Soumeya : « Mon côté masculin, je l’affirme au grand jour »

Marseillaise d’origine algérienne, Soumeya est active dans le hip hop depuis une dizaine d’années. La rappeuse-autrice-interprète nous parle de son parcours, son statut d’artiste indépendante, son féminisme et son premier projet en préparation. 

Quand et comment as-tu découvert la culture hip hop ?

J’ai découvert assez tôt la culture urbaine, vers mes 7 ans. Mes grands frères étaient de vrais consommateurs de rap français. Lim, Alpha 2.0, Rohff, Kamelancien, Sefyu… J’ai plutôt grandi avec ce style de rap revendicateur dans les oreilles. Au collège, j’ai découvert le rap US. Eminem est d’ailleurs un artiste qui m’a assez marquée.

Tu as commencé à rapper à l’âge de 13 ans. Quel a été le déclic ?

Je n’ai pas vraiment eu de déclic. Mes frères faisaient du rap et un jour, ils m’ont emmenée dans l’une de leurs sessions studio à la MJC du quartier. J’ai bien apprécié, mais c’est seulement quelques mois plus tard que j’ai commencé à allier écriture et musique.

En 2018, tu as participé à la saison 2 de l’émission Rentre dans le Cercle, aux côtés de La Fouine notamment. Que t’a apporté cette expérience ?

C’était une belle expérience, j’étais assez jeune et le fait d’être invitée dans une telle émission et d’être entourée des plus grands était une satisfaction personnelle.

Lequel de tes morceaux te représente le mieux ?

Pour l’instant, c’est mon titre La misère qui est le plus fort car j’y ai mis toutes mes tripes. Mais les chansons qui me représentent le mieux sont celles que j’ai préparées et qui ne sont pas encore sorties et qui sont beaucoup plus profondes. Après, il y a une partie de moi dans chacun de mes textes car ils retranscrivent mon vécu, ma vision du monde.

Comment travailles-tu tes morceaux ? Est-ce que tu commences par écrire, par choisir une prod, ou les deux ?

La majeure partie du temps, j’écoute des instrus et dès qu’il y en a une qui me plaît, que je sens bien et qui m’inspire, alors j’écris dessus direct.

Est-ce que le fait d’être une artiste indépendante est un choix ? 

Je dirais que ce n’est pas forcément un choix de base d’être indépendante. Ma personnalité est assumée. Mon côté masculin, je l’affirme au grand jour et disons que pour certains professionnels, ça posait problème car je ne répondais pas aux stéréotypes du milieu urbain quasi misogyne.

Quelles sont les femmes, connues ou pas, qui t’inspirent ?

J’ai beaucoup de respect pour les femmes comme Simone Veil, Lady Diana ou Janis Joplin, pour leurs combats. Et certainement d’autres femmes fortes de ce style, mais la liste est longue.

Te définis-tu comme féministe ? Si oui, comment définirais-tu ton propre féminisme ?

Oui, je me considère comme féministe. L’égalité entre les genres, c’est ce que j’essaie de faire transparaître au travers de mes paroles. Le féminisme est un combat quotidien pour une société égalitaire. Pour autant, cela ne doit pas être à l’origine de causes qui n’auraient pas tout leur sens, c’est-à-dire tomber dans des clichés stigmatisants plutôt que valorisants.

Quels sont tes projets à venir ? Et en quoi le Covid impacte-t-il sur ton activité ?

Je prépare mon premier projet et une série de clips. Je ne ressens pas un impact direct du Covid sur ma musique. Je pense même que le virus joue en “faveur” de mon univers musical. Les gens se sentent plus concernés sur le regard du monde, ils sont assez réceptifs au rap que je propose, c’est-à-dire conscient, revendicateur. Je vois que le public est demandeur d’une commande différente de la variété actuelle.

Que penses-tu de Madame Rap ? Des choses à changer/améliorer ?

Je trouve ça cool qu’il y ait un média comme le vôtre qui mette en lumière et donne la parole aux femmes présentes dans le rap et ce, partout dans monde. On peut découvrir de nouvelles artistes et on voit finalement qu’il y a réellement des femmes dans le milieu donc merci pour ça !

Même si pour le moment votre média est plus axé rappeuses, ça pourrait être intéressant d’étendre ça à la culture hip hop de manière générale et de mettre en avant des femmes qui sont dans le graff et la danse par exemple.

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Moona : « Toutes les femmes méritent de pouvoir raconter leur histoire »

D’origine marocaine, Moona grandit à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine) puis à Athis-Mons, dans l’Essonne. Après plus d’un an d’absence, la rappeuse annonce la sortie d’un nouveau projet. L’occasion de revenir sur son parcours dans le hip hop, son rapport à l’écriture, son intérêt pour le cinéma et sa vision du féminisme. 

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© NeskoKevin.Officiel.

Playlist #28 – 30 rappeuses•eurs LGBTQIA+

À l’occasion de la Journée internationale de lutte contre l’homophobie, la lesbophobie, la  transphobie et la biphobie, découvrez notre playlist de 30 rappeuses·eurs LGBTQIA+ !


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Avec :

  • Linn Da Quebrada (Brésil)
  • Backxwash (Zambie/Québec)
  • Silvana Imam(Suède)
  • Tribade (Espagne)
  • Niña Dioz (Mexique)
  • Dope Saint Jude (Afrique du Sud)
  • Kae Tempest (Royaume-Uni)
  • Lia Sahin (Allemagne)
  • Sir Mantis (Allemagne)
  • Darkksun (France, Haute-Garonne)
  • Illustre (France, Clermont-Ferrand)
  • Lala &ce (France, Lyon)
  • Angel Haze (États-Unis, Detroit)
  • Cazwell (États-Unis, Worcester)
  • Big Freedia (États-Unis, La Nouvelle Orléans)
  • Miss Pvssy (États-Unis, Chicago)
  • KC Ortiz (États-Unis, Chicago)
  • Domo Wilson (États-Unis, Chicago/Valparaiso)
  • Big Dipper (États-Unis, Chicago)
  • Zebra Katz (États-Unis, New York)
  • Quay Dash (États-Unis, New York)
  • Ms Boogie, Bella Bags, Miss Blanks & Trannilish (États-Unis, New York)
  • Cakes da Killa (États-Unis, New York)
  • Leikeli47 (États-Unis, New York)
  • Le1f (États-Unis, New York)
  • MicahTron & Blimes (États-Unis, San Francisco) & blimes
  • Brooke Candy (États-Unis, Californie)
  • Mélange Lavonne (États-Unis, Californie)
  • Mykki Blanco (États-Unis, Californie)
  • Chris Conde (États-Unis, San Antonio)

Écouter la playlist

9. Madame Talk x Lexie T

Découvrez le Madame Talk de la beatboxeuse/rappeuse Lexie T !

Originaire de banlieue parisienne, Lexie T vit à Lille pendant plusieurs années, puis un an à Nantes, avant de s’installer à Montpellier.

A l’adolescence, elle joue de la basse et de la batterie et pogote dans des concerts de métal et de punk. C’est en 2011 qu’elle découvre le beatbox lors d’un stage et se reconnaît tout de suite dans cette pratique et cette communauté accueillante et bienveillante. Elle décide alors de s’inscrire au championnat de France de beatbox et rafle la première place. Des années plus tard, elle commence à rapper sur ses instrus de beatbox enregistrées avec une pédale de boucles.

Désormais double championne de France de beatbox et vice-championne de loopstation, beatboxeuse et rappeuse, Lexie T est aussi un peu beatmakeuse puisqu’elle crée des sons avec sa bouche, sur lesquels elle pose ensuite ses textes. L’artiste attache une importance particulière à la transmission et partage ses compétences dans le cadre d’ateliers et de tutoriels vidéo.

On peut également la retrouver sur le S-One Project, mixtape de la DJ parisienne S-One qui réunit des rappeuses. Impatiente de retrouver la scène et le public déconfiné, elle travaille sur un nouvel EP qui devrait voir le jour d’ici à la fin de l’année.

Madame Talk est totalement indépendant, sans publicité et gratuit. Vous pouvez soutenir le podcast en faisant un don ponctuel ou mensuel ici.

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