Meg : « On ne vit pas la même galère mais on est dans la même merde »

Rappeuse émergente basée à Saint-Ouen en Seine Saint Denis, Meg nous parle de son parcours dans le rap et de ses inspirations. 

Quand et comment as-tu découvert le hip hop ?

Depuis toute petite j’écoute du hip hop, mais je suis ouverte à tous styles de musiques. Le hip hop est une forme de musique assez particulière, tu lâches vraiment tout. C’est plus cru, mais c’est plus vrai.

Depuis quand rappes-tu et qu’est-ce qui t’a donné envie de rapper ?

J’ai commencé à écrire il y a un an environ. Je ressentais le besoin d’écrire.

Ce qui m’a donné envie d’écrire, c’est ma vie, les gens, tout ce qui ne tourne pas rond autour de nous et mes humeurs.

Comment définirais-tu ta musique pour des gens qui ne la connaissent pas ?

Je dirais que ma musique est vraie. Tout le monde peut s’identifier à mes sons. On ne vit pas la même galère mais on est dans la même merde.

Comment travailles-tu tes morceaux ? 

Je compose mes morceaux seule, un stylo, une feuille, ou avec des notes sur mon smartphone. Je sais pas comment l’expliquer, mais j’écris quand j’en ressens le besoin. Quand je me sens bien ou mal, ça vient tout seul.

Les textes de Toujours Plus et La Haine sont incisifs et assez critiques envers les hommes. Est-ce que tu te définis comme féministe ? Pourquoi ?

Je respecte les hommes, mais oui je le suis. On a juste à regarder autour de nous, le plus souvent les hommes (la génération d’aujourd’hui) critiquent les femmes alors qu’ils font mille fois pire. Ils ont cru qu’ils avaient une immunité comme dans Koh- Lanta, c’est ça qui me tue le plus.

Quelles sont les femmes, connues ou pas, qui t’inspirent ?

J’écoute vraiment trop de femmes dans la musique mais celles qui m’ont inspirée étant jeune et qui m’inspirent jusqu’à aujourd’hui sont Beyoncé et Rihanna. Je trouve que ce sont deux grandes femmes au grand cœur, qui ont su se faire respecter dans tout ce qu’elles font en restant des femmes loyales et élégantes.

Est-ce que tu vis du rap ?

Je souhaite vivre ma meilleure vie en apportant le plus d’amour, de bonheur, de paix, et d’égalité possibles avec ma musique.

Que penses-tu de Madame Rap ?  Des choses à changer/améliorer ?

Il n’y a rien à refaire, c’est parfait. Je trouve que c’est une des meilleures pages (pour de vrai, c’est pas pour cheb !) C’est la seule page féminine que je connaisse, qui est vraiment à l’affût sur tous les nouveaux talents féminins. Les hommes prennent trop de place et vous avez décidé de nous en faire une, merci !

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Playlist #11 – Confinement – 30 rappeuses d’Afrique subsaharienne

Découvrez notre playlist confinement #4 avec 30 rappeuses de pays d’Afrique subsaharienne !

Avec :

  • Keyla K (Guinée)
  • Sister Fa (Sénégal)
  • Ami Yéréwolo (Mali)
  • Flash Marley (Togo)
  • Dope Saint Jude (Afrique du Sud)
  • Oprah (Côte d’Ivoire)
  • Danielle Swagger (Bostwana)
  • G’Pamella (Angola)
  • Féenose (Burkina Faso)
  • Eno Barony (Ghana)
  • Ciana (Cameroun)
  • Iveth (Mozambique)
  • Keko (Ouganda)
  • Zara Moussa (Niger)
  • Muthoni Drummer Queen (Kenya)
  • Phlow (Nigeria)
  • Cleo Ice Queen (Zambie)
  • Young Grace (Rwanda)
  • Tkay Maidza (Zimbabwe)
  • Rosa Ree (Tanzanie)
  • Lady Do (RD Congo)
  • Queen V (Libéria)
  • Kay T (Swaziland)
  • Arielle Kasharelle (Côte d’Ivoire)
  • Mina La Voilée (Sénégal)
  • Milly Parkeur (Togo)
  • Gigi Lamayne (Afrique du Sud)
  • Mihney (Cameroun)
  • Wangechi (Kenya)
  • Yugen Blakrok (Afrique du Sud)

Tina Mweni : « Le hip hop brise les discriminations »

Née au Kenya et immigrée au Danemark, la rappeuse/chanteuse/poétesse/danseuse et chorégraphe Tina Mweni s’est fait connaître du grand public en 2010 grâce à l’émission Denmark’s Got Talent. Aujourd’hui installée à Marseille, l’artiste nous parle de sa vision du hip hop et de ses inspirations.

Quand et comment as-tu découvert le hip hop ? 

Dans les années 1990, quand je suis arrivée au Danemark, le peu de Noirs que j’ai rencontrés écoutaient du rap. Ils avaient des cassettes de MC Hammer et A Tribe Called Quest, c’est comme ça que j’ai appris des mouvements de danse basiques. À l’époque, je ne savais pas que c’était du hip hop, mais quelque chose dans cette tolérance culturelle, ces rythmes et cette liberté m’a accrochée.

Tu es chanteuse, rappeuse, poétesse, danseuse et chorégraphe. Quel est le point commun entre toutes ces pratiques ?

L’expression, l’honnêteté, l’individualité et les inventions. La capacité à inspirer.

Comment décrirais-tu ta musique ?

Sans étiquette et sincère.

Tu es née au Kenya, as immigré à Copenhague et vis aujourd’hui à Marseille. En quoi tes origines kenyanes influencent-elles ta musique ?

Techniquement, ça me pousse à innover, mais ça me rappelle aussi de ne jamais oublier d’où je viens, d’un milieu modeste.

Ton titre Groupthink parle du fait que des gens qui sont en désaccord avec un groupe ont tendance à rester silencieux. Est-ce que tu dirais que le « pensée de groupe » est encouragée par notre société contemporaine ?

Malheureusement oui, bien plus que nous le pensons.

Selon toi, le hip hop peut-il être un outil politique ?

Oui, le hip hop brise les discriminations, crée des emplois et connecte les gens au-delà des classes sociales.

Te définis-tu comme féministe ?

Sans trop m’en rendre compte, j’ai découvert que j’étais féministe parce que je pense qu’une approche non-violente et respectueuse des gens n’a pas de genre. 

Qui sont tes rôles modèles ?

Lauryn Hill parce qu’elle est fidèle à ses principes, Nina Simone, parce qu’elle était courageuse, Jill Scott, parce qu’elle maîtrise son art, Erykah Badu, parce qu’elle reste originale quelle que soit l’époque, et Michelle Obama, parce qu’elle est l’illustration qu’être une femme intelligente est cool !

Quels sont tes projets à venir ?

Mon album Nakiyimba, Dou avec Jonathan Soucasse et une collaboration avec Christophe Dal Sasso.

Que penses-tu de Madame rap ? Des choses à changer/améliorer ?

J’adore ! Vous êtes inspirantes et fortes. Continuez parce qu’on est plus fortes ensemble !

Retrouvez Tina Mweni sur son site,  Facebook et YouTube.

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