Clip de la semaine : M.I.A. x Skrillex – “Go Off”

L’artiste britannique dévoilait jeudi dernier ce nouveau morceau Go Off, en collab’ avec Skrillex et Blaqstarr, dans l’émission d’Annie Mac sur les ondes de BBC1.
Elle en profitait pour teaser son clip, déshumanisé et moins extravagant que ses derniers, Borders et Bad Girls.
Promesse tenue, cette vidéo, sortie ce vendredi, est une compilation de paysages désertiques, rythmée par une série d’explosions.
Go Off est extrait du cinquième album de M.I.A., A.I.M., dont la sortie est prévue pour le 9 septembre prochain. Un album moins engagé, plus lisse, selon les propres mots de l’artiste au micro d’Annie Mac.
Il s’agirait, à priori, de son dernier long format…

Source : Les Inrocks

Gavlyn : « Je prends un peu mon temps et travaille à me faire connaître »

Qu’est ce qui t’a donné envie de faire du rap ?

Ce qui m’a fait devenir rappeuse est clairement mon amour pour la musique, mais aussi la manière dont j’ai grandi. Je passais beaucoup de temps chez moi à garder mon petit frère, alors j’écoutais beaucoup de rap et j’avais beaucoup de temps pour moi.

Tu es inspirée par le old school, la funk des années 1970 et la musique des années 1960. Et par des artistes féminines ?

Oui beaucoup, comme Jean Grae, Lauryn Hill, Amy Winehouse, Gwen Stefani, Sade, Siouxsie and the Banshees, Grimes, St. Vincent et la liste continue…

Tu es signée sur le label Broken Complex. En quoi est-ce difficile pour une rappeuse de trouver un label ?

Je suis en effet signée sur Broken Complex, spéciale dédicace à toute l’équipe. Mais pour répondre à ta question, je dirais que c’est juste difficile de trouver un label point.

Tu as tourné avec WuTang Clan, Schoolboy Q, Big Sean ou Steve Aoki. Qu’as-tu appris de ces expériences ?

En fait je n’ai jamais tourné avec ces artistes, j’ai juste fait quelques concerts avec eux. Ces expériences m’ont principalement appris à être moi-même sur scène et à échanger avec le public.

“What I Do” a été vu plus de 8 millions de fois sur YouTube. D’après toi, pourquoi les gens ont-ils réagi de manière aussi positive à cette chanson ?

Je ne sais pas vraiment, mais je suis ravie qu’ils aient réagi aussi positivement lol. Je pense que c’est une combinaison entre ceux qui ont adoré et ceux qui ont détesté haha.

Peux-tu nous raconter l’histoire du titre “Sad Grl” ?  

Le morceau parle du fait d’accepter sa tristesse et de la transformer en quelque chose qui te donne de la force.

Te définis-tu comme féministe ? Pourquoi ?

Non, je ne crois pas en ce type de séparation entre les gens.

Qu’écoutes-tu en ce moment ?

Actuellement, j’écoute Anderson Paak, Thundercat, Snoop Dogg, Blimes Brixton, Reverie, Prayers et Saviorself.

Tu as déjà sorti quatre albums et repartiras sur les routes d’Europe en octobre 2016 avec la tournée Gav & Rev European Tour, aux côté de Reverie et DJ Lala. Quels sont tes autres projets à venir ?

Pour le moment, je prends un peu mon temps et travaille à me faire connaître.

Que penses-tu de Madame Rap ? Des choses à changer/améliorer ?

Je pense qu’il n’y a rien à changer du tout, c’est authentique et original, c’est évident que ça va se développer.

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Booking/press info : Rita Guimarães ritagbookings@gmail.com

New track : Twisted America de Valore

La MC américaine Valore dévoile un nouveau titre intitulé « Twisted America« . Produit par Durty Deez, le morceau punk rap dénonce le sytème politique américain :

« Je porte mon étoile et mes rayures pour empêcher de rétablir l’idée de liberté
Plus d’attaques envers les philosophies
Ou l’ignorance des origines ethniques
Chéri ce monde est un pur délice
Une fois que tu as connu le sytème effroyable des stigmatisations inutiles« 

FemiOne : « Pourquoi les gens ressentent-ils le besoin de nous appeler ‘femcees’ ? »

Qu’est ce qui t’a donné envie de devenir rappeuse ?

Quand j’étais à l’école primaire, j’écoutais Wenyeji et Necessary Noize. Je potassais leurs paroles et rappais pendant la récré. C’est là que j’ai commencé à m’intéresser au rap, j’ai réalisé que j’avais ça en moi et que j’avais besoin de continuer.

Dans ta bio tu dis “Je suis la Femi one parmi les (rappeusesféminines”. Qu’entends-tu par là ? 

C’est mon slogan, ça veut tout simplement dire que je suis la meilleure d’entre toutes.

Tu rappes souvent en swahili et en sheng. Pourquoi ce choix ?

Je suis à l’aise en rappant en sheng. De plus, je veux que les gens s’identifient à mes chansons. Je ne veux pas non plus finir par sonner faux avec un accent fabriqué.

De quoi parle le titreUsiku Mchana” ? Peux-tu nous raconter l’histoire de cette chanson ?

« Usiku Mchana » parle d’un amant/ami/proche qui se sent en insécurité parce que la personne qu’il aime se retrouve sous les feux de la rampe. J’explique que certaines personnes peuvent rester humble, même après une vie à mille à l’heure, de l’argent et du succès, alors il n’y a pas de quoi se sentir insécurisé. En fait, c’est quelque chose que j’ai vécu.

Quels sont tes modèles féminins et pourquoi ?

Nazizi  est mon modèle. Elle a ouvert la voie aux rappeuses et a montré, à nous et au monde, que l’on pouvait rapper. De plus, je me reconnais dans ses morceaux.

Comment décrirais-tu la scène hip hop au féminin au Kenya ?

Elle est en plein essor mais nous n’en sommes encore là nous devrions être. L’industrie est dominée par les hommes et les rappeuses se donnent vraiment du mal, mais nous pouvons mieux faire.

Te définis-tu comme féministe ? Pourquoi ?

Oui, à ma petite manière. Je vais vous poser une question, pourquoi les gens ressentent-ils tout le temps le besoin de nous distinguer et de nous appeler « femcees» alors que les hommes ont simplement le titre de « MCs» ? Ne sommes-nous pas tous des MCs ?

Qu’écoutes-tu en ce moment ?

J’écoute tous styles de musique, si c’est de la bonne musique. Je ne peux pas dire que j’aime un genre en particulier.

Quels sont tes projets à venir ?

J’ai tellement de choses de prévu, plus de clips cette année et plus de musique. Restez à l’écoute.

Que penses-tu de Madame Rap ? Des choses à changer ou améliorer ?

Madame Rap devrait être plus cohérent et sortir plus de musique. Avec du soutien et de l’encouragement mutuels, l’industrie prendra de l’ampleur.

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Yehaiyahan : « La scène hip hop est importante en Chine mais peu de rappeuses y participent »

Comment es-tu devenue artiste ? As-tu reçu une éducation musicale quand tu étais plus jeune ?

J’ai fait du piano quand j’étais jeune, pas très longtemps, mais ça m’a aidé à apprendre des connaissances de base en musique. J’avais un groupe de rock quand j’étais au lycée, où je chantais et jouais du clavier. C’est comme ça que j’ai commencé.

Tu es connue sur la scène internationale, en tant que moitié de AM444, ton duo jazzy/électro/soul avec le producteur néerlandais Jay.Soul. Quelle est la popularité de AM444 en Chine ?

AM444 est toujours underground en Chine, mais nous sommes connus sur la scène musicale.

Tu es généralement présentée comme une artiste électro. Cependant, tu incorpores diverses sonorités dans ton travail, comme de la soul, du hip hop et tu rappes également. Comment décrirais-tu ta musique ?

Je fais du ChaCha, un son unique fait par une chanteuse qui s’amuse avec tous les différents genres de musiques.

Tu as collaboré avec Mathieu Chédid (M) sur le titre « Détache toi ». Comment vous êtes-vous rencontrés ? Connaissais-tu sa musique avant de travailler avec lui ?

Lors de sa première tournée en Chine, il voulait découvrir des musiciens chinois intéressants, alors notre ami Pierre A (Kaiguan Culture) lui a donné quelques CDs et il a aimé ce qu’on faisait. C’est lui qui a eu l’idée de remixer l’un de nos morceaux. Après ça, on a participé à sa deuxième tournée chinoise. Avant cette collaboration, on ne le connaissait pas vraiment.  J’avais seulement vu quelques vidéos de lui. 

Il te surnomme « La Björk de l’Orient » et tu cites Björk comme l’une de tes influences majeures. Quelles sont les autres figures féminines qui t’inspirent ?

J’aime aussi Erykah Badu, Lauryn Hill, Roisin Murphy de Moloko, Beth Gibbons de Portishead, Yukimi Nagano de Little Dragon, Yarah Bravo ,PJ Harvey et Sinead O’Connor.

A quoi ressemble la scène féminine hip hop en Chine ?

La scène hip hop est importante en Chine mais peu de rappeuses y participent. J’ai l’impression que les gens aiment le style et le look hip hop plus que la musique en soi. Il y avait quelques rappeuses il y a plusieurs années mais aucune d’elles n’a duré.

Te définis-tu comme féministe ? Pourquoi ?

Je ne me définis avec aucun mot en « isme ». Je suis fière de qui je suis et de ce que je fais. Je me bats pour être traitée de manière équitable, et pas seulement parce que je suis une femme, mais parce que je suis un être humain.

Qu’écoutes-tu en ce moment ? Des artistes chinois à nous conseiller ?

J’écoute beaucoup de reggae en ce moment et je découvre aussi de super musiciens qui viennent de toute l’Asie. Allez écouter Chee Productions, Soulspeak, Kafe.Hu, Purple Soul, Linfeng

Quels sont tes projets solo à venir ?

J’essaie de finir un nouvel album de mon projet solo Faded Ghost. Il devrait être fini avant la fin de l’année. Tous les ans, je sors également quelques EPs avec des amis producteurs. Je vais aussi faire ça cette année.

Que penses-tu de Madame Rap ? Des choses à modifier/améliorer ?

C’est un moyen sympa de présenter des rappeuses du monde entier. Je suis ravie d’avoir la chance de les découvrir au fil des pages.

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Déesse Major arrêtée au Sénégal car "trop sexy"

Passer quatre jours en prison pour avoir porté un mini-short, c’est possible ! Et c’est ce qui est arrivé à la rappeuse sénégalaise Déesse Major. Déjà outré par les tenues « trop sexy » de l’artiste en 2014, le Comité pour la défense des valeurs morales du pays (un collectif d’associations religieuses et de la société civile) a décidé de renouveler sa plainte contre elle.

Soutenue par de nombreuses personnalités africaines, Déesse Major a finalement été relâchée et les poursuites abandonnées. « Ils veulent m’éduquer comme si j’étais une gamine. Je suis majeure quand même. Et je suis artiste, je dois avoir ma liberté. Ça veut dire, de s’habiller comme je le pense ou de parler comme je le pense« , a annoncé l’intéressée.

Fred Musa : « Il y a un problème de représentativité du sexe féminin dans la société en général »

Tu animes planète rap depuis près de vingt ans. Combien de rappeuses as-tu reçu dans ton émission ?

En fait, très peu. Il y a eu évidemment Diam’s, qui a tout révolutionné. J’ai envie de dire que c’est la meilleure des rappeurs. Après, plus récemment, il y a eu des gens comme Sianna ou Ladea qui sont passées, mais c’est vrai que si tu fais le ratio mecs nanas, il est assez limité.

Tu as réalisé et produit deux documentaires sur Diam’s. Pourquoi t’inspire-t-elle autant ?

J’ai une relation très particulière avec elle parce qu’on s’est connu il y a longtemps et elle m’a fait confiance donc j’ai pu la suivre pendant l’enregistrement de « Dans ma bulle ». Diam’s, j’ai toujours senti le fait qu’elle avait envie de battre tout le monde, il y avait un esprit compétitif très acharné chez elle. J’aimerais bien la voir rapper encore, lire ses textes, l’écouter, mais elle a choisi une vie où elle se sent mieux, c’est son choix et je respecte ce choix.

Quelles sont tes rappeuses préférées ?

Il y avait Saliha, Sté, que j’aimais beaucoup et qui était incroyable, Lady Laistee qui est quelqu’un que j’aime beaucoup aussi. Sianna est quelqu’un d’important, j’espère qu’elle va percer vraiment avec de beaux albums et de beaux titres. Je guette aussi une nana qui vient du Nord qui s’appelle Emma (Emotrip Records).

Tu travailles souvent avec des femmes (Sarah Lelouch, Audrey Chauveau ou Aline Afanoukoé). Hasard de la vie ou choix délibéré ?

Ce n’est ni un choix, ni un le hasard de la vie. Tu sais, c’est comme les religions ou les cultures. Peu importe, ta couleur, ta religion, ou le fait que tu sois une meuf ou un mec, c’est les personnes qui comptent. Ce qu’elles peuvent nous apporter, ce qu’on peut faire ensemble qui va faire qu’à un moment on va pouvoir avancer sur des choses. C’est ça pour moi le plus important.

Selon toi, pourquoi voit-on aussi peu de rappeuses dans les médias en France ?

La réalité, dans le milieu du rap, c’est que tu as quand même très peu de nanas qui percent parce que tu as aussi très peu de nanans qui rappent. C’est comme la boxe. La boxe c’est quand même un sport très masculin, il y a des nanas qui boxent mais il y en a quand même très peu. Le rap c’est pareil.

Je pense qu’il y a aussi peut-être, c’est mon avis et ma déduction, des filles qui se disent « bon on arrive dans un milieu qui est très masculin donc comment faire pour se démarquer ? Comment faire pour un moment pour être différente ou différent des autres ? » Mais il faut essayer de les pousser si elles ont du talent.

En quoi la situation est-elle différente aux Etats-Unis ?

En France, c’est différent. Aux Etats-Unis, tu as des Missy Elliott ou des Da Brat et quand tu vois les textes de ses filles, je pense qu’en France on n’est pas arrivé à ce niveau. Peut-être que c’est tant mieux d’ailleurs, sur la façon de parler de la condition féminine et de le raconter dans des textes. On n’a pas ça en France, parce que la culture est différente, l’écriture est différente. Peut-être aussi que les filles se disent « je préfère chanter, ou je préfère d’ailleurs ne pas exister en tant qu’artiste ». C’est un milieu qui est dur et compliqué. En tout cas les filles vous avez toute votre place, venez, on vous attend !

Le hip hop est perçu comme sexiste et homophobe. Qu’en penses-tu ?

Evidemment. Le rap est quand même un courant et un reflet de notre société, alors pourquoi est-ce qu’à un moment il n’y a pas autant de filles qui rappent ? Et pourquoi en politique il n’y a pas ça aussi ? Combien il y a de filles dans l’hémicycle ? (27% de femmes à l’Assemblée nationale) Vraiment ? Je pense qu’il y a un vrai problème aussi là-dessus. Il y a un problème de représentativité du sexe féminin dans la société en général. Pourquoi les filles gagnent moins que les mecs ? Ce sont de vraies questions.

Que faudrait-il faire pour changer ça ?

Il y a cinquante ou soixante ans, les femmes ne votaient pas ici en France (les femmes ont eu le droit de vote en 1944). Donc ça va se faire naturellement, il faut peut-être encore une ou deux générations et petit à petit ça se mettra en place. Je juge vraiment sur le talent, dans la partie que je connais, qui est le rap et la musique. Peu importe que tu sois un mec ou une nana, si tu as du talent, tu perceras.

Un conseil à donner aux jeunes rappeuses ?

Foncez les filles, foncez ! N’ayez pas peur. Même s’il y a beaucoup de mecs, vous pouvez les détrôner.

Retrouvez Fred Musa sur Twitter et sur Skyrock entre 9h et midi et sur Planete Rap entre 20h et 21h.