RDLD : « Nous avons hâte d’aller à la rencontre de notre public »

Groupe de 5 rappeuses originaires d’Ile-de-France, RDLD a débarqué au mois de juillet avec un premier clip éponyme. Asmatiff, Dura, Faï, Sunday & Welna nous parlent leur rencontre, de leurs projets et de leur première date à Paris le 1er octobre prochain. 

Pouvez-vous nous présenter RDLD ?

RDLD est un groupe de musique urbaine signé sur le label TOW ON TOWN RECORDS et il est composé d’Asmatiff, Dura, Faï, Sunday & Welna. Nous sommes toutes les 5 originaires d’Ile de France et des quatre coins du monde. Nos influences sont assez éclectiques, elles vont du rap américain à la musique afro-caribéenne en passant par la soul, la musique française populaire et urbaine… Nous essayons d’apporter un peu de fraîcheur en proposant des sonorités hip hop, soul.

RDLD pour « les Ronces Dans Le Désert »… Pourquoi ce nom ? Que signifie-t-il ?

Le nom du groupe est très imagé et montre notre persévérance. Nous avons voulu mettre en lumière le côté exceptionnel de nos destins, de notre union, et l’unicité du groupe dans le game. Là où personne ne nous attend, là où il est difficile de se faire une place dans le hip hop en tant que femme et groupe féminin (il n’y a aucun vrai groupe de rappeuses sur le devant de la scène), nous allons tout mettre en œuvre pour faire de RDLD une exception.

Comment vous êtes-vous rencontrées et comment est venue l’idée de travailler ensemble ? Depuis combien de temps faites-vous de la musique ensemble ?

C’est le label TOW ON TOWN qui nous a réunies à travers un casting « géant » pour recruter ses premières signatures. Le label avait pour ambition de rassembler des artistes féminines avec différents horizons, différents flows, pour avoir quelque chose d’harmonieux. Nous nous sommes donc rencontrées comme ça et ensuite c’est devenu assez naturel pour nous de travailler ensemble et de créer une certaine cohésion.

Quels sont vos liens avec le label TOW ON TOWN ? En quoi est-ce important pour vous d’être produites sur un label qui met en avant des femmes artistes ?

C’est un label à taille humaine constitué de personnes qui ont une solide expérience dans la musique. Il nous accompagne sur l’aspect artistique mais aussi à travers des ateliers de formation à propos du monde de la musique. Nous échangeons beaucoup, c’est un travail d’équipe et c’est rare dans le milieu.

Avez-vous d’autres projets solos par ailleurs ?

Nous avons toutes des univers à part entière qui s’exprimeront le moment venu. Pour le moment, l’objectif prioritaire c’est RDLD.

Votre premier clip RDLD est sorti au mois de juillet. Comment et avec qui l’avez-vous réalisé ?

Effectivement, le titre RDLD est le premier titre à être clipé. Nous voulions commencer par un titre percutant avec des sonorités actuelles comme la drill. Pour coller à ce titre et aux différentes punchlines, nous avons choisi de tourner dans un lieu avec un décor industriel. Ce clip a été réalisé par V10 films et drivé par les membres du label. En complément, nous sommes habillées par Tyler Moore Styles et maquillées par Cisse Beauty.

Quels sont vos projets à venir ?

Pour le moment, nous peaufinons nos morceaux en répétition et en studio. Ceci dans l’optique de proposer un 1er mini EP d’ici la fin de l’année. Nous sommes un groupe de scène et avons hâte d’aller à la rencontre de notre public. Nous jouons notre premier concert le 1er octobre à FGO Barbara à Paris 18e de 17h à 20h30. Ce sera l’occasion, pour le public, de découvrir quelques-uns de nos titres et notre univers. Nous vous donnons donc rendez-vous le 1er octobre !

Propos recueillis par Juliette Fagot. 

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© @shobybrice

VIDÉO – 17 rappeuses marseillaises à (re)découvrir

Qui dit Marseille, dit hip hop ! Si la cité phocéenne est souvent désignée comme l’une des antichambres du rap français, les rappeuses qui constituent cette scène bouillonnante restent encore oubliées. Pour leur redonner leur place, Madame Rap fait la lumière sur 17 artistes marseillaises à (re) découvrir au plus vite !

Khara

Incarnation d’une nouvelle génération pleine de désirs, Khara a su créer une vision esthétique singulière au sein du rap français. Initialement chanteuse, sa rencontre avec le rap donne naissance à une expression personnelle hybride. Avec des chants envoûtants et des textes engagés, l’artiste fait naviguer son public entre spleen, introspection et rage de vivre, qu’elle tente d’exprimer à travers son art.

Amalia

Rappeuse, autrice, compositrice et interprète marseillaise, Amalia se fait connaître en 2019 grâce à ses freestyles postés sur Instagram, puis en 2021 avec la série « Petite Nana ». Avec ses textes à la fois sentimentaux, mélancoliques et introspectifs, l’artiste de 22 ans fédère une solide communauté sur les réseaux et se retrouve invitée par Meryl à un freestyle Planète Rap en février 2020. Elle travaille actuellement sur son premier projet, qui devrait voir le jour cette année.

Keny Arkana

Guidée par la rage du peuple, la rappeuse marseillaise est sans aucun doute l’une des plus influentes du rap français. Elle débute sa carrière dans l’underground marseillais, notamment au sein de deux collectifs, Mars Patrie et Etat-Major. Son premier album Entre ciment et belle étoile est publié en 2006. Depuis, la rappeuse compte à son actif des centaines de concerts, dont un certain nombre dans la rue ou au sein de squats, en soutien aux populations opprimées du monde entier.

Lansky Namek

D’origine russe, marocaine et polonaise, Lansky Namek commence à rapper en CM1 pour combattre la dyslexie. Entre foot, graffiti, beatmaking et rap, elle fait ses armes au Cours Julien et à la Plaine à Marseille. Au fil des années, l’artiste construit le personnage de Lansky Namek : Lansky, en référence au célèbre mafieux américain Meyer Lansky et Namek, du nom de la planète dans le manga Dragon Ball Z. Éclectique, elle peut aussi bien chanter de la soul ou du punk bien énervé que du boom bap ou de la trap.

Lau Rinha

Lau Rinha est une artiste complète capable de passer du chant au rap en toute aisance. Entrée dans l’univers du hip hop grâce au breakdance, le rap s’est ensuite imposé à elle comme une évidence. Puisant dans diverses inspirations elle nous livre un savant mélange de BPM 90 et de trap.

Mareska (Ladyy Land, Veemie, Saaphyra, Tehila Ora, Léna Morgan & Nikkita)

Mareska est un collectif de rappeuses marseillaises qui s’est formé récemment, suite à la participation de plusieurs d’entre elles au remix de Bande Organisée. Composée de six membres (Ladyy Land, Veemie , Saaphyra, Tehila Ora, Léna Morgan & Nikkita), le groupe a sorti le titre Soeurs D’armes durant l’été 2021.

Molar

« Pour que j’m’en sorte je kick ça, pour kiffer ça, pour killer ceux qui m’respectent pas, les mots comme coups j’file du courage, et ouais d’la rage à celles qui s’battent. » Mi-rap mi-punk, Molar vient du fond de la gorge, s’empresse de s’emparer du mic et crache sa colère en rappant. Tout en éclaboussant la fosse, l’artiste dénote sur des instrus crades, grime drill ou trap.

Oma Done

Oma est une artiste marseillaise d’origine colombienne. À force d’écumer les opens mics de la cité phocéenne et de remporter des challenges freestyle, la rappeuse finit par assurer les premières parties d’artistes comme Lefa, Reverie ou Davodka. Elle s’essaye ensuite au studio et sort son premier EP Oma Ley en mars 2020.

Sakate

Professeure d’EPS dans les quartiers nord de Marseille depuis 15 ans, Sakate est aussi slameuse et rappeuse depuis 8 ans. Puisant son inspiration dans la rue, les cultures nord-africaines ainsi qu’à travers la poésie orientale et le soufisme, ce n’est pas un hasard si son nom de scène évoque le mot arabe Soukhout (silence). Elle porte en bandoulière les thèmes qui lui sont chers : l’esprit d’accueil aux voyageurs du monde entier et l’esprit de révolte face à ceux qui les abandonnent.

Soumeya

Enfant, Soumeya découvre le rap aux côtés de son frère, puis publie ses premiers freestyles sur Youtube à l’âge de 13 ans. Avec un flow et des textes incisifs, la MC n’hésite pas à mettre le ton pour prôner l’espoir, la tolérance, la paix et l’unité. Voix puissante, « sensible et virile », qui résonne comme un cri envers l’injustice sociale.

Tessæ

Tessæ est née en 2001 et a grandi dans une cité du XIIe arrondissement de Marseille. Enfant bizarre et rêveuse, elle commence à prendre des cours de piano très jeune mais arrête vite pour continuer seule, en autodidacte. Harcelée dès l’école primaire, elle est complètement déscolarisée et se réfugie dans la musique, comme une thérapie : elle commence à poster des covers sur les réseaux sociaux et à écrire des textes en anglais, puis très vite, en français.

Waka

Rappeuse, beatmakeuse et DJ, Waka naît au Cameroun puis arrive en France à l’âge de 8 ans. Passionnée de BD et de dessin, elle se tourne vers la musique à l’âge de 20 ans. Elle achète d’abord une guitare avec son premier salaire puis explore la musique électronique et le beatmaking. Rapidement, elle décide d’écrire des textes pour habiller ses prods et compose ses premiers titres de rap. En 2015, Waka co-fonde avec Paulo Higgins l’association Baham Arts, qui met à  l’honneur les artistes femmes, queer et racisées à travers l’organisation de festivals et de divers événements.

Juliette Fagot

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