Amalia : « Le format freestyle me permet de prendre des risques »

Rappeuse, autrice, compositrice et interprète marseillaise, Amalia se fait connaître en 2019 grâce à ses freestyles postés sur Instagram. L’artiste de 22 ans nous raconte son parcours, son rapport émotionnel à l’écriture et sa passion pour les freestyles.

Quand et comment as-tu découvert la culture hip hop ?

J’ai découvert la culture hip hop très tard, à l’âge de 17 ans à peu près. Pourtant, je suis née dans la ville d’IAM, de la FF, de Soprano… Une ville riche en hip hop. J’étais dans une école privée catholique, donc à l’école, ça n’écoutait pas ou peu de rap.

J’ai toujours détesté le fait d’appartenir à un groupe ou bande de potes. Alors, je n’avais pas de groupe d’appartenance. Je prenais les influences de chaque personne de milieux sociaux différents et je me faisais mon propre avis. Lorsqu’on j’ai commencé à écouter du rap, j’ai tout de suite été touchée par son authenticité.

Est-ce que tu te souviens du premier morceau de rap que tu as écouté, ou de l’une des premières fois où tu as écouté du rap, et de ce que tu as ressenti à l’époque ?

Je ne me souviens pas du premier morceau de rap que j’ai écouté, mais je suis de la génération de « La Boulette » de Diam’s. Cependant, le son qui m’a le plus interpellée c’est « Nique les clones » de Nekfeu. Le rythme, la technique, la prod, tout me semblait impressionnant. Je me souviens de l’avoir écouté par pur hasard.

C’est à partir de ce morceau-là que j’ai commencé à écouter des albums de rap. J’apprenais les paroles, le désir de rapper aussi vite que Nekfeu ou Busta Rhymes devenait presque obsessionnel, cela me rendait folle. J’accélérais le BPM de ses chansons pour être encore plus rapide… Sacrée époque.

Quelle place la musique occupait-elle dans ta famille ? As-tu reçu une éducation musicale ?

J’ai eu la chance d’avoir des parents qui, dès la petite enfance, nous ont demandé de choisir une activité physique et un art. Je faisais du théâtre et du violon au conservatoire et du tennis.

Cependant, j’ai très vite arrêté le violon car j’étais une enfant « hyperactive ». Cet instrument aussi magnifique qu’il soit demande beaucoup de rigueur et de concentration. J’avais beaucoup d’énergie à revendre. Le sport a été ma première passion.

Ma mère est espagnole. Quand la famille d’Espagne venait en France, on était sûr d’avoir un concert. Mon oncle était professeur de saxophone et ma sœur n’a jamais cessé de faire de la flûte traversière. La soul, le flamenco, la musique classique, le fado ont été mes influences musicales pendant la première partie de mon enfance.

Est-ce que tu as écouté des rappeuses en grandissant ? Est-ce que certaines t’ont donné envie de rapper ?

En vérité, je n’écoutais pas de rappeurs ou de rappeuses, j’écoutais des artistes.  Bien entendu, la sensibilité de Diam’s, les chansons de EVE, la trap de IAMDDB (pour citer seulement des rappeuses) ont été des moteurs pour moi. Mais je ne prenais pas en considération ce qu’ils étaient ou représentaient sur la place publique, j’écoutais et j’essayais de comprendre leur art.

 

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En novembre 2019, tu t’es fait connaître sur Instagram grâce à un freestyle pour @1minute2rap. Que t’a permis cette exposition ?

Cette exposition m’a permis en partie de survivre. À cette époque, j’étais étudiante en fac des sciences du sport. Il me fallait de quoi payer mon logement étudiant et manger (et profiter de la vie étudiante aussi haha). J’ai vu que des comptes Instagram organisaient des concours de rap. Certains de ces comptes faisaient gagner de l’argent.

J’aimais le rap, j’aimais la compétition, je me suis lancée sur un coup de tête. Mais plus les mois passaient, plus le côté financier disparaissait. Je commençais à être passionnée par le rap, l’exercice du freestyle. C’est d’ailleurs en posant ce freestyle que j’ai reçu des messages, des abonnés, de la reconnaissance. Rien ne pouvait m’arrêter.

Ce freestyle m’a permis de prendre confiance en moi et de me dire : « il y a peut-être quelque chose à faire, quelque chose à aller creuser au fond de toi Amalia. »

Tu as lancé en décembre 2021 la série de freestyles « Petite nana ». Qu’est-ce qui te plaît dans ce format par rapport à des singles/clips classiques ?

La série de freestyles « Petite nana » est tout d’abord un clin d’œil et une sorte de remerciement au public qui me suit depuis novembre 2019. Cette série de freestyles existait déjà depuis le premier confinement. Je racontais de manière humoristique et décalée mes histoires d’amour. Repostée en story par le rappeur Timal, cette série de freestyles est devenue un rendez-vous virtuel pour mon public et moi.

Ce format me permet de garder ce côté performance que j’aime dans le freestyle, cette liberté créative et de proposer des freestyles beaucoup plus qualitatifs que lorsque je me filmais seule dans ma chambre. Il me permet également de prendre des risques et de montrer qu’Amalia fait ce qu’elle veut.

Qui est cette petite nana dont tu parles ? Comment la décrirais-tu ?

« Petite nana », c’est moi, c’est toi, c’est nous. C’est un personnage qui décrit un moment de vie, la vingtaine. On parle souvent de l’adolescence comme une période marquante, douloureuse chez une personne. Selon moi la tranche d’âge 18-25 ans est très très difficile.

Comment dire au revoir à l’enfant que l’on était ou que l’on est encore ? Comment appréhender les nouvelles responsabilités qui nous sont imposées ? Il s’agit de l’âge du deuil, des premières expériences, des premières limites, accidents, douleurs, prises de conscience, où l’on se rend compte d’énormément de choses et surtout de sa propre existence finalement.

J’ai nommé ce moment de vie « Petite nana » en référence à ce que je suis. Grâce à ce personnage, je raconte mon histoire mais également les histoires des autres. Tout le monde peut se sentir compris·e grâce à ce personnage. « Petite nana » raconte une époque mais surtout NOTRE histoire.

Tes textes sont à la fois sentimentaux, mélancoliques et introspectifs. Quel est ton rapport à l’écriture ?

En effet, mes textes sont remplis de mélancolie et d’émotions avec toujours une pointe d’humour qui est, selon moi, ma signature.

J’ai écrit des chansons pour la toute première fois en Terminale. Pour l’épreuve de théâtre du bac, j’ai proposé à ma troupe de faire Les femmes savantes de Molière en comédie musicale. J’ai écrit, composé et interprété les chansons. Grâce à la reconnaissance que j’avais reçue avec cette adaptation, j’ai continué à écrire cette fois-ci sur la vie de mes ami·es, notamment sur leurs histoires d’amour.

Puis le confinement est arrivé, la peur de l’abandon, de l’avenir, le sentiment de solitude m’ont permis de me lâcher et de proposer à mon public des textes beaucoup plus personnels. Cela me permettait de recevoir du soutien et de moins me sentir seule. Je recevais des dizaines et des dizaines de messages qui me demandaient de ne pas arrêter d’écrire car mes textes permettaient de se sentir compris.

A ce moment-là, j’ai compris qu’écrire avait un sens pour moi. L’écriture est devenue un besoin qui me permet de prendre du recul.

En février 2020, Meryl t’a invitée pour un freestyle dans Planète Rap. En quoi la solidarité et le soutien mutuel entre rappeuses est-il important ?

Je pense que le soutien mutuel entre artistes est nécessaire. On sait que développer un·e artiste peut prendre un certain temps. De plus, j’ai conscience que devenir rappeuse en France peut s’avérer être un gros challenge personnel.

Quand Meryl et Skyrock me permettent de me mettre en avant, je n’hésite pas une seule seconde. Ce sont des occasions en or qui ne peuvent pas se refuser, surtout si on a de l’ambition dans ce métier.

Il y a un grand nombre de rappeuses aujourd’hui en France. Pourtant, peu d’entre elles sont visibles. Que faudrait-il pour changer ça d’après toi ?

Je reconnais que les rappeuses sont peu représentées dans le paysage rap. Pour être honnête, je ne sais pas comment répondre à cette question car je ne suis qu’artiste. À part soutenir et partager des artistes que j’aime, je ne vois pas ce que je peux faire de plus. Cette question est à poser à ceux et celles qui sont responsables de l’exposition et de la médiatisation des artistes.

Quelles sont tes autres centres d’intérêt en dehors du rap ?

Mes centres d’intérêts en dehors de l’écriture sont le cinéma, le théâtre (qui a été le premier art que j’ai goûté et qui est toujours une passion). Peut-être que j’envisagerai également une carrière dans ces milieux qui sait ?

Est-ce que le rap est ton métier aujourd’hui ? Si non, est-ce un objectif à terme ?

C’est un objectif à terme. Je continuerai à écrire pour moi, pour les autres, à faire du rap et de la pop française. Aujourd’hui, je ne peux pas te dire que c’est mon métier mais je t’invite à me reposer la question dans 2/3 ans.

Quels sont tes projets à venir ?   

Je vais sortir un prochain son fin avril, un projet se prépare, un autre est en cours. Cela ne fait que commencer ;).

Que penses-tu de Madame Rap ? Des choses à changer/améliorer ?

Je suis le compte depuis un certain temps et je dois vous remercier déjà de mettre en avant des rappeuses du monde entier. Grâce à vous, j’ai pu faire plein de découvertes. Je trouve nécessaire que d’avoir des médias rap engagés qui permettent de s’exprimer librement et de parler de plein de sujets.

© Clara Delaporte

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17. Madame Talk x Dibby Sounds

Découvrez notre podcast Madame Talk avec le rappeur/chanteur/beatmaker queer suisse Dibby Sounds !

 

Dibby Sounds est ce qu’on appelle un gender bender, un artiste qui fait plier le genre, s’amuse avec ses codes, les détourne ou les contourne pour dévoiler une identité multiple et un univers complexe où se côtoient gangsters et licornes.

Né d’une mère philippine et d’un père serbe et macédonien, Alexander, de son vrai nom, grandit dans le quartier des Pâquis et découvre le rap à l’âge de 9 ans. Il écrit très vite ses premiers textes et participe à des ateliers rap à côté de chez lui. Il compose ses premières prods à l’âge de 17 ans grâce à un ami qui lui donne le logiciel de production musicale Fruity Loops.

Après des études de communication et de théâtre, il étudie la mode avec l’idée de créer sa propre marque et pourquoi pas de sortir un jour un album et une collection en même temps.

Bisexuel, Dibby Sounds place son identité de genre et son orientation sexuelle au centre de son écriture. Tantôt ego trip, tantôt acerbes, ses textes sont souvent poétiques et toujours drôles. Parmi ses sujets de prédilection, balayer les clichés et fustiger le rap hétérosexiste et LGBT+phobe.

L’artiste nous parle de mode virtuelle, de sa passion pour les rappeuses américaines d’Atlanta, et de son coming out à ses « potes lascars » versus à ses parents.

Madame Talk est totalement indépendant, sans publicité et gratuit. Vous pouvez soutenir le podcast en faisant un don ponctuel ou mensuel ici.

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Finna : « La douceur et le courage sont mes marques de fabrique »

Rappeuse, chanteuse et productrice queer et féministe, Finna est signée sur le petit label indépendant allemand Audiolith Records, qui rassemble des musicien·nes antifascistes en lutte contre le sexisme et le racisme dans l’industrie musicale. L’artiste hambourgeoise nous parle de body-positivisme, de beatmaking, d’inclusivité et de son prochain album Zartcore qui sortira le 20 mai.  

Quand et comment as-tu découvert la culture hip hop ?

La première fois que j’ai perçu le hip hop de manière positive, c’était il y a 10 ans quand j’ai entendu parler de la rappeuse queer féministe Sookee et du collectif hip hop TickTickBoom. J’étais vraiment impressionnée et j’ai tout de suite su que je voulais en être parce qu’ils utilisaient le hip hop pour véhiculer des messages politiques. Donc mon tout premier single s’appelait « Musik ist Politik », qui signifie la musique est politique, et j’ai essayé de mettre en application ce message jusqu’à aujourd’hui. 

Quand et comment as-tu commencé à rapper ?

J’ai commencé à rapper il y a 7 ans. J’ai suivi un atelier au festival « bigger than…! » à Hanovre avec le fantastique rappeur Sir Mantis et j’ai totalement adoré le fait de jouer avec des mots, des rimes et des rythmes.

Mais quand j’ai commencé à rapper de manière professionnelle, tout est allée très vite dans cette grosse industrie musicale, et j’ai fait une dépression au bout de deux ans, parce que la pression était trop importante pour moi. Du coup, je suis ravie de bien aller aujourd’hui et de savoir que c’est OK de ne pas aller bien quand on fait de la musique.

Tu es aussi beatmakeuse. Es-tu autodidacte ou as-tu reçu une formation ou une éducation musicale ?

Oui. J’ai demandé à tous les gens que je ne connaissais de m’aider à produire ma musique au début et j’ai beaucoup appris des tutoriels YouTube. Mais aujourd’hui, j’ai un super réseau avec d’autres producteurs·ices hip hop à qui je peux demander de l’aide et des retours.

Pour chaque beat depuis mon single “Overscheiß”, j’ai travaillé avec la très talentueuse productrice Spoke, qui mixe et ajoute des sons s’il manque quelque chose. J’apprécie beaucoup ce travail d’équipe et de co-production avec Spoke. Je crois que vous avez déjà interviewé Sorah, qui travaille avec Spoke.

Quand as-tu créé le personnage de Finna et comment le définirais-tu ?

Je n’ai jamais vraiment créé de personnage. Finna est mon nom, comment tout le monde appelle aussi en privé et c’est purement moi. J’ai toujours pensé que ce serait sympa d’avoir quelque chose de différent ou une figure artistique mais ça ne collait pas pour moi et ma musique, parce que mes textes ressemblent à un journal intime. Partager mon empowerment et mes dépressions, mais aussi la douceur et le courage sont mes marques de fabrique.

En 2020, tu as sorti le titre « Overscheiß » qui célèbre la diversité des corps. En quoi le rap peut-il être un outil pour promouvoir le body-positivisme ?

Je crois que le rap est le meilleur outil pour dire ce qu’on pense et le meilleur canal pour diffuser des messages politiques. “Overscheiß” était aussi le morceau de mon retour après une pause. Je savais que tout le monde allait commenter mon corps, mais je voulais devancer ça et ne pas laisser d’autres le faire.

Aussi, le clip était une expérience vraiment empouvoirant pour moi parce que mes amies qui sont aussi des activistes body-positive comme Magda Albrecht, Saskia Lavaux, Ina Holub et Helene étaient avec moi.

Malgré les normes de beauté à l’œuvre dans le hip hop, es-tu d’accord pour dire que le rap semble plus inclusif que n’importe quel autre style musical ? 

Je ne sais pas, peut-être. Mais dans l’industrie musicale, ces normes de beauté fonctionnent aussi de manière capitaliste. Surtout dans les grosses majors allemandes, il n’y a jamais eu d’espace pour l’inclusion jusqu’à maintenant. J’espère vraiment que cela va changer parce que ce milieu devrait être plus inclusif, et le hip hop et le rap sont politiquement importants en raison de leur histoire.

Tu viens de sortir le titre et le clip « Zartcore« , qui sonne très trap. Est-ce que tu te reconnais dans la trap ou dans d’autres genres de rap ?

J’aime la trap, mais parfois j’aime la mélanger avec des éléments acoustiques ou rock. Dans « Zartcore » par exemple, nous enregistrons des batteries en live avec la batteuse queer féministe Lars Watermann et la reine indie rock Saskia Lavaux à la guitarr basse pour pimenter un peu la production électro trap et j’adore. Ce sont deux genres qui se marient vraiment bien selon moi.

Ton album Zartcore sort le 20 mai. À quoi devons-nous nous attendre ?

C’est une affirmation à la fois douce et courageause et un album complétement D.I.Y. fait dans une bulle féministe queer. Il parle de « slut prides », d’être mère, d’échec et porte de nombreux messages politiques contre le patriarcat et des chansons pour la communauté queer. Je suis vraiment très impatiente de le partager. J’ai mis des années à franchir cette important étape et je suis plus prête que jamais.

Comment écris-tu ? As-tu des sujets de prédilection ou des routines ?

J’aime vraiment commencer par une carte mentale et rassembler tous les éléments intuitifs en lien avec le sujet que je souhaite aborder. Mais parfois, quelque chose m’interpelle dès la première seconde et je laisse couler. 

Quel est le morceau dont tu es la plus fière à ce jour ?

Je crois que mon préféré est « Overscheiß » parce qu’il m’a fallu beaucoup de courage pour le sortir et revenir dans l’industrie musicale. Et j’aime le fait que le tout m’ait poussé à continuer jusqu’à aujourd’hui. 

Quelles sont les principales difficultés que tu as dû/dois affronter au cours de ta carrière ?

Je pense que les principales difficultés sont moi-même. Le fait de sortit des titres et de me montrer n’est pas toujours facile pour moi mais je suis ravie de mon réseau qui est bienveillant et prend soin de moi et de mon manque de confiance.

À quoi ressemble la scène des rappeuses et rappeurs·euses queer à Hambourg ?  

Vraiment sympa et p***** de talentueuses ! Surtout notyre collectif hip hop Fe*Male Treasure qui est d’un grand soutien mais aussi les ami·es et rappeurs·euses autour du collectif. <3

Qui sont tes rôles modèles ? 

Des rappeuses comme Silvana Imam, Lizzo, Sookee ou Babsi Tollwut. Des chanteuses comme Alicia Keys, Sia ou Beth Ditto et des productrices comme Spoke. 

Comment définirais-tu ton féminisme ?

Intersectionnel, doux, empouvoirant, combattif et soutenant.

As-tu d’autres projets outre ton nouvel album et ta tournée ?

Je suis une formation pour devenir ingénieure du son et mes premiers examens se sont très bien passés. Je vais continuer et j’aimerais devenir une professionnelle du studio pour pouvoir soutenir mes rappeurs·euses préféré·es. 

Que penses-tu de Madame Rap ? Des choses à changer/améliorer ?

J’adore le soutien de votre réseau et je vous suis depuis quelques années maintenant. Être interviewée ici est comme un rêve qui ser réalise. Merciiii beaucoup de m’avoir et de soutenir mon travail avec votre site. Merci de ne rien changer ! <3

© Katja Ruge

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