horizons, c’est très diversifié. C’est super cool en un clic de savoir ce qui se passe ailleurs. Je soutiens à la mort parce que c’est lourd !
NOM : Anna Frey
TITRE : Zu Ihm
ANNÉE : 2020
PAYS : Suisse
NOM : Mavi Phoenix
TITRE : Fck It Up
ANNÉE : 2020
PAYS : Autriche
NOM : Flowyn
TITRE : Gárgolas
ANNÉE : 2020
PAYS : Chili
Après cinq ans d’absence, la rappeuse de Lausanne La Gale est de retour avec le clip Acrimonium, premier extrait de son troisième projet prévu pour le printemps. Issue de la scène punk, l’artiste helvetico-libanaise nous parle des similitudes entre rock et rap, de son statut d’artiste indépendante et de son féminisme.
Tu viens de sortir le clip Acrimonium, qui annonce la sortie d’un mini-album chez Vitesse Records. Que peux-tu nous dire sur ce projet ?
Les prods n’ont pas été faites par une seule personne, du coup ça crée des ambiances qui passent d’un univers à un autre et du new school à du old school. Je me suis demandé à un moment de quel côté de la barrière je voulais être. Je suis à un âge où on ne sait pas trop de quel côté se placer dans le rap et puis je me suis dit « pourquoi faire un choix ? » J’avais juste envie d’être au plus proche de ce que je sais faire et ce que j’aime faire.
Ton deuxième album Salem City Rockers est sorti fin 2015. Que s’est-il passé pour toi depuis ?
J’ai tourné pendant un an et demi avec cet album, j’ai fait une pause, et j’ai refait une série de concerts en 2019. Quand tu tournes le même album constamment, ça peut être assez fatigant d’y croire et d’être authentique. Tu fais les choses de manière assez mécanique sur scène. Quand je ne me laisse plus vraiment surprendre, je me dis que c’est le moment de passer à autre chose.
Tu as commencé le rap en 2006. Qu’est-ce qui t’a donné envie de rapper à la base ?
Ça s’est fait un peu progressivement. Il s’est passé deux ans et demi entre le moment où j’ai splité de mon dernier groupe et le moment où j’ai commencé mon projet de rap. J’écoutais du rap depuis longtemps, j’écrivais des textes, un jour tu essayes, puis tu essayes un peu plus, après tu pratiques et tu y prends goût. Les retours ont été assez bons sur les premières scènes, donc c’est devenu une chose assez évidente.
On a pu te voir en 2011 dans De l’encre de Hamé et Ekoué de La Rumeur et en 2012 dans Opération Libertad de Nicolas Wadimoff. As-tu également de nouveaux projets dans le cinéma ?
J’ai travaillé à l’écriture d’un projet de film qu’on a mis en stand-by car il est en lien avec le Liban, et vu la situation actuelle à Beyrouth, ça a rendu le travail hyper compliqué. Les personnes avec qui on travaille ont des impératifs qui ont diamétralement changé. Le scénario s’inscrit dans la sociologie actuelle au Liban et tout a été renversé d’un coup.
Le cinéma n’est pas ma discipline et l’écriture dans le cinéma peut être compliquée quand tu n’es pas familiarisée avec certains adages. Le cinéma est une machine compliquée, qui a un côté encore plus dégueulasse que la musique, en termes de reconnaissance, de parasitage et de problèmes éthiques. Je travaille avec des gens super et on va poursuivre le projet, mais j’avais besoin de revenir à quelque chose que je maîtrisais plus facilement.
Quels sont tes liens avec le Liban aujourd’hui ?
J’y ai de la famille et des amis, avec qui je suis en lien quotidien. C’est probablement plus compliqué d’y être que de s’y rendre. Il y a beaucoup de flicage et les forces gouvernementales et les milices sont à l’affût.
« Le rap est une musique établie ».
À quoi ressemble le quotidien des rappeuses·eurs à Beyrouth ?
Leur marge d’impact dépend de la langue dans laquelle ils rappent. S’ils ont un anglais bien maîtrisé, ils ont plus de chances d’accéder aux scènes en Occident. Mais c’est compliqué de vivre du rap. Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de rappeurs qui vivent de leur art. Certaines périodes permettent de vivre de la musique (un projet, une tournée…), mais après, les gens passent à autre chose et ont d’autres jobs.
Quel regard portes-tu sur le(s) rap(s) actuel(s) ?
Le rap est devenu aussi massif que le rock a pu l’être à une époque. On retrouve plusieurs courants au sein d’une même mouvance. Il y a un monde entre certains artistes presque absents des réseaux et Cardi B. Il y a aussi une « popification » du rap, avec du rap FM, du rap de club, du rap hardcore … Le business a élu domicile dans le rap. Comme c’est l’une des musiques les plus écoutées au monde, c’est difficile de porter un regard unilatéral dessus et je ne peux pas te dire que je kiffe tous les raps parce qu’il y a même du rap d’extrême-droite aujourd’hui ! En tout cas, c’est une musique établie.
Toi qui viens du punk, quelles similitudes vois-tu entre le punk et le rap ?
Le punk rock a cette manière DIY de faire, avec de l’autoprod et les gens qui sont dans la démerde en termes de moyens de production et de distribution. C’est quelque chose dont le rap s’est inspiré en partie.
« Un punk est stigmatisé dans la rue parce qu’il a une crête, moi, c’est parce que j’ai une tête d’Arabe. »
Est-ce que tu dirais que ces deux courants musicaux souffrent des mêmes stigmates ?
Si on vulgarise oui, mais en fait non, parce que le punk rock a quand même été principalement joué par des Blancs, même s’il existe des courants afropunk par exemple. Si je schématise, peut-être que le rap est plus une question d’urgence et de nécessité et le punk rock, une question de choix. Un punk est stigmatisé dans la rue parce qu’il a une crête, des anneaux dans le nez et un look choisi. Moi, si je suis stigmatisée dans la rue, c’est parce que j’ai une tête d’Arabe. Dans le fond et dans la forme, on est dans des choses différentes même s’il existe un dénominateur commun qui prend ses sources dans du brut de décoffrage et une forme de colère.
Est-ce que le fait d’être une femme est aussi stigmatisant que « d’avoir une tête d’Arabe » ?
Bien sûr. Dans le rap, c’est le milieu dans lequel je le vis le moins. J’ai fait des choix qui m’ont protégée de certaines choses : je n’ai jamais signé avec de grosses maisons de disques ou avec des grosses boîtes de booking, mais toujours avec des structures à taille humaine, avec, en bout de chaîne, des personnes qu’on connaît et qui comprennent nos réalités.
Mais selon d’où tu viens, tu n’as pas d’autre choix que de signer avec de grosses majors parce qu’il y a un contrat et que tu as besoin de becqueter. C’est là que le bât blesse et que le côté partriarcal vient s’immiscer. On te met un directeur artistique qui va te dire comment tu dois t’habiller, comment tu dois parler, qu’il faut être plus comme si, moins comme ça.
J’ai déjà eu ces discussions avec des collègues, mais moi, je n’ai jamais vécu ça. Je fais tout moi-même. Bien sûr, on travaille avec des bookeurs, mais on n’a pas de manager, pas de tour manager avec nous. Tous les gens qui participent au projet, le DJ, le technicien ou moi, sont payés pareil. C’est un cachet que je redistribue de manière un peu communiste parce qu’on passe le même nombre d’heures sur la route, sur scène et à attendre backstage. J’ai l’impression d’être dans un fonctionnement égalitaire.
Quel est le coût de cette indépendance ?
J’ai refusé des rôles au cinéma parce qu’ils étaient contraires à mon éthique, j’ai refusé de bosser avec de grosses boîtes de prod musicale parce que je savais que ça allait m’énerver… La musique, c’est la seule chose que je maîtrise. Je ne vais pas confier cette maîtrise à quelqu’un d’autre. C’est le seul terrain où j’ai un contrôle quasi complet de la machine.
Le coût est de faire moins d’argent que ce qu’on voudrait, d’avoir moins d’exposition et de se faire plus rare parce qu’on a besoin de plus de temps pour faire certaines choses.
« Les femmes sont en train de renverser la vapeur et ça fait du bien. »
Est-ce que tu penses que le grand public est davantage prêt à accueillir des rappeuses aujourd’hui ?
Oui, d’une part parce que les filles se sont mises à écouter plus de rap et elles ont envie d’entendre des rappeuses. D’autre part, parce que la voie a été ouverte par pas mal de gens notamment aux US. Le game commence à être maitrisé par de plus en plus de femmes, notamment noires. On est en train de renverser la vapeur et ça fait du bien.
Tu es fréquemment comparée à d’autres rappeuses, même si leur musique n’a rien à voir avec la tienne. Est-ce que ce n’est pas fatigant d’être comparée à d’autres artistes uniquement parce que ce sont des femmes ?
Si, c’est là que tu vois que les gens s’attachent beaucoup à une esthétique et une écoute de premier degré parce que ça m’arrive extrêmement régulièrement d’être comparée à des artistes que je n’écoute pas du tout. C’est comme si toutes nos voix se ressemblaient, alors que ce n’est pas du tout le cas. Ça s’explique peut-être parce qu’on était que 5 à se partager la scène rap il y a encore dix ans.
Est-ce que ce n’est pas l’absence de représentations ou de rôles modèles qui crée ça ?
Probablement. Mais ça va changer. Je pense qu’aujourd’hui, il y a plein de rappeuses à qui on ne me comparera pas et vice versa !
« Je suis pour un féminisme qui intègre la guerre des classes et un vrai antiracisme. »
Est-ce que tu te définis comme féministe ?
Oui.
C’est quoi ton féminisme ?
Pendant longtemps, je me suis retrouvée en dualité avec certaines personnes, parce qu’on me reprochait de ne pas assez parler du fait que j’étais une meuf dans mes textes, de ne pas être assez féministe ou parce que je partage la scène avec des hommes. Ça m’est arrivé dans des festivals où des femmes jouaient. Je suis claire, je n’ai pas de problème avec la non-mixité. Mais je partage mes projets avec des mecs, j’ai été élevée par une femme arabe, donc tout ça m’a opposé à certains courants féministes. Je suis pour un féminisme qui intègre la guerre des classes et un vrai antiracisme dans son fonctionnement.
Est-ce qu’il y a des écrits ou des figures qui t’ont inspirée ?
Quand j’étais petite, Frida Kahlo, Janet Jackson, Lauryn Hill, Fairuz… C’est plutôt ce que les gens font qui m’influence. Ça peut être des femmes scientifiques, des artistes ou la plombière qui est vient réparer mon évier. L’important, c’est de s’accomplir, de ne s’excuser de rien et de le vivre le mieux possible. Ça, ce sont des rôles modèles. Et certaines femmes ne s’autoproclameront jamais féministes, il n’y a pas besoin. Les patronymes et les étiquettes créent parfois des clivages un peu relou, mais je continuerai de m’autoproclamer féministe, c’est certain.
Que penses-tu de Madame Rap ? Des choses à changer/améliorer ?
Je trouve que ça a bien évolué depuis le début. Votre site a un bon ratio d’interviews, d’articles et d’events. Je trouve que c’est important d’être sur le terrain du réel, donc les workshops et les résidences, c’est super. Et c’est important d’être le fer de lance de cette voie-là. Vous ne le faites jamais de manière condescendante et ça fait du bien.
Retrouvez La Gale sur Facebook, Instagram et Bandcamp.
© Matfocs
NOM : Angel Nieves
TITRE : Wake Up feat. El Karma
ANNÉE : 2020
PAYS : États-Unis, New Jersey/Royaume-Uni, Londres
NOM : Imenella
TITRE : Aah Shit
ANNÉE : 2020
PAYS : Somalie/Suède
Dans le cadre de sa résidence itinérante en Seine-Saint-Denis, Madame Rap vous donne rendez-vous pour la table ronde « Le rap est-il un outil politique ? » vendredi 28 février 2020 à 19h à La Maison Populaire à Montreuil !

Manifestations, grèves, guerres, crise économique, réfugiés, violences policières, droits des LGBT+ et droits des femmes, certains courants du rap ont toujours dénoncé les injustices sociales et la répression. En 2020, bien que le « rap conscient » semble être moins populaire que dans les années 1990, le rap continue de faire office de porte-voix pour des populations silenciées.
Nous discuterons du nombre croissant de rappeuses et artistes LGBT+ qui usent du rap pour véhiculer des messages politiques et défendre leurs droits et des artistes pour qui le hip hop constitue un média et un outil de résistance dans des états totalitaires. Aussi, nous évoquerons la dimension politique d’autres formes de raps qui bousculent les codes à leur manière. Car même quand il ne revendique rien, le rap pourrait-il être politique en soi ?
Avec :
Réservations : reservation@maisonpop.fr / 01 42 87 08 68
Toute la programmation de la résidence de Madame Rap en Seine-Saint-Denis ici.
NOM : Londynn B
TITRE : I Can’t Change
ANNÉE : 2020
PAYS : États-Unis, Atlanta
Figure majeure de la scène hip hop en Tanzanie, Rosa Ree connaît aussi un certain succès au Kenya, où elle a partiellement grandi. Mais en novembre dernier, cette fervente défenseuse des droits des femmes est interdite de « toute activité musicale » suite à un clip avec le chanteur kenyan Timmy Tdat jugé « pornographique ». Désormais libre de faire sa musique (dont le titre en question remis en ligne sur YouTube dans une version éditée), l’artiste nous parle de cette censure, de son féminisme et de ses projets.
Comment as-tu découvert le hip hop ?
J’ai toujours adoré le hip hop et la musique en général depuis que je suis petite. Mais j’ai commencé à faire de la musique de manière professionnelle il y a cinq ans. J’ai sortir mon premier titre One Time en octobre 2015.
Comment as-tu commencé à rapper ?
J’ai commencé à rapper vers l’âge de 6 ans. À l’époque, j’écoutais P. Diddy, Da Brat, Missy Elliott, Lil’ Wayne et d’autres artistes et je rappais sur leurs morceaux. J’adorais vraiment ce qu’ils faisaient.
De quoi parles-tu dans tes textes ?
Je parle principalement de ma vie et de mes expériences. J’écris aussi sur ce que je ressens. La musique est mon refuge quand je veux exprimer mes sentiments et mes émotions sans me sentir jugée ou incomprise.
Tu viens d’être interdite de « toute activité musicale » en Tanzanie pendant six mois après un clip que tu as sorti avec Timmy Tdat. Que t’inspire cette sanction ?
À l’heure où on parle, je suis ravie que l’interdiction ait été levée ! Je suis libre de continuer à faire de la musique. Mais je pense également que personne ne devrait être empêché de faire ce qu’il aime et ce qui le fait vivre tant qu’il n’est pas dans l’illégalité.
Quelle place les rappeuses occupent-elles sur la scène tanzanienne ?
La scène est encore très brute et jeune mais nous faisons ce que nous pouvons pour garder la boutique. En Tanzanie, les gens pensent que le hip hop est un milieu hardcore, donc que seuls les hommes peuvent en faire. Mais il y a plein de femmes qui sont capables de rapper et qui sont très talentueuses. Donc, en tant que femmes dans le hip hop, notre but est de changer ce stéréotype.
Te définis-tu comme féministe ?
OUI ! Je défends assurément les droits des femmes ! J’aime voir d’autres femmes gagner. Je crois que dans notre monde actuel, les femmes doivent travailler deux fois plus dur que n’importe qui pour réussir et beaucoup ont prouvé qu’elles étaient capables d’être multitâches et de gagner quand même. Ça me remplit de joie quand on donne la même chance aux femmes qu’aux hommes d’accomplir de grandes choses dans la société, bien qu’elles aient à travailler dur pour faire leurs preuves.
Quelles sont les femmes qui t’inspirent ?
De nombreuses personnes m’inspirent, certaines m’inspirent dès notre première rencontre, mais j’essaie de puiser mon inspiration dans ma vie et les expériences que je fais.
Quels sont tes prochains projets ?
J’ai beaucoup de choses prévues cette année. J’ai un album qui va sortir et je travaille aussi sur des collaborations locales et internationales. Restez connecté·e·s pour suivre le mouvement.
Que penses-tu de Madame Rap ? Des choses à changer/améliorer ?
C’est une super plateforme qui transmet grave l’esprit hip hop et je suis honorée d’y être interviewée !
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NOM : BlackSkin
TITRE : 2Much
ANNÉE : 2020
PAYS : Suisse, Biel/Bienne
NOM : Boa Joo
TITRE : Leurs mamans
ANNÉE : 2020
PAYS : Belgique, Bruxelles
NOM : Khtek
TITRE : KickOff
ANNÉE : 2020
PAYS : Maroc
NOM : Finna
TITRE : Overscheiß
ANNÉE : 2020
PAYS : Allemagne, Hambourg