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VIDÉO – 8 rappeuses du Grand Est à suivre

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Célèbre pour ses maisons à colombage, son Champagne, sa choucroute et ses bretzels, l’Est de la France l’est moins pour son rap ! À tort. De l’Alsace à La Champagne-Ardenne en passant par la Lorraine, notre East Coast nationale abonde de talents souvent méconnus. La preuve avec cette sélection de 8 rappeuses originaires du Grand Est.

 

Ana (Nancy)

Rappeuse basée à Nancy (Meurthe-et-Moselle) et originaire de Clamart (Hauts-de-Seine), Ana s’essaye pour la première fois au freestyle à l’été 2020 à partir des notes écrites dans son téléphone. Quelques mois plus tard, elle participe au concours Trace Talent Marseille Saison 1 en tant qu’artiste-autrice et y rencontre Mystik, ancien rappeur à succès aujourd’hui « poétiseur », qui la convainc de se lancer sérieusement dans le rap.

Férue d’écriture, Anaïs Leroi, de son vrai nom, a déjà signé un premier livre. « J’écris avant tout. Des textes crus mais réfléchis. Ce qui me touche chez un artiste, c’est la profondeur, alors j’essaie d’en faire autant. J’écris sur la vie, et mon univers évolue avec elle, guidée par mes émotions. » Actuellement étudiante en licence de psychologie, la jeune MC travaille à la préparation d’un album.

Audace (Thionville)

Orginaire de Thionville (Moselle), Audace vit actuellement à Lille où elle étudie le journalisme. Comme son nom l’indique, l’artiste se définit comme une personne « très audacieuse, (qui) ne manque pas de culot, de courage et ne laisse aucun obstacle (l’) arrêter dans (sa) course à la réussite. »

Anaïs, à la ville, rappe depuis l’âge de 14 ans et écrit depuis ses 11 ans. « En primaire, j’écrivais sur des bouts de papiers, des tickets de bus, des enveloppes à la poste. J’écrivais mon histoire. J’avais beaucoup de choses à raconter, un lourd vécu et il fallait que ça sorte. »

Sa musique très éclectique s’inspire du théâtre et de ses références cinématographiques. Bien qu’elle priorise ses études, son ambition principale serait de devenir une artiste à temps complet, si ses finances le lui permettent !

F-Two (Nancy)

Rappeuse et médecin légiste (oui oui), F-Two est originaire de Nancy (Meurthe-et-Moselle) où elle réside actuellement.

C’est en Roumanie, où elle a étudié pendant sept ans, qu’elle fait son premier showcase de rap en tant que F2theWI (tiré de son nom de famille Fekraoui). « À l’époque, je faisais du Rap US, donc l’idée c’était « From the F to the oui » = f2thewi. Finalement, j’ai remarqué que c’était trop compliqué à prononcer ou à mémoriser, et ma communauté me surnommait F2, donc c’est devenu F-Two. Le 2 représente aussi la dualité qui reflète autant ma personnalité, mon parcours de vie et ma musique. »

F-Two commence à rapper il y a environ trois ans, après une soirée où elle fait une cover de Nicki Minaj « pour rigoler. » Elle se lance alors dans l’écriture de ses propres textes en anglais puis découvre des concours de rap français sur les réseaux. « J’ai posté, ça a plu et j’ai trouvé plus de liberté d’expression en français, donc j’ai continué. »

Influencée par le rap US, mais aussi par la pop et le classique, l’artiste propose un univers éclectique, entre l’ego trip et l’introspectif, à l’image de son personnage aux multiples facettes qui s’exprime à travers son alter-ego « La 99ème ».

Elle prépare actuellement la sortie de trois clips et de son premier EP, prévu pour courant 2023.

Héro Écho (Troyes)

Rappeuse agenre née à Troyes dans l’Aube, Héro Écho grandit à Poitiers, où elle vit toujours aujourd’hui.

L’artiste découvre le rap sur le tard, vers l’âge de 28 ans, et commence alors à écouter les classiques du rap français (NTM, IAM, Casey, Rocé ou Lunatic) et s’imprègne de toute la culture hip hop.

Mue par sa passion pour les mots, elle s’essaye à poser sur des instrumentales et se prend au jeu. En décembre 2020, elle sort le clip « Amazones », hymne anti-patriarcal avec zéro homme cisgenre à l’image, qui lui vaut un raid de la fachosphère et de masculinistes sur les réseaux sociaux.

Fatiguée d’être présentée sous l’étiquette réductrice de « rappeuse engagée », en dépit de ses convictions, l’artiste continue d’ écrire sur les thématiques qui lui sont chères : la révolution, le féminisme, l’amour, les difficultés sociales et la santé mentale.

JeanneTo (Metz)

Née et basée à Metz (Moselle), JeanneTo a commencé à faire de la musique quand elle habitait en Irlande. « Je travaillais dans un bar et on m’appelait Jeanne (prononcé « gin ») & « tonic ». C’est devenu mon blaze sur Insta et j’ai gardé ce nom. »

À l’époque, l’artiste se lance sans projet précis, mais au bout d’à peine un an, son univers prend forme et rencontre son public. Avec une approche maximaliste de la pop, sa musique hyperpop teintée de sons ultravitaminés rap, électro, gabber et dance des années 2000, donne assurément envie de faire la fête.

Après le single « Citron gingembre » révélé mi-octobre, l’artiste s’apprête à sortir plusieurs EPs et espère faire beaucoup de scènes. « J’ai envie de faire un max de concerts parce que ma musique se vit vraiment en live et c’est ce que je préfère. »

Lora Yeniche (Yutz)

Installée à Yutz (Moselle) près de Metz, Lora Yeniche découvre la musique par le chant avant de se lancer dans le rap en 2015. « Un jour, j’ai rappé devant ma sœur pour rigoler. On était dans le salon, on mettait des instrus et je l’ai gentiment clashée sur son physique, et j’ai vu qu’elle kiffait ! Elle m’a dit : « Mais ça déchire, tu sais rapper ! » Je suis montée dans ma chambre, j’ai écrit un texte, et c’est là que j’ai vraiment commencé le rap. »

Autant inspirée par Edith Piaf que par Diam’s, Ministère AMER, la FF, IAM, ou la Scred Connexion, l’artiste s’inscrit dans la tradition du rap dit « conscient » et célèbre ses origines Yeniche et la richesse de cette culture encore méconnue et discriminée.

En 2021, elle lance sur les réseaux une série de freestyles intitulée #Gtonclassique, où elle reprend des incontournables du rap français, accompagnée de leurs auteurs.

On attend la sortie imminente de son premier EP Nés comme ça, réalisé avec Calbo du célèbre groupe Ärsenik.

Neïssy (Nancy)

Born and raised in Nancy (Meurthe-et-Moselle), Neïssy (Inès à l’envers) rappe depuis toute petite, mais décide de se lancer sérieusement dans la musique des années plus tard sous l’impulsion de son entourage.

Capable de rapper et chanter sur des prods dansantes ou plus mélodieuses, l’artiste fonctionne au feeling et propose une musique polyvalente qui s’inspire de son quotidien.

Après le titre « Pocahontas » sorti début octobre, la rappeuse envisage « d’envoyer single par single, en espérant agrandir ma visibilité et que le plus de monde possible puisse découvrir ma musique. »

Rachll (Strasbourg)

Après avoir grandi en région parisienne, Rachll vit aujourd’hui entre Strasbourg (Bas-Rhin) et Paris.

C’est en regardant la série britannique Sherlock qu’elle trouve l’idée de son nom de scène. « Dans un épisode, une victime écrit « Rache » avec ses ongles sur le parquet avant de mourir. Sherlock se demande alors quel message elle a voulu laisser après sa mort. Est-ce qu’elle a voulu écrire « vengeance » (c’est ce que « Rache » signifie en allemand), ou est-ce qu’elle n’a pas eu le temps d’écrire le nom « Rachel » ? Je cherchais un blaze à l’époque, ça m’a marqué. »

Chanteuse et rappeuse, elle utilise ces deux outils en fonction de ses envies. « Ce ne sont pas les mêmes parties de moi qui s’expriment quand je rappe ou quand je chante, c’est ce qui m’a poussé à faire se rencontrer les deux. Le chant ne suffit pas pour créer ce que je veux et inversement.« 

Sa musique évolutive, généreuse, chaleureuse et sombre s’inspire de son ancien projet de dark pop expérimental (dont le vinyle Skod, sorti en 2020, est un bon exemple) et du hip hop qu’elle écoute au quotidien. Son but : proposer un univers artistique intense, proche de son énergie, faire danser et bouger les gens, mais aussi les aider à ralentir le rythme afin d’apprécier la solitude.

Un nouveau clip réalisé par @david_and_data est prévu pour le 2 novembre.

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