Alexie Ivanovich : « Je me bats pour la justice pour tous et pour la vie »

Rappeuse et beatmakeuse, Alexie Ivanovich est née à Ispahan, troisième plus grande ville d’Iran. À l’âge de 17 ans, elle déménage à Téhéran pour poursuivre des études en génie informatique à l’École Polytechnique. En raison de conflits idéologiques, elle quitte rapidement l’université et décide de se consacrer à la musique. L’artiste nous parle de son parcours dans le hip hop et de la difficulté d’être une femme artiste dans son pays, où le rap est illégal et les femmes qui chantent risquent la prison.

Quand et comment as-tu découvert le hip hop ?

Quand j’étais à l’école primaire, le rap venait juste d’émerger dans mon pays et ça m’a tout de suite intéressée. Mes parents m’ont fait découvrir la littérature assez jeune et ce type de poésie et de musique m’a rendue très curieuse. Le hip hop était un monde plein d’aventures qui offrait la possibilité d’exprimer sa passion pour l’écriture et ses pensées intimes à travers de la musique. Quand j’étais en 6e, j’ai écrit mes premières paroles : un long couplet humoristique qui parlait du system NODET (organisation constituée de collèges et de lycées nationaux conçus spécialement pour le développement des élèves surdoués en Iran, ndlr) et de ses dysfonctionnements et de nos professeurs qui étaient méchants.

Au cours des années suivantes, j’ai beaucoup cherché et écouté du hip hop et tout est devenu plus sérieux. Quand j’ai déménagé à Téhéran, j’ai rencontré de nombreuses personnes dans le milieu hip hop. La plupart d’entre eux faisaient de la musique dans leur home studio et ils étaient impressionnés par mon rap et mes opinions. J’étais obsédée par l’idée d’écrire toujours plus et d’atteindre un niveau où je serais satisfaite de mes compétences.

Pendant ce temps-là, les choses devenaient compliquées à l’université. J’ai étudié de nombreux rappeurs, leurs textes et leur techniques, de différents points de vue. J’ai passé beaucoup de nuits à chercher des beats sur YouTube et Internet, à retrouver des amis et à débattre avec eux pendant des heures.

C’était une incroyable période autodidacte, qui m’a permis d’apprendre et de tester toutes les idées que j’avais en tête. Je me suis enfin trouvée quand je me suis rendu compte que le fait d’écouter du hip hop et d’écrire étaient devenus des activités indispensables dans mes journées et mes nuits, peu importe ce que je faisais à côté et où j’étais.

Tu es rappeuse et productrice. As-tu commencé les deux en même temps ?

Je me suis concentrée sur le beatmaking après la sortie de mon EP. J’avais exploré différents genres et sous-genres du hip hop et recherchais quelque chose de nouveau et d’original. Je suis en contact avec d’excellents beatmakers en Iran et dans d’autres pays et reçois souvent des prods de beatmakers amateurs ou professionnels. Certains sont vraiment doués, mais ce n’est pas forcément ce que je recherche. J’ai donc décidé de faire mes propres prods. Ça m’arrive aussi d’entendre un titre d’un producteur inconnu, de choper tout de suite le rythme et de commencer à travailler dessus.

As-tu pris des cours de musique ?

J’ai appris les bases de la production hip hop avec le légendaire producteur new-yorkais Badawi et les bases du mixage et du mastering avec Ramin Pir, le gérant de l’entreprise australienne Vivid Sounds Production. En parallèle de ce que j’avais appris par moi-même depuis des années, ces deux expériences m’ont aidé à avoir une vision plus large et plus précise de la production musicale.

« Tout ce que j’entreprends vise à combattre les forces qui m’imposent des limites. »

Comment définirais-tu ta musique ?

Ma musique m’inspire à rester forte et tenace. À garder le cap en ces temps désespérés et à affronter la dure et injuste réalité qui nous déçoit de nombreuses manières. Quand on peut faire quelque chose, mais que des contraintes et limites stupides nous en empêchent, on peut soit abandonner et se conformer à la norme, soit essayer de faire avancer ses idées en créant de nouveaux chemins. Pour moi, le hip hop est le moteur central de cette philosophie. Tout ce que j’entreprends vise à combattre les forces qui m’imposent des limites.

Au fil des ans, cette guerre permanente a façonné mon attitude hardcore et m’a amené à créer et exprimer mon désir d’être libre et courageuse dans l’art, la musique et la vie. Devoir se battre pour obtenir tout ce qu’on veut, en espérant qu’on puisse y trouver un sens au fur et à mesure qu’on avance. Résister quand on nous dit d’être « tout ce qu’on n’est pas véritablement. » Le hip hop nous rappelle qu’on peut y arriver, quel que soit l’endroit d’où on vient ou notre histoire personnelle. Si on veut quelque chose, on doit se battre pour l’avoir, et personne ne peut nous empêcher d’atteindre le sommet.

Tu as récemment sorti le clip Bang. De quoi ce titre parle-t-il ?

Ce clip reflète la rage et la passion d’une fille qui choisit la street culture face au conflit qui oppose le monde moderne aux croyances traditionnelles qu’elle ignore complètement. Ça parle de combien je suis déterminée à me battre pour la liberté d’action et de parole.

« Ici, il est interdit de chanter en public et les gens n’entendent jamais le son d’aucune musique. »

J’ai tourné ce clip dans le quartier le plus religieux de ma ville natale. J’ai choisi ce lieu pour plusieurs raisons. D’abord, parce que l’architecture ancienne et magnifique correspondait très bien à mon ressenti à ce moment-là. Ça colle incroyablement bien avec le son du violon sur le beat. Aussi, il est interdit de chanter en public et les gens ici n’entendent jamais le son d’aucune musique. Cela crée un paradoxe artistique qui rend cette expérience unique. J’ai eu très peu de temps pour tourner la vidéo et toutes les prises ont été faites en une seule fois. De plus, personne n’a le cran de faire ça, de prendre ce type de risques. Je parle de la volonté de façonner une attitude courageuse, que j’admire chez de nombreux artistes et individus.

À quoi ressemble la scène des rappeuses en Iran ? Vu que le rap est illégal, est-il possible pour elles de se professionnaliser et de vivre de leur musique ?

Il n’y a pas de scène hip hop officielle ici. Il est illégal de montrer ou de diffuser du rap dans les médias nationaux. Le fait de chanter pour une femmes est considéré comme un délit, passible de prison.

De ce fait, il n’y a pas de concerts, pas de labels reconnus ou de sorties officielles et pas de cadre pour les œuvres musicales. Certains artistes arrivent à vendre leur musique de manière indépendante via leur site internet ou des liens de paiement directs. Mais c’est très limité. Les revenus générés par le streaming ne permettent pas de vivre.

De plus, nous n’avons pas accès au système bancaire international et ne pouvons pas utiliser de compte Paypal ou de carte Visa. Les Iraniens n’en ont pas le droit. C’est compliqué et cela génère de nombreux problèmes quand on touche de l’argent en dollars via un site web, pour le transférer ensuite sur notre compte et le changer en rials. C’est difficile de poursuivre sa carrière sans aucun revenu.

« La plupart des rappeuses sont confrontées à un rejet immédiat. »

Les femmes qui font du rap sont beaucoup moins nombreuses que les hommes et ce n’est pas une tâche aisée de se démarquer de la masse. Le public peut aussi être un problème. Les voix de femmes sont nouvelles dans le rap. Beaucoup de gens sous-estiment la qualité de leurs paroles, sans les écouter ou les connaître. Ils se basent sur le jugement infondé que les femmes ne sont pas capables d’écrire des rimes complexes, n’ont pas la voix adéquate pour porter un message, ou encore qu’elles ont une approche trop superficielle dans le hip hop.

La plupart des rappeuses sont confrontées à un rejet immédiat, même si elles ont du talent. Il faut être suffisamment confiante et essayer d’être au moins au-dessus de la moyenne pour espérer anéantir leurs idées pourries.

Te définis-tu comme féministe ? Si oui, comment définirais-tu ton propre féminisme ?

Je ne crois pas. La sexualité ne définit pas tout ce que j’ai à l’esprit. En tant que femme, on doit parfois en faire deux fois plus que les autres, mais ça peut aussi une chance et quelque chose d’inspirant. Nous sommes tous coincés dans un système où les progrès et la réussite ne sont pas basés sur les compétences individuelles. Homme ou femme, on devrait continuer d’essayer, et très souvent on est maltraité pour avoir obtenu ce que l’on méritait vraiment.

« Là où je vis, il faut se battre pour survivre tous les jours. »

Là où je vis, il faut se battre pour survivre tous les jours. Je suis opposée aux idées et aux termes qui ont façonné ce monde et ma nation, telle qu’elle est aujourd’hui. En Iran, la moitié de la population ne bénéficie pas de droits fondamentaux, d’un point de vue privé et social. L’autre moitié doit se satisfaire de droits basiques. C’est une énorme déception. L’insécurité économique et l’inflation ont drastiquement réduit les aides sociales et la qualité de la vie, appauvrissant la majorité de la population jour après jour. Le pouvoir dysfonctionne et n’a pas réussi à gérer ces crises. Comme conséquence directe, les familles deviennent de plus en plus incapables de subvenir à leurs besoins et encore moins d’élever une génération ouverte d’esprit et prête à se lever pour changer les choses ou faire la révolution. Mon combat n’est pas la justice pour les femmes, mais la justice pour tous, pour la vie.

Quelles sont les femmes qui t’inspirent ?

Au cours de ma vie, j’ai rencontré de nombreuses femmes influentes dans différents secteurs. Chacune d’entre elles m’a impressionnée de manière unique. J’apprécie toutes les femmes fortes et indépendantes qui poursuivent leur passion, essaient de développer leurs compétences et se respectent.

Quels sont tes projets à venir ? Quel est l’impact de la pandémie de coronavirus sur tes activités ?

La pandémie a reporté certains de mes plans en raison des restrictions de voyage et a tout ralenti. Outre des collaborations, j’annonce ici que je vais sortir un album dans les prochains mois.

Que penses-tu de Madame Rap ? Des choses à changer/améliorer ?

Je trouve ça incroyable de voir à quel point le hip hop touche le monde entier et la variété des artistes référencées est fantastique. Elles sont belles et impressionnantes quelles que soient leur culture et leur origine. Le fait de les voir me rend fière. Peut-être que vous pourriez davantage détailler leurs messages et leurs textes en ajoutant des traductions de leurs paroles dans vos articles. Je vous souhaite le meilleur, continuez comme ça. L’art reste le meilleur endroit pour s’élever et rencontrer de grands esprits et des âmes pures.

Retrouvez Alexie Ivanovich sur InstagramTwitter et Soundcloud.

Playlist #23 – Janvier 2021

Retrouvez notre playlist du mois de janvier sur YouTube, Spotify, Deezer et Apple Music avec 20 titres de rappeuses du monde entier !


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Avec :

  • Doria (France, Nanterre)
  • Eesah (France, Lille)
  • Keny Arkana (France, Marseille)
  • MCM (Québec)
  • Yayoi Daimon, Swervy, Namichie, Akkogorilla & C.Holly (Japon/Corée du Sud/Taïwan)
  • Chata Flores (Espagne)
  • Sofia Gabanna (Argentine)
  • Adden (Allemagne)
  • Lia Sahin (Allemagne)
  • Flohio (Royaume-Uni)
  • Nolay (Royaume-Uni)
  • Bree Runway & Missy Elliott (Royaume-Uni/États-Unis)
  • Gi Major (États-Unis, New York)
  • Young Lyric & Cuban Doll (États-Unis, Houston/Dallas)
  • Chanel West Coast (États-Unis, Los Angeles)
  • Dai Burger & StormiMaya (États-Unis, New York)
  • Baby Kaely (États-Unis, New Jersey/Los Angeles)
  • Ky Ani & Connie Diiamond (États-Unis, New York)
  • Trannilish & Ms. Boogie (États-Unis, New York)
  • Reverie (États-Unis, Los Angeles)

Ramengvrl : « Je ne crois pas à la conformité sociale »

Née à Djakarta, Ramengvrl commence à rapper en 2013 pour échapper à la routine de son travail de l’époque. Sa carrière décolle en 2016 avec son premier single I’m Da Man, puis CA$HMERE, tous deux acclamés par la critique. Fervente alliée des combats queer, l’artiste nous parle de son nouvel album Can’t Speak English, de sa vision du féminisme et sa volonté de bousculer les représentations traditionnelles des femmes en Indonésie. 

Quand et comment as-tu découvert le hip hop ?

J’écoutais plus de pop/hip hop comme les Black Eyed Peas. À l’époque, je ne comprenais pas vraiment le hip hop. Je pensais que c’était « juste du rap » et les paroles ne me parlaient pas trop. C’est seulement au lycée que j’ai commencé à en découvrir davantage quand mon copain de l’époque m’a fait écouter Kanye West. J’étais là « ah bon, on peut faire ça dans le hip hop aussi ? ». Il parlait de ruptures amoureuses et de la lutte des classes moyennes sur des beats que je n’avais jamais entendus dans les chansons de hip hop que j’écoutais. Il repoussait les limites.

À partir de là, j’ai commencé à écouter d’autres artistes comme Drake, ASAP Rocky et d’autres, dont Nicki Minaj, que j’admire encore aujourd’hui.

Quand et comment as-tu commencé à rapper ?

J’ai commencé par m’amuser à rapper de temps en temps. Je me suis rendu compte que j’y revenais toujours quand j’étais stressée, quand j’écrivais mon mémoire, quand j’avais eu une dure journée de boulot, ce genre de choses. J’ai vraiment VRAIMENT commencé sérieusement quand j’étais encore dans la dernière boîte dans laquelle j’ai travaillée. J’en avais un peu marre des horaires de bureau et je me suis dit, « et merde, il y a 50 personnes qui écoutent mes démos sur Soundcloud et qui me disent que ma musique est bien ». Une fois que j’ai eu gagné suffisamment d’argent pour ce « plan B », j’ai démissionné et ça a fait boule de neige haha.

Quel·le·s artistes écoutais-tu quand tu étais petite ?

Beaucoup d’Avril Lavigne, Blink 182, Britney Spears, Black Eyed Peas, Gwen Stefani… Beaucoup de rock et de pop comme je l’ai dit, mais depuis le lycée je penchais plus pour Nicki Minaj (évidemment), Kanye West, Drake et Tyler the Creator. J’ai aussi grandi en écoutant Utada Hikaru, L’Arc-en-Ciel et Gackt, donc avec des influences J-pop/rock aussi.

Quel titre conseillerais-tu d’écouter en premier à quelqu’un qui veut découvrir ta musique ? 

CA$HMERE. C’est un titre qui incarne ce que je pense et qui je suis sans dire de manière flagrante « voici ce que je pense et qui je suis ». Bien qu’il semble stupide de prime abord, quand on écoute vraiment les paroles, ça parle de ma vision de la société. Par exemple, comment ça se fait que les gens aient les chaussures les plus tendance mais ne puissent pas payer leur loyer ? Ou pourquoi ils postent des selfies avec des poèmes de Lang Leav en légende ? Qu’est-ce qu’ils essayent de dire ?

En plus, le morceau est terriblement catchy et je n’avais aucune pression à le faire, je me suis juste amusée.

Tu viens de sortir l’album Can’t Speak English. Le titre semble ironique puisque tu parles visiblement très bien anglais ! Peux-tu expliquer ce qu’il signifie ?   

Haha, c’est bon à savoir ! En fait, c’est une sorte de métaphore. Quand j’enregistrais l’album l’année dernière aux États-Unis, je disais souvent « désolée les gars, je ne parle pas anglais lol ». Et on me répondait « de quoi tu parles ? Ton anglais est super ! » Je me suis rendu compte que c’était un moyen pour moi de « justifier » mes défauts pour que les gens n’en attendent pas trop de moi. J’aime l’autodérision, mais j’avais plus l’impression de me dévaloriser que de simplement faire une blague ! Je me suis demandé pourquoi je continuais à me rabaisser, pourquoi je ne pouvais pas plutôt dire « peut-être que je mérite d’être là ? » D’où le titre de l’album.

Ça me rappelle (et rappelle à mes fans) que quel que soit le milieu d’où on vient, ou nos lacunes, si on s’accroche et on continue à se perfectionner, on finira par y arriver. Et quand c’est le cas, on doit juste le reconnaître.

Comment as-tu travaillé sur cet album et comment le présenterais-tu ?

J’ai tout enregistré au studio Empire à San Francisco. Il y avait 2 titres que j’avais déjà sur démo mais tout le reste a été fait de A à Z là-bas. J’ai rencontré certains featurings comme Euro et Inayah directement en studio, ce qui était mortel parce qu’on a enregistré le jour de notre rencontre. Pour les autres, Ted Park and Pyra, ça s’est fait plus tard (quand tout le monde était déjà confiné), mais c’était tout aussi mortel.

Je dirais que cet album parle de « moi et mon voyage ». Vous voulez savoir ce qu’a fait Ramengvrl après CA$HMERE et comment elle en est arrivée là ? C’est ce que raconte l’album.

Quelle place les rappeuses occupent-elles sur la scène hip hop indonésienne ?

Il y a peu de rappeuses. Le rap est un « genre » (je déteste les genres) largement dominé par les hommes. C’est pour ça que quand j’ai commencé à percer, les gens devenaient fous et disaient « oh mon dieu, une rappeuse ??? Oh mon dieu, est-ce qu’elle a dit ‘chatte’ et ‘tétons’ et ‘fuck’ ? » comme s’ils n’avaient jamais entendu aucune autre femme dire ça.

En Indonésie, la plupart des gens sont encore très conservateurs et en termes de musique, le marché est toujours très tourné vers la pop. Vers les BALLADES pop. S’il y a des femmes musiciennes, c’est toujours le type « sainte-Nitouche ». Il n’y a rien de mal à ça, mais ça montre juste à quel point la représentation des femmes est limitée en Indonésie.

Tu emploies souvent le terme « queer » dans tes textes. Que signifie ce mot pour toi et en quoi trouves tu important de soutenir cette communauté ?

Pour moi, « queer » signifie « non contraint par les prétendues notions de genre conservatrices ». C’est important parce que… pourquoi est-ce que ça ne le serait pas ? Je ressens la même chose en termes « d’équité raciale ». Il ne devrait pas y avoir de problèmes/question/débats avec des gens qui font ce qu’ils pensent être EUX (tant qu’il ne volent pas et ne tuent personne…). On dit toujours « nous sommes tous différents ! » mais après on dit aussi « pourquoi est-ce qu’il porte une jupe ? » Les mecs, vous voyez la contradiction ? La jupe n’est pas une question de genre, c’est juste un objet.

Je ne suis pas une figure emblématique de la cause LGBTQ+ ou féministe parce que j’ai l’impression qu’il y a beaucoup d’autres personnes qui ont fait bien plus que moi sur ces questions, mais je veux juste en parler dans ma musique parce que c’est ce en quoi je crois. Je ne crois pas à la conformité sociale parce que je sais très bien que cette merde ne me mène nulle part.

Te considères-tu féministe ? Si oui, comment définirais-tu ton propre féminisme ?

Comme je l’ai dit, je ne dis jamais « je suis féministe » ou ce type de phrases pour les raisons que j’ai citées. Je fais juste ce qui me semble être juste, je ne fais que m’exprimer. Et si le fait de m’exprimer s’avère inspirant pour une cause, si des féministes pensent que mon travail les représentent, alors c’est génial.

Je crois que, par définition, je suis féministe. Je crois en l’égalité, et je ne parle même pas de genre. Je parle d’égalité pour tout le monde. Je ne comprends même pas comment les gens peuvent faire la différence entre des salaires, des postes, une hiérarchie sociale ou des droits fondamentaux sur la base de choses aussi triviales que le genre, la couleur de la peau, la forme des yeux ou quoi que ce soit. Ce sont des conneries, pourquoi est-ce que le monde tourne à l’envers ? Est-ce que les humains sont bêtes ? Hahahaha. Je dirais que c’est ça mon féminisme.

Qui sont tes rôles modèles ?

Nicki Minaj. Toujours.

Quels sont tes projets à venir ? Quelles conséquences le Covid a-t-il sur tes activités ?

Je ne peux pas en dire trop mais j’ai beaucoup en stock pour cette année !

Honnêtement, la seule conséquence de la pandémie est que je ne peux plus faire de tournée et que je ne peux pas rentrer au Japon, alors que j’attends ça depuis l’an dernier… Mais bon, je peux toujours faire de la musique.

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