NOM : Shine Brida
TITRE : Shrunken Lung
ANNÉE : 2020
PAYS : Royaume-Uni, Londres
NOM : Shine Brida
TITRE : Shrunken Lung
ANNÉE : 2020
PAYS : Royaume-Uni, Londres
NOM : Namichie
TITRE : #ProudInMyCalvins
ANNÉE : 2020
PAYS : Japon
NOM : Ajuliacosta
TITRE : Mina Chavosa
ANNÉE : 2020
PAYS : Brésil, São Paulo
NOM : Melissa Farah
TITRE : Autopsie
ANNÉE : 2020
PAYS : Belgique, Bruxelles
Figure montante de la scène rap bruxelloise, Boa Joo nous parle de son parcours dans le hip hop, de son féminisme et de ses projets.
Comment as-tu découvert la culture hip hop pour la première fois ?
C’est difficile de dire quand exactement, mais je pense que c’est quand j’étais petite sur MCM et MTV.
Quand et comment as-tu commencé à rapper ?
Il y a deux ans maintenant. Faire de la musique, c’est quelque chose dont je rêve depuis au moins l’âge de 8 ans, mais je n’ai jamais osé me lancer avant très récemment. J’écoute beaucoup de rap à la base mais, petit à petit, j’ai commencé à être dérangée d’écouter des hommes parler toujours des mêmes choses. J’ai eu envie d’écouter quelqu’un qui aurait un discours qui pèserait dans la balance. Je me suis dit que cette personne pourrait être moi. Ça a été le déclic dont j’avais besoin.
Tu rappes et tu chantes. Est-ce que tu as développé les deux activités en même temps ou est-ce qu’elles sont venues à des moments différents ?
Oui, j’ai développé les deux en même temps. J’aime bien la forme du rap aujourd’hui. On a gardé les flows propres au rap mais on a ajouté de la mélodie. Faire les deux en même temps me convient bien. D’ailleurs, même si je chante un peu plus dans certains sons et rappe un peu plus dans d’autres, je ne vois pas trop l’un sans l’autre pour le moment.
Quels artistes écoutais-tu quand tu étais petite?
J’écoutais les trucs mainstream qui passaient à la télé… Du genre Tragédie, les Destiny’s Child, Shakira, les Pussycat Dolls, Eminem, Booba, Diam’s, Snoop Dog, et beaucoup d’autres.
Dans ton titre Leurs mamans, tu dis « ils sont tous misogynes, mais ne t’en prends pas à leurs mamans« . Qui sont « ils » ?
Je parle des hommes qui ont baigné dans la culture du rap. Je trouve assez ironique que dans leurs textes les femmes aient soient le rôle de p** qu’ils méprisent, soit de leur mère qu’ils aiment plus que tout. La phrase m’est venue après avoir traité un rappeur qui avaient des propos sexistes de fils de p**. Il était outré que je m’en prenne à sa maman.
Te définis-tu comme féministe ? Si oui, comment définirais-tu ton propre féminisme ?
Oui. Dans ma musique, l’aspect sur lequel je me concentre pour le moment c’est de casser les stéréotypes liés aux genres. Je suis une femme féministe hétérosexuelle, ce qui ne m’empêche pas d’être aussi vulgaire et trash qu’un homme dans mes lyrics. Je revendique tout simplement le droit d’être aussi médiocre qu’un homme.
De manière plus générale, je suis une féministe intersectionnelle. J’estime que les femmes, selon leurs appartenance sociales, ethniques ou religieuses, n’ont pas toujours les mêmes préoccupations face au sexisme. Par exemple, une femme noire va subir un sexisme qui va aussi être raciste parfois.
Tu as remporté le concours “Girls On Stage” organisé par Mouv’ en 2019. Que t’ont apporté cette victoire et cette expérience ?
J’ai fait une scène dans les locaux de Radio France. C’était une expérience très prestigieuse à mon niveau.
Quelles sont les femmes qui t’inspirent?
Il y en a beaucoup. Pour en citer quelques-unes, Lauryn Hill, M.I.A, Christiane Taubira, Fatou Diome, Rihanna, Little Simz.
Quels sont tes projets à venir ?
Je viens de sortir le titre Shabondy et j’ai un projet à venir. Malheureusement avec le confinement les échéances sont un peu perturbées.
Que penses-tu de Madame Rap ? Des choses à changer/améliorer ?
Je trouve le concept assez cool. Ça donne une visibilité aux femmes dans le rap. Ça m’a permis de découvrir certaines artistes dont je n’avais jamais entendu parlé.
NOM : Berdzail
TITRE : Freestyle Règlement
ANNÉE : 2020
PAYS : France, Orléans
NOM : Yidaky
TITRE : Designios
ANNÉE : 2020
PAYS : Colombie
Zamaera est l’une des premières rappeuses reconnues en Malaisie et a inspiré toute une génération de femcees dans son pays. L’artiste nous parle de son parcours dans le hip hop, de son féminisme et de ses projets post-confinement.
Quand et comment as-tu découvert le hip hop ?
Mes premiers souvenirs de hip hop remontent au début des années 2000. Mes parents étaient des fervents amateurs de musique et mon père gravait tout le temps des CDs avec une vaste palette de différents genres musicaux. Juste après le classique d’Aerosmith I Donʼt Want To Miss A Thing, la piste 4 était Get Your Freak On de Missy Elliott. On chantait ensemble en famille pendant les longs trajets en voiture et tout le monde connaissait les paroles par cœur.
Mais bizarrement, entre 2002 et 2015, je n’avais pas vraiment conscience d’écouter du hip hop. J’imaginais encore moins que ce serait le genre de musique que je ferais plus tard. J’écoutais la radio et j’ai grandi au moment de l’expansion d’internet ce qui fait que j’ai mémorisé beaucoup de chansons qui me parlaient d’un point de vue sonore.
C’est seulement en 2016 que j’ai commencé à combiner mon amour pour la poésie avec mon amour du rythme et à analyser les paroles en profondeur, ce qui a déclenché une véritable curiosité pour la culture hip hop.
Quel·le·s artistes écoutais-tu quand tu étais-petite ?
Waouh, j’écoutais tellement d’artistes ! Je me souviens que j’adorais Céline Dion et Britney Spears, mais aussi des groupes comme Queen, Police, Aerosmith… Presqu’aucun artiste hip hop, à part Missy Elliott, mais à partir de l’âge de 17 ans, j’écoutais les plus grands, 2Pac, Nas, Lauryn Hill, Eminem. J’avais l’impression que leurs paroles étaient totalement en phase avec mes propres expériences personnelles.
Est-ce que tu as pris des cours de musique ?
Des cours de piano classique jusqu’au CM1 et un peu de guitare de manière autodidacte grâce à YouTube et Ultimate Guitar.
J’ai pris mes premiers cours de chant mi 2017 quand j’ai été signée par un programme de développement d’artistes et ça m’a beaucoup aidée pour les performances live. Je n’avais jamais songé à prendre des cours de chant, parce que je pensais avoir un bon niveau, mais j’avais tort haha.
La meilleure forme d’investissement est celle que tu fais pour toi. J’aurais aimé prendre des cours de chant plus jeune mais j’ai fait comme je pouvais avec ce que j’avais.
Comment as-tu commencé à rapper ?
J’ai participé à un cypher organisé par Red Bull en décembre 2016 et je crois que j’étais la seule rappeuse parmi les 50 participants. J’ai fini deuxième et je crois que c’est ce qui m’a poussé en dehors de ma zone de confort et m’a incité à explorer le rap comme une forme d’art.
J’ai signé avec un label hip hop local en tant que chanteuse pendant quelque temps, mais j’étais constamment exposée au rap. Je ne m’y intéressais pas plus que ça mais ça m’a gagné petit à petit. Les changements de flows, les cadences, les jeux de mots et surtout le message. Ensuite, j’ai enregistré mon premier single Helly Kelly, qui m’a offert de nouvelles opportunités et m’a permis de me forger un nom en tant que rappeuse.
En quoi le fait que tu finisses deuxième à ce cypher Redbull a t’il eu un impact sur ta carrière ?
Ça a fortement impacté ma carrière parce qu’il n’y avait pas de rappeuse connue en Malaisie à l’époque. Le fait d’être la seule femme dans un océan d’hommes, dont certains étaient des rappeurs de battles expérimentés ou des artistes renommés dans l’industrie, a surpris beaucoup de gens. Tout le monde m’attendait au tournant. Tout le monde voulait voir ce que j’allais faire ensuite.
Quand j’ai sorti Helly Kelly, tout a explosé (dans le bon sens du terme). On m’a proposé des dates et des contrats avec des maisons de disques, mais pour moi, le plus important est que ça a permis l’émergence de rappeuses en Malaisie.
Ton titre Wanita rend hommage aux femmes malaisiennes modernes. Te définis-tu comme féministe ? Si oui, comment définirais-tu ton propre féminisme ?
Oui, je me considère complètement comme féministe. Depuis que je suis petite, j’ai toujours défendu l’égalité dans tout ce que j’ai fait, ce qui à mon sens a été un élément clé pour mener ma carrière dans une industrie dominée par les hommes.
Je n’ai jamais laissé personne me prendre de haut à cause de mon genre et le fait que je fasse du rap a permis à l’industrie d’ouvrir les yeux sur la nécessité de réserver le même traitement et le même respect aux femmes et aux hommes. Pas seulement dans le hip hop, mais aussi en termes de droits économiques et sociaux. Surtout quand on passe le même nombre d’heures à travailler et qu’on a les mêmes compétences, si ce n’est plus.
Je dis ce que je veux dans ma musique et je ne me conforme à aucune limite posée par la société. On pose tous nos propres limites et on se définit soi-même.
Wanita est une super chanson, pas seulement pour les femmes, mais aussi pour que les hommes regardent les figures féminines de leur vie, que ce soit leur sœur, mère, fille, tante, grand-mère, et puissent s’identifier aux rôles qu’elles ont joués pour nous. Comprendre comment leur amour et leur empathie nous ont construits et comment, sans les femmes, la vie ne serait pas aussi haute en couleur.
Si quelqu’un veut découvrir ta musique, quel morceau lui conseillerais-tu d’écouter en premier ?
Je dirais Helly Kelly. Je crois que ce morceau me définit en tant qu’artiste. C’est punchline sur punchline, avec beaucoup de jeux de mots et de variations de flows. En plus, c’est très énergique avec des cuivres aux sonorités grime, un bon pattern de batterie, et le tout dans un clip fait maison avec zéro budget et tourné dans mon quartier !
Les rappeuses semblent très actives sur la scène hip hop malaisienne. Est-ce le cas ? Comment sont-elles perçues ?
Depuis deux ans, le nombre de rappeuses sur la scène hip hop malaisienne a indéniablement augmenté. Ici, le hip hop est bien accueilli par le grand public et pour la plupart, les gens sont enthousiastes quand ils voient plus de femmes rapper, ce qui me fait super plaisir.
Quelles sont les femmes qui t’inspirent ?
Ma mère et ma grand-mère sont des femmes que j’admire. J’ai eu l’immense chance de grandir avec elles, comme figures constantes de pouvoir, d’apprendre de leur parcours et de m’imprégner de leur force. C’est assez dingue d’écouter les histoires de ma grand-mère, qui, dans les années 1950, marchait presque dix kilomètres chaque jour pour aller travailler comme couturière et invitait ensuite toute sa famille au cinéma.
Et ma mère, mon dieu ma mère, elle est surhumaine. Il y a des jours où je me suis sentie complétement dépassée par l’industrie de la musique, et certaines choses m’ont ralentie, mentalement et émotionnellement. Alors, je regardais ma mère et voyais qu’elle avait déjà fait son footing de cinq kilomètres, son chi qong matinal, qu’elle était allée au supermarché, était revenue et avait cuisiné cinq plats en deux heures tout en continuant d’être le pilier de la famille. Ça m’a juste donné envie de m’accrocher et de persévérer chaque jour.
Aussi Beyonce et J-Lo, même si je ne les ai jamais rencontrées. J’admire le fait qu’elles soient arrivées là où elles sont aujourd’hui. J’aspire à avoir autant de discipline et de succès qu’elles.
Quels sont tes projets à venir ?
Je poste toujours du contenu sur mes réseaux, surtout des freestyles d’une minute parce que c’est un standard qui marche bien, mais actuellement, avec la pandémie de coronavirus, mes projets de singles et de EPs sont en suspens. Une fois que le confinement sera levé, je vais sortir de nouvelles chansons. Dont certaines avec des featurings d’artistes incroyables de toute l’Asie !
Que penses-tu de Madame Rap ? Des choses à changer/améliorer ?
Je trouve que cette plateforme est géniale pour découvrir de nouvelles rappeuses, il y en a tellement dans le monde entier !! Ça me fait plaisir de savoir que nous sommes plus connectées que nous le pensons.
Retrouvez Zamaera sur Facebook, Instagram, YouTube et Twitter.
NOM : Erica Banks
TITRE : Buss It
ANNÉE : 2020
PAYS : États-Unis, Texas, DeSoto
NOM : Asma Ramirez
TITRE : Falsos
ANNÉE : 2020
PAYS: Chili/Espagne, Barcelone
NOM : LBXX
TITRE : Why Do I
ANNÉE : 2020
PAYS : États-Unis, San Francisco
NOM : Ikal Killa
TITRE : Raiz
ANNÉE : 2020
PAYS : Mexique
NOM : Trannilish
TITRE : Licky Licky Yum Yum
ANNÉE : 2020
PAYS: Atlanta/New York, États-Unis
NOM : 3 Of A Kind (Threee Of A Kind)
TITRE : FFB
ANNÉE : 2020
PAYS : États-Unis, Los Angeles
NOM : Shayla Renee
TITRE : Twerk It Like I Talk
ANNÉE : 2020
PAYS : États-Unis, Seattle
Chanteuse, rappeuse, poète et activiste, CHIKA se fait remarquer en 2017 avec un remix pro LGBT+ de Shape of You d’Ed Sheeran. L’artiste originaire d’Alabama nous parle aujourd’hui de son premier EP Industry Games et de body-positivisme.
Quand et comment as-tu découvert le hip hop?
J’ai découvert le hip hop quand j’étais petite, mais je me suis mise à fond dedans quand je suis entrée au collège.
Comment as-tu commencé à rapper ?
J’ai commencé à écrire des poèmes vers 11 ou 12 ans et j’ai fini par les incorporer dans mes chansons.
Quels artistes écoutais-tu quand tu étais petite ?
CeCe Winans et beaucoup d’artistes Disney et de musique traditionnelle nigériane.
Est-ce que tu as pris des cours de musique ?
Non, j’étais trop jeune pour les cours de chant quand ma mère a essayé de m’inscrire. Mais j’ai appris la guitare toute seule et j’ai pris des cours de comédie musicale.
Tu viens de sortir le EP Industry Games. Comment présenterais-tu ce projet ?
C’est une narration de cette année passée et la déclaration du début de mon cheminement.
Si quelqu’un ne connaît pas ta musique et a envie de la découvrir, quel titre lui conseillerais-tu d’écouter en premier ?
Je lui conseillerais Songs About You parce qu’on peut y entendre mon humour, mes expériences, mon ego et ma peur, le tout emballé dans un bon gros banger.
Comment travailles-tu ton flow ? Est-ce que tu as des techniques particulières ?
Je poste des freestyles sur Instagram depuis près de quatre ans, ce qui m’a permis de beaucoup pratiquer. Je ne voulais pas que le contenu soit daté donc j’ai continué. Le rap est devenu une seconde nature.
Depuis 2016, tu utilises les réseaux sociaux comme une plateforme pour faire connaître ta musique. Quel rôle jouent-ils dans le développement de ta carrière ?
Un rôle énorme clairement. Je n’aurais rien si je n’avais pas construit ma propre plateforme.
Penses-tu que le rap puisse être un outil politique ?
Le rap a toujours été un outil politique. Comme beaucoup d’autres musiques. C’est honnête (pour la plupart), sans filtre et l’art de la poésie et des jeux de mots peut servir à faire des descriptions saisissantes et faire passer des messages.
Selon toi, pourquoi est-ce important de militer pour le body-positivisme aujourd’hui ?
Je n’ai jamais dit que c’était le cas. Cela ne veut pas dire que je ne suis pas autant passionnée par le sujet que les gens l’imaginent. C’est plus important de dire aux gens de ne pas être des connards envers des gens qui ne leur ressemblent pas que de dire à des gens qui ne ressemblent pas à des top-modèles qu’ils devraient être heureux et envoyer balader les autres. C’est important de s’aimer soi-même, mais c’est aussi important de s’aimer les uns les autres.
Qui sont tes rôles modèles ?
Ma mère et peut-être Jane Elliott ? Je n’en ai pas qui se détachent particulièrement, pour être honnête. Mais les femmes sont les meilleures. Nous sommes toutes géniales.
Te définis-tu comme féministe ? Quel est ton propre féminisme ?
Oui, bien sûr. Je pense que mon féminisme se résume au fait de penser que tous les gens sont égaux quel que soit leur genre. Mon féminisme inclut tout le monde, pas seulement les femmes. Les personnes queer et non-binaires ont aussi besoin d’un espace safe.
Quels sont tes projets à venir ?
Qui sait ? Je viens de sortir un projet il y a un mois. Tout est possible.
Que penses-tu de Madame rap ? Des choses à changer/améliorer ?
Continuez à faire du super boulot.
Retrouvez CHIKA sur Facebook, YouTube, Instagram et Twitter.
© Leeor Wild
NOM : Boity
TITRE : Bakae
ANNÉE : 2020
PAYS : Afrique du Sud
NOM : Tilla Tafari
TITRE : Gang
ANNÉE : 2020
PAYS : Cameroun, Bamenda