Ryaam : « On peut être voilée et militer pour l’égalité hommes/femmes »

Madame Rap a rencontré la rappeuse parisienne Ryaam MC à La Maison du Hip Hop à Belleville pour parler de son parcours depuis son premier projet jusqu’à son dernier clip « La clible », de féminisme, d’islamophobie et des initiatives militantes qui fleurissent face aux différentes oppressions.

Quand et comment as-tu découvert le hip hop ? Et comment as-tu commencé à rapper ?

Quand j’étais jeune, j’ai été bercée par la new jack et le R&B, (SWV, Jodeci, Soul for Real), le rap français est venu après, vers l’âge de 11 ans parce que mes grandes sœurs et mes grands frères en écoutaient. J’adorais la Fonky Family, Lunatic et la Scred Connexion. J’écoutais aussi des rappeuses, comme Diam’s, Princess Aniès, Casey et Keny Arkana. J’ai toujours aimé écrire et j’ai commencé à écrire mes propres textes à l’âge de 15 ans. Dans mon quartier, j’avais une amie qui écrivait un peu et écoutait du rap du coup on se faisait lire nos textes. Au lycée, j’avais aussi deux amis qui rappaient et on faisait des trucs ensemble, mais on n’avait pas vraiment de projet, c’était à l’arrache. 

En 2007, tu as lancé une compilation de rappeuses intitulée C’est notre heure. Pourquoi as-tu envie de lancer ce projet ? 

C’était mon premier projet, à l’époque de Myspace, du coup c’était facile de contacter des gens d’autres pays. J’ai toujours aimé le rap international et j’avais envie de faire mon premier morceau avec d’autres meufs. La compilation comportait 15 titres avec des rappeuses d’Espagne, Italie, Belgique, Suisse, Mexique… C’était génial. On a fait des radios, quelques scènes et des vidéos.

Ensuite, tu as sorti ton premier projet solo A l’instinct en 2008…

Oui, on avait un studio à Poissy où on pouvait enregistrer gratuitement dans de bonnes conditions. J’ai vraiment eu d’abord une expérience studio avant de faire de la scène. Sur ce projet, j’ai fait un morceau qui s’appelle « Rétorik Urbaine » avec une vingtaine de MCs dont TSR Crew, Sopik, et Gaïden. Après, j’ai sorti One Mic #1, dont l’idée était de fédérer des gens de partout, comme sur C’est notre heure. Ce ne sont que des collaborations et des featurings et ça va du hip hop au reggae. Ensuite, j’ai sorti l’EP de cinq titres Mélomane en 2012, dont le titre « Crise de l’occident » est extrait.

Tu es membre du collectif Keskiya, qui regroupe une dizaine de rappeuses et de rappeurs. Qui a fondé ce collectif et en quoi consiste-t-il ? 

Le collectif a été créé en 2014 et rassemblait des rappeurs et des rappeuses, dont certains se fréquentaient déjà. L’idée était d’allier notre engagement sur différentes luttes et notre passion pour le hip hop. Au fil du temps, ça a pris une autre forme. On a commencé à organiser des soirées avec des thématiques en lien avec l’actualité avec des concerts de potes à nous et des interventions.

La première soirée portait sur l’expulsion de La Cantine des Pyrénées. On les a invités dans un bar pour leur donner la parole et qu’ils expliquent leur situation. Les interventions avaient lieu au milieu du concert pour être sûrs que les gens soient là.

La deuxième soirée a eu lieu au Lycée Autogéré de Paris. Suite à la mort de Rémi Fraisse, nous avons décidés d’inviter Amal Bentousi du Collectif Urgence Notre Police Assassine afin de faire une intervention.
La troisième portait sur la Palestine et s’est déroulée à Nanterre, et la dernière était à L’Attiéké à Saint-Denis. C’était au moment de l’anniversaire de la mort de Malcolm X et on avait invité Saïd Bouamama. C’était vraiment cool d’avoir un moment d’échange entre le public et lui.

Aujourd’hui, le collectif n’existe plus trop, mais il reste encore quelques membres actifs. On essaie de monter une association pour pouvoir continuer à faire des soirées avec d’autres collectifs.

Nous faisons cette interview à La Maison du Hip Hop dans le quartier de Belleville à Paris. En quoi ce lieu est-il important pour toi ?

La Maison du Hip Hop est un lieu culturel à Belleville créé par l’association Paris Est Mouv, qui m’a permis de rencontrer des rappeurs/rappeuses dont certains ont fait partie du collectif Keskiya. La MDHH propose des activités gratuites autour de la culture hip hop, surtout le rap, la danse et des ateliers d’écriture, animés par Loréa, rappeuse de l’ancien groupe 1 Bario 5 S’pry. J’ai commencé à venir aux ateliers en 2010. J’avais déjà sorti trois projets mais les ateliers m’ont aidé à rapper devant un public, structurer mes textes et à faire l’expérience de la scène. La première scène que j’ai faite était la restitution de nos travaux de l’année à la salle Olympe de Gouges. Ça a été un déclic.

Es-tu en lien avec d’autres rappeuses ?

Oui, je suis en lien avec Chainyz et Krista qui m’ont accompagnée sur scène en tant backeuses à des périodes différentes, lorsque j’ai sorti One Mic # 2. C’était une belle expérience de jouer à leurs côtés. Aussi Billie Brelok avec qui j’ai partagé des scènes sur des concerts de soutien notamment et enfin Laeti, ex membre du collectif Keskiya, avec qui je continue à faire de la musique aujourd’hui. On a d’ailleurs quelques morceaux en préparation.

Tu as participé au Femcee Fest en 2013. Que retires-tu de cette expérience ?

Le fait de jouer au Femcee Fest m’a permis de rencontrer des rappeuses comme KT Gorique, Miss Terre et Drowning Dog, qui est aussi dans les milieux militants et qui m’a fait jouer en Allemagne il y a deux ans.  C’est un festival incroyable que Do a lancé avec d’autres meufs de Saint-Etienne. C’est dommage qu’il ne soit pas plus mis en avant. En plus, c’est fait en auto-gestion, ce qui rend l’initiative encore plus grande. J’adore développer des connexions avec des artistes d’autres horizons.

Il y a deux mois, tu as sorti le clip « La cible », extrait de One Mic#2. Pourquoi le sortir maintenant ?

La cible est le deuxième clip extrait de mon projet One Mic#2, réédité en 2016. J’avais sorti 2 ans plus tôt « Gosses des villes » en featuring avec Chainyz & Irracible. J’avais une idée en tête que j’ai proposé a Leoks et Nathan, ils ont apporté les leurs, puis on a tourné le clip qu’ils ont réalisé entièrement. Le morceau traite de l’islamophobie, du racisme et des bavures policières.

Je n’avais pas envie de mettre en scène des gens en situation d’oppression vu tout ce que je dénonce dans le texte. J’ai voulu prendre le contrepied et montrer des gens qui luttent et s’organisent.
L’idée était d’aller à la rencontre d’associations et de collectifs locaux qui figurent dans le clip, tels que de La Cantine des Pyrénées, Glob’all, qui fait de l’éducation populaire par le sport auprès de jeunes de quartiers, ALCIR, association dans le 20e arrondissement de Paris qui lutte contre l’islamophobie et enfin de la librairie afro féministe Lis Thé Ratures qui a ouvert il y a peu de temps.

Je voulais mettre en lumière toutes ces initiatives sur Paris, et montrer que malgré tout ce qui passe et toutes les oppressions, il y a plein de gens qui font de choses.  C’est une réelle force politique à soutenir. C’était très intéressant de rencontrer toutes ces structures.

Parmi les « cibles » que tu cites, tu parles des féministes voilées… Pourquoi penses-tu que les femmes voilées constituent une cible ?

Pour beaucoup de personnes, être voilée et féministe est une contradiction. Alors que c’est totalement faux. Il n’y a pas un féminisme universaliste qui dit comment les femmes doivent être. La plupart des femmes qui portent le voile, c’est par choix. Donc on peut être voilée et militer pour l’égalité entre les hommes et les femmes dans cette société. Pour moi, les femmes musulmanes sont les premières victimes de l’islamophobie. On l’a vu avec l’affaire du burkini, qui revient encore cette année, les agressions de femmes voilées et le mépris qu’on a envers elles. Les médias, les politiques ou autres personnalités, à travers ce qu’ils véhiculent dans leur discours, contribuent pleinement à la montée de l’islamophobie et d’autant plus envers les femmes voilées.

Te définis-tu comme féministe ? Pourquoi ? 

Oui. J’ai commencé a m’intéresser au féminisme à travers le livre de Sylvia Serbin Reines d’Afrique et héroïnes de la diaspora noire. C’est un gros travail de recherche et de transmission qui nous montre que des femmes issues du continent africain ont marqué l’histoire. Il bouscule les représentations qu’on a des femmes africaines, c’est en ça où c’est un livre féministe je pense. S’en sont suivies d’autres lectures plus politiques qu’on m’a conseillées.

Je me suis rendue à quelques conférences sur l’afroféminisme dont une en présence de Lydie Dooh-Bunya, fondatrice du MODEFEN (Mouvement pour la défense des droits de la femme noire), que je ne connaissais pas et qui nous montre du coup que l’afroféminisme remonte déjà à quelques années en France. Le mouvement Nappy a permis à davantage de femmes noires d’avoir confiance en elles et il à été,  pour certaines, une porte d’entrée sur l’afroféminisme.

La société patriarcale dans laquelle on vit conduit les gens a militer pour l’égalité hommes/femmes. Je ne milite pas activement mais je suis et respecte le travail de nombreux collectifs et associations (Femmes en Lutte 93MWASI, ou encore Lallab) qui font bouger les lignes sur la question du féminisme en France.

Que t’inspire la situation politique actuelle ?

C’est de pire en pire. On l’a vu l’année dernière avec la répression des manifestations contre la Loi Travail. Et en même temps, on a vu de plus en plus de gens s’organiser. Maintenant, la répression ne touche plus que les personnes racisées, mais de simples militants. La différence, c’est qu’elles subissent cette répression uniquement pour ce qu’elles sont.

Qu’écoutes-tu en ce moment ?

J’écoute un rappeur qui s’appelle Reef, qui est signé sur le label Orfèvre de Espiiem, il est vraiment bon. J’écoute depuis un moment le TSR Crew, LaCraps, j’aime bien ce type de rap. Aussi October London, signé par Snoop, Little Simz… J’aime aussi beaucoup le grime et ce que font les Anglais, je trouve qu’ils apportent un truc différent. J’ai découvert le grime en 2008 avec la série musicale « Dublapte Drama » diffusée sur MTV Base. C’était en anglais, je ne comprenais pas grand-chose mais leur débit et le style du grime m’a poussé à m’intéresser à ce genre musical.

Quels sont tes projets à venir ?

Je bosse sur un EP et j’ai d’autres dates qui vont arriver.

Que penses-tu de Madame Rap ?  Des choses à changer/améliorer ? 

C’est un super site. Il y a plein de meufs qui rappent mais qui ne sont pas forcément médiatisées et ça permet de les mettre en lumière. En tout cas, ça m’a fait découvrir des artistes que je ne connaissais pas.

Retrouvez Ryaam MC sur FacebookYouTube et Bandcamp.

La rappeuse indonésienne Yacko dénonce le harcèlement de rue dans son dernier clip

Yacko n’en est pas à sa première sortie féministe. Quand nous l’avions interviewée en avril dernier, la MC nous avait déjà parlé de son engagement pour l’égalité femmes/hommes et de son titre « Thang », ode à la libération des femmes.

La voici de retour avec le clip « Hands Off », hymne sororal qui dénonce le harcèlement de rue et le harcèlement sexuel.

Interrogée par Madame Rap, la rappeuse, également professeure à l’université de Jakarta, nous a expliqué qu’elle avait écrit ce titre pour « dire « bas les pattes ! » à ces pervers et aussi pour encourager les femmes à parler quand elles se font harceler.« 

« De nombreuses femmes subissent le harcèlement de rue et le harcèlement sexuel en Indonésie. Peu importe les vêtements qu’elles portent. Le pire est que la majorité des gens trouvent ça normal et rejettent la culpabilité sur les victimes qu’ils accusent de ne pas s’habiller de manière appropriée. Mais pourtant même les femmes qui portent le hijab se font harceler aussi !

Je pense que pour mettre fin à ce problème, il faut le combattre toutes ensemble. On ne peut pas y arriver seule. Les femmes ont besoin de s’entraider. Par exemple, quand on voit une femme se faire agresser ou insulter dans la rue, il faut réagir, la soutenir, dénoncer l’agression à la police. Avoir le courage d’intervenir tout en s’assurant d’abord d’être en sécurité.

Enfin, nous devons éduquer tous les êtres humains à ces sujets et expliquer que ce qu’ils pensent être normal ne l’est pas du tout. Ça commence par l’éducation dans la famille, en apprenant aux enfants à respecter les femmes et à ne pas les traiter comme des objets, puis ensuite, en apprenant aux femmes à se défendre. »

Vous pouvez retrouver Yacko sur Facebookson blogTwitterSoundcloud et Instagram.

Evènement – Afropunk Paris x Madame Rap (2×2 Places à Gagner)

Après une deuxième édition très appréciée par le public français, le festival AFROPUNK revient envahir la capitale le temps d’un week-end ! 

LIVE MUSIC / FOOD / MARKET / ACTIVISM

Vous le savez, Afropunk c’est bien plus qu’un festival …Cette année, l’événement prend encore de l’ampleur et sera accessible aux festivaliers comme aux promeneurs de la Villette. Vous y trouverez des associations locales et internationales qui luttent au quotidien contre toutes les formes de discriminations et un  Food and Fashion Market qui vous permettra de découvrir notamment les créations de Paris Nous Aime, Uchawi , Printed Soles, mais également des cuisines d’inspiration afropéennes, caribéennes et bien plus encore avec entre autres Paper Boy New Soul Food ou Ibissap.

 

La liste complète des associations / exposants / restaurateurs est disponible sur le site :www.afropunkfest.com

Et puisque décidément Afropunk ne fait rien comme les autres, pour la seconde année consécutive une série d’événement off aura lieu toute la semaine précédant le festival. Des projections, des débats, des soirées stand up, et le désormais incontournable Fancy Dress Ball qui aura lieu cette année le 14 juillet et promet pour l’occasion d’être plus extravagant que jamais …

Il a suffi de deux éditions pour qu’AFROPUNK s’impose comme une référence à Paris. Deux éditions dans un Trianon bondé, écrin somptueux désormais trop étroit pour un joyau inestimable qu’on attendait pas, car pour la première fois dans un festival en France, l’acteur majeur de cet événement, c’est le public.

Un public multiculturel, avide de partages et d’échanges, mêlant une légion d’anonymes débordant d’enthousiasme à des figures de la culture française et afro-américaine dont certains de ses plus grands artistes internationaux.

Un public venu de partout en France, mais aussi du Royaume Uni, des Pays-Bas, d’Allemagne et même des États-Unis.

Un public animé d’un irrépressible désir de se rencontrer, et de faire partie d’une expérience unique, transformant les travées de la salle en une immense agora.

Un public enchanteur et enchanté, qui s’est promis de revenir tous les ans.

Un public qui défend chaque jour dans le monde entier et tout au long de l’année ses valeurs universelles de tolérance à travers le hashtag #NoHate … Ce public, c’est l’essence même d’AFROPUNK. 

Et puisqu’il fallait trouver un terrain de jeu à la démesure de l’irrésistible ascension du bouillonnant AFROPUNK sur le vieux continent, c’est désormais à la Villette que s’écrira l’Histoire du festival, les 15 et 16 juillet prochain, comme un symbole dans la salle Charlie Parker, étoile filante qui bouleversa les codes du jazz.

Musique, cinéma, street art, rencontres, débats, village associatif, market présentant les créations de jeunes designers venus de toute l’Europe, food trucks, skate park, on y retrouvera tout ce que le festival sème inlassablement depuis deux ans pour ce public toujours plus nombreux, toujours plus généreux, et qui n’a pas peur de demain.

Ils ont joué à AFROPUNK Paris

Saul Williams, Skye & Ross from Morcheeba, Lianne La Havas, Leon Bridges, Patrice, Michael Kiwanuka, Angel Haze, Féfé, Sandra Nkake, Willow and Jaden Smith, Keziah Jones, Carving, Lion Babe (…)

MADAME RAP vous donne l’opportunité de gagner des places pour y assister !
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AFROPUNK PARIS Samedi 15 et dimanche 16 Juillet PARIS- La Villette

Dernière ligne droite avant que le festival AFROPUNK Paris n’ouvre les portes de la Villette, si vous êtes comme nous impatient.es, AFROPUNK Paris vous donne rendez-vous dès ce soir pour une série de pré-évènements

// PROJECTIONS AU FGO BARBARA CINEWAX x AFROPUNK Les 10 & 11 Juillet

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Lien de l’event : https://www.facebook.com/events/455384648162889

// COMEDIE AU FGO BARBARA Avec SHIRLEY SOUAGNON Les 12 & 13 Juillet

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Lien de l’event : https://www.facebook.com/events/1722107344755901

// FANCY DRESS BALL AU TRABENDO Vendredi 14 Juillet 

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Afropunk vous invite à vous parer de vos plus beaux atours le vendredi 14 juillet au Trabendo pour la seconde édition parisienne de sa soirée culte à New York : le Fancy Dress Ball. 
La veille de la troisième édition du Festival AFROPUNK Paris, aura lieu le Fancy Dress Ball #2 au Trabendo.
Vous pourrez y retrouvez en exclusivité des artistes hauts en couleur : Big Freedia, Black Motion, Lasseindra Ninja, Naughty J et Mo Laudi.
Soyez beaux, soyez extravagants, soyez anticonformistes, cette soirée transformera le Trabendo en Ballroom pour tous et célèbrera la musique, le voguing, l’anticonformisme la rébellion et la libre expression de soi. Vous êtes prévenu.

Lien de l’event : https://www.facebook.com/events/1918545105092979

// AFROPUNK PARIS A LA VILLETTE Samedi 15 & Dimanche 16 Juillet

. Samedi 15 Juillet

Macy Gray . FFF . HO99O9 . PETITE NOIRE . FANTASTIC NEGRITO . SONGHOY BLUE . BALOJI . TSHEGUE .

. Dimanche 16 Juillet

YASIIN BEY . FAADA FREDDY . LAURA MVULA .ROBERT GLASPER EXPERIMENT . DISIZ LA PESTE . BLITZ THE AMBASSADOR . SIR THE BAPTIST . NOVA TWINS . SATE . KIAH VICTORIA

Plus d’informations sur http://afropunkfest.com/paris

 BILLETS DISPONIBLES SUR http://afropunkfest.com/paris/tickets/

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À cette occasion Madame Rap vous fait gagner des places pour participer au festival. Tentez de remporter vos places pour l’AFROPUNK FEST en répondant à la question suivante :
Citez au moins deux artistes qui participeront à l’AFROPUNK FEST Paris 2017 ?
Dépêchez-vous de jouer pour tenter de gagner vos places !
Date limite jeu concours : 14 juillet 2017 à MINUIT .

Ladéa : « Certaines femmes ont mené des combats et il ne faut jamais l’oublier »

Après plusieurs années d’absence, Ladea revient avec l’album Alpha Leonis disponible depuis le 2 juin. Madame Rap a demandé à la rappeuse d’Aix-en-Provence de nous parler de ce premier opus solo et de la place des rappeuses sur la scène hip hop en France. 

Quand et comment as-tu découvert le hip hop ? Et comment as-tu commencé à rapper ?

J’ai commencé par écrire mes sentiments et mes émotions dans une sorte de journal de bord entre mes 12 et 15 ans, puis je suis totalement tombée amoureuse du rap quand j’ai compris que cette musique m’offrait la chance de mettre mes idées les plus personnelles en musique. Je suis montée sur scène pour la première fois en 2005 et je n’ai plus jamais lâché le micro depuis.

Tu viens de sortir l’album Alpha Leonis. Comment et avec qui as-tu travaillé sur ce projet ?

J’ai travaillé mon album Alpha Leonis au studio Din Records ainsi qu’au studio Hells Kitchen de Medeline. Tout s’est fait assez naturellement et dans un échange perpétuel d’idées entre les beatmakers et moi-même.

A quoi ressemble la scène hip hop au féminin à Aix-en Provence ? Des rappeuses à nous suggérer ?  

Malheureusement, je n’ai aucune rappeuse de ma ville à vous suggérer. Comme dans beaucoup de villes de France, à Aix-en-Provence, il y a beaucoup de rappeurs au mètre carré mais très peu de rappeuses.

Que penses-tu de la place des femmes dans le rap français aujourd’hui ?

Je trouve que les rappeuses font quand même bien leurs taf en général, puis pour ce qui est du reste, je suis plutôt contente de voir de plus en plus de femmes sur les sites hip hop, les radios, ou dans les structures de production. 

Qui sont tes rôles modèles féminins et pour quelles raisons ?

Je n’ai pas vraiment de « modèle féminin » à proprement parlé mais certaines femmes ont mené des combats et il ne faut jamais l’oublier. A l’heure à laquelle je réponds à vos questions, Simone Veil vient de nous quitter et elle fait sûrement partie des figures féminines les plus importantes dans l’Histoire.

Avec quels artistes aimerais-tu travailler ? Pourquoi ?

J’ai la chance d’être très ouverte au niveau de mes goûts musicaux. J’aimerais bien travailler des titres avec certains artistes de la variété française autant que la scène électro ou rap. Tout est possible avec moi… (rires).

Te définis-tu comme féministe ? Pourquoi ?

Je ne me définis pas du tout comme une artiste féministe. Il est bien évident que les femmes méritent le respect mais je ne suis pas prête à défendre les femmes pour tout et n’importe quoi.

Qu’écoutes-tu en ce moment ?

En ce moment, j’écoute beaucoup Tory Lanez, Def Loaf, Remy Ma, Wizkid, et j’écoute beaucoup de son caribbean.

Quels sont tes projets à venir ?

Pour la suite, je suis déjà en train de me pencher sur un deuxième album, je suis dans ma phase d’écoute de prod. La suite est déjà dans les tuyaux.

Que penses-tu de Madame Rap ?  Des choses à changer/améliorer ?

Je trouve l’initiative de Madame Rap très intéressante, ne changez rien, je vous envoie toute ma force pour la suite.

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Nouveau clip – « Rappa » de Bad Nylon

Les « rappas » de Bad Nylon nous présentent leur tout nouveau clip !
« ‘Rappa’ est un mot fictif qui représente notre propre vision d’une rappeuse« , raconte ZOZ. « La chanson explique en quelque sorte le chemin qu’on a pris dans le milieu du rap, notre intégrité, notre créativité et où on la puise. »

Réalisé par Caraz et produit par Martine aimait les films.

Lora Yeniche : « Les rappeuses ne se serrent pas assez les coudes entre elles »

Madame Rap a rencontré la rappeuse Lora Yeniche à Metz (Moselle), à une trentaine de minutes de son fief, Yutz. L’artiste nous a parlé de ses origines, de la place des femmes dans le rap et de son futur album en préparation.

Quand et comment as-tu commencé à rapper ?

J’ai commencé à rapper il y a deux ans. Avant, je chantais, j’aimais vraiment ça. J’ai écrit mon premier texte à l’âge de 11 ans, mais je me suis vraiment mise à l’écriture à l’âge de 16 ans. Un jour, j’ai rappé devant ma sœur pour rigoler. On était dans le salon, on mettait des instrus et je l’ai gentiment clashée sur son physique pour rigoler, et j’ai vu qu’elle kiffait ! Elle m’a dit : « Mais ça déchire, tu sais rapper ! » Je suis montée dans ma chambre, j’ai écrit un texte, et c’est là que j’ai vraiment commencé le rap.

Quels artistes écoutais-tu quand tu étais plus jeune ?

Diams’, Ministère AMER, la FF, IAM, la Scred Connexion. C’est vrai que je n’ai pas écouté beaucoup de rap américain parce que quand j’ai grandi, on avait déjà le rap français. On n’avait pas besoin d’aller écouter du rap américain pour trouver les flows, donc je n’ai pas eu cette curiosité.  Mais j’ai écouté beaucoup de rap français à l’ancienne.

Et aujourd’hui ?

J’aime beaucoup Fianso, je trouve que c’est quelqu’un d’actif, qui envoie la pêche. Damso, pour son écriture. C’est vrai qu’il dit beaucoup de choses très crues, mais quand on va en profondeur et qu’on analyse l’écriture, ça tue.

En quoi tes origines messine et Yeniche influencent-elles ta musique ? 

Je suis née ici, en Lorraine, dans le 57, à Metz. Il y a plein de choses à voir et à faire ici même si les gens disent souvent le contraire ! Du coup, c’est très important pour moi de représenter la Lorraine et surtout mes origines.

Le fait que je sois Yeniche est très important pour moi. Les gens ont beaucoup de sales préjugés sur les gens du voyage et les Yeniches. Il faut que je montre aussi qu’on est là, qu’on représente, et qu’on n’est pas plus bêtes que les autres. J’écris mes textes, j’ai été à l’école, j’ai un master, je fais du rap et je suis Yeniche. C’est ça que je veux crier aux gens.

Souvent, dans les reportages à la télé, on nous fait passer pour des arriérés du genre « la fille se marie à 16 ans, elle a arrêté l’école, elle ne fait rien, elle n’a pas le droit de bouger, elle fait le ménage… » Mais ce n’est pas vrai. C’est juste qu’on a nos valeurs et notre culture comme n’importe qui mais on évolue avec le monde.

Je n’ai jamais vécu en caravane, contrairement à mes grands-parents qui vivaient en Allemagne et sont venus en France à cause de la guerre. A cause des inondations, ils ne pouvaient plus rester dans leur caravane à chevaux et ils ont été mis en appartement. J’ai grandi avec des Noirs, des Blancs et des Arabes autour de moi, mais j’ai gardé ma culture et c’est ce que je suis. C’est pour ça que c’est important que ça ressorte.


Quels sont les préjugés anti-Yeniches que tu rencontres le plus souvent ?

Dans notre famille, toutes les femmes portent des boucles d’oreille depuis longtemps. Ce n’est pas parce que quelqu’un en porte qu’il est Yeniche mais ça fait partie de notre identité. Et ça se voit. Du coup, quand on va dans un magasin, on se fait tout le temps suivre, c’est horrible.

Alors qu’une fois, il y avait une dame très bien qui a bipé parce qu’elle avait volé une paire des chaussettes. Moi, si je suis à côté, on va me suivre, alors que j’ai des sous dans ma poche et que je n’ai pas besoin de voler. Tant que je ne crève pas de faim, je ne volerai pas. C’est ça les principaux préjugés, sur le vol.

Quand j’étais à l’école, personne ne croyait en moi parce que je venais d’une famille de ferrailleurs, mais au final j’ai mieux réussi que certains gosses de profs. J’en suis fière. Pour moi, c’est une victoire.

Qui sont tes rôles modèles féminins ?

J’adore Edith Piaf. J’aime l’artiste, mais surtout son histoire.  Elle est partie de rien, elle était dans la rue et par son talent, elle s’est démerdée et est devenue une grande artiste. Les gens me jugent parce que je viens d’une famille Yeniche, mais justement c’est une force, de partir de là et d’arriver à dépasser les autres.

C’est ça qui rend fière. C’est trop facile de réussir et de faire entendre ta voix quand tu connais des gens, que tu as de l’argent et que tu claques ton oseille. Peut-être que si j’avais de l’argent, je ferais la même chose, mais je trouve que c’est tellement plus beau d’avoir des souvenirs de galères et à la fin d’avoir une victoire et de se dire « putain, je l’ai eue ». Je trouve que c’est beau.


D’après toi, pourquoi les rappeuses sont-elles si peu visibles dans les médias grand public ? 

C’est un milieu d’hommes, il faut dire ce qui est. Je vois qu’il n’y a pas assez de soutien entre femmes. Les rappeurs entre eux se donnent la force ou s’invitent sur des titres, mais j’ai l’impression que les rappeuses ont peur de se retrouver à côté d’une autre rappeuse. Les rappeuses ne se serrent pas assez les coudes entre elles. Les rappeurs font des featuring ensemble, mais si demain je propose un feat à une fille, elle va refuser. Les filles sont trop en concurrence. Chacune a son talent et chacune a ce qu’elle mérite. Si l’une doit réussir, tant mieux pour elle. Si on se serrait les coudes, on nous entendrait.

Quels conseils donnerais-tu à de jeunes rappeuses ?

Il faut se lancer, aller vers les gens et se dire que si on te dit « non », ce n’est pas une barrière.  Il faut continuer et ne jamais lâcher parce que ça ne se fait pas du jour au lendemain.   


C’est en postant le freestyle « L’apocalypse » sur Facebook que tu t’es fait repérer par Pierre Mafoi, l’ancien manager de Youssoupha…

Je l’ai écrit à l’arrache. J’ai mis une instru, je n’avais même pas prévu de l’écrire et je n’y avais même pas réfléchi. J’ai enfilé un jogging, je ne me suis même pas coiffée, je me suis mise devant un stade, j’ai allumé les phares de ma voiture et j’ai demandé à une copine de venir me filmer. C’est comme ça que Pierre m’a contactée et que je l’ai rencontré. Il ne faut jamais lâcher de toute façon, si le destin veut que tu réussisses, tu réussiras.

Te définis-tu comme féministe ? Pourquoi ?

Je ne me dis pas féministe, je ne suis pas trop dans ce mouvement. Mais je suis très contente quand une femme s’en sort. En faisant du rap, je me positionne quand même. Mais je ne trouve pas que ce soit féministe, je trouve ça juste normal. Je ne me sens pas oppressée par les hommes, je me sens bien et je me sens à l’aise. Mais c’est peut-être parce que je n’ai pas eu à faire à des discriminations que je tiens ce discours. On a les mêmes droits, mais je reste une femme et un homme reste un homme.


Quels sont tes projets à venir ?

Je suis sur un projet d’album avec de gros titres déjà enregistrés. J’essaie de me faire connaître via de petites scènes et les réseaux sociaux. Je travaille sur l’image et j’avance comme ça petit à petit, lentement mais sûrement, ça ne sert à rien de se presser.

Que penses-tu de Madame Rap ?  Des choses à changer/améliorer ?

Je trouve que c’est super. Ça a bien évolué depuis le début et ça commence à faire parler. En plus, c’est à l’international. Ce qui est bien c’est que vous allez vers les petites rappeuses comme moi et pas seulement les têtes d’affiches les plus connues. Vous nous permettez de nous exprimer et je trouve ça très bien.

Retrouvez Lora Yeniche sur FacebookTwitterInstagram et YouTube.

© Dist de Kaerth

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Le rappeur définit son application comme « un studio d’enregistrement de poche » qui vous permet de rapper ou chanter, vous enregistrer, et partager vos productions et de nombreux rappeurs ce sont déjà prêtés au jeu comme Demi-Portion.

Pour télécharger l’appli, ça se passe ici.

A vos freestyles ! 🔥 🔥

Nouveau clip – « Girl Gang » de Bad Nylon

Retour très attendu du gang canadien Bad Nylon avec le clip de leur titre  » Girl Gang » !

Bad Nylon est un collectif hip hop québécois qui a vu le jour en 2015. Le noyau du groupe se compose des rappeuses et instrumentistes Kayiri, ZOZ, Marie-Gold et de la DJ Audrey Bélanger.

Suite à la parution de deux EP, les artistes travaillent actuellement sur leur premier album.

Amy : « Nous restons le sexe fort »

Après sept ans d’absence, Amy revient avec un nouvel album prévu pour l’automne. Madame Rap a demandé à la rappeuse de Choisy-le-Roi (94) de nous parler de ce nouveau projet, de son single « Djandjou », de son rapport à ses origines et de sa vision du féminisme.

Quand et comment as-tu découvert le hip hop ? Et comment as-tu commencé à rapper ?

C’est une longue histoire, j’ai toujours été bercée par le mouvement hip hop étant donné que mes grands frères baignaient dans le rap. J’ai toujours été fascinée par les messages prônés dans le rap. Ecrire est une passion pour moi, alors j’ai toujours voulu rapper. Je trouve cette discipline tellement belle lorsqu’elle est bien faite, cela demande de la technique et une certaine capacité d’écriture donc de la réflexion : j’aime les gens qui réfléchissent !

On t’a découverte avec Bushy en 2010 avec votre album 1 Life sorti sur le label de Rohff, Foolek. Que s’est-il passé depuis ?

Paix à son âme Bushy est aujourd’hui décédée. Apres l’album en duo, nous avions décidé d’un commun accord de suivre nos routes respectives. J’ai beaucoup cogité, énormément écrit pour les artistes mais aussi pour moi-même. J’avais un album de 15 titres prêt et masterisé et puis en réécoutant je me suis rendue compte que les sonorités étaient trop simples et trop obsolètes car la musique évolue très vite. Je suis retournée en studio et j’ai fait appel à DJ Erise, Dany Synthé, Double S production, Dam Music, Estéban

Ton album solo sortira en octobre 2017. Peux-tu nous en dire un peu plus sur ce projet ? Tu as travaillé avec Black M, JUL, Gradur. Comment se sont passées ces collaborations ?

Oui, je l’espère d’ici octobre 2017, c’est un projet qui me tient à coeur j’y ai mis mes tripes, ma sueur et mes larmes. Les capsules qui accompagnent les morceaux ont été pour moi un moyen de relater ma vie et certains faits sociétaux. Concernant mes collaborations, elles se sont faites naturellement et dans la plus grande simplicité. Les artistes ont répondu présents sans « chipoter » et ça c’est juste mortel car le milieu est compliqué quand tu n’es pas en tête de buzz.

«Djandjou » est le premier single extrait de l’album. Que signifie exactement ce mot (pute ? pétasse ?) et pourquoi avoir choisi de traiter de ce sujet ?

Non, je n’irai pas jusqu’à utiliser ces termes mais disons que « djandjou » provient de l’argot ivoirien et signifie les voleuses d’hommes mariés, tu sais il y a des femmes qui ne sont attirées que par les hommes casés. Cette expression s’applique aussi bien aux hommes qu’aux femmes, on en connaît tous non ? : )

Ton père est malien et ta mère guinéenne. En quoi tes origines influencent-elles ta musique ? Des rappeuses/rappeurs maliens et guinéens à nous conseiller ?

Je suis une amoureuse de l’Afrique. Je suis très attachée à mes origines, j’ai envie de tout exploser pour l’Afrique .On vient de loin et on se bat quotidiennement pour aller chercher ce que l’on veut mais la musique reste un milieu difficile. En rap malien il y a IBA One, Sidiki Diabaté (chanteur) et pour la Guinée je reste une grande fan de Fode Baro et de Sekouba Bambino.

Qui sont tes rôles modèles féminins et pour quelles raisons ?

Pour commencer ma mère, femme forte et au parcours atypique : une vraie lionne. J’ai énormément d’admiration pour les femmes qui ont atteint des sommets sans forcément être nées avec une cuillère en or dans la bouche : Simone Veil (on a évité un baby-boom grâce à elle, sa disparition est si triste), Rosa Parks restera un modèle pour moi, il y a aussi Oprah Winfrey, Indira Gandhi mais également Angelina Jolie qui oeuvre tellement pour les plus démunis.

Te définis-tu comme féministe ? Pourquoi ?

Tout d’abord, qu’est ce que le féminisme ? Comment toi, le définirais-tu ? Tout dépend à a quel angle de vue on se situe : si pour toi être féministe, c’est obtenir l’égalité absolue entre les hommes et femmes alors je ne le suis pas car je pense que la nature elle même nous a différencié. Ceci étant, pour ma part, nous restons le sexe fort, on contrôle tout mais il ne faut pas le dire, il faut le vivre.

Qu’écoutes-tu en ce moment ?

Wizkid, Young Thug, le nouveau Jay-Z, The Weekend, Drake, Young Thug. En français : MHD, Sadek, Still Fresh , Spri-Noir, Awa Imani, Fianso, Mr Nov, Six, Black M, Gradur, Jul, j’écoute un peu tout le monde ça dépend de mon humeur.

Quels sont tes projets à venir hormis la sortie de l’album ? Des concerts ?

Pour le moment je me concentre sur la promotion de celui-ci. Des showcases sont prévus pour l’été.

Que penses-tu de Madame Rap ? Des choses à changer/améliorer ?

Merci d’exister ! Qui mieux que des femmes peuvent parler de nous ? Aucun conseil à donner je sais que vous maîtrisez le sujet. Big up et bonne continuation.

Retrouvez Amy sur FacebookTwitter, Instagram et YouTube.

Nouveau clip – « Diamonds In the Rough » de Toya Delazy

Toya Delazy est une chanteuse, rappeuse et pianiste sud-africaine, qui vit à présent à Londres.

Sa lutte contre le capitalisme et l’élitisme a été une des motivations dans l’écriture de « Diamonds In The Rough », son dernier single. La vidéo met en scène la MC au cours des diverses étapes de sa quête de force intérieure.

Madame Rap aux Monumentales avec Genre et Ville

 La Métamorphose du Panthéon – Mise en oeuvre collective d’un espace public expérimental : Madame Rap x Les Monumentales x Genre et Ville
Dans le cadre du projet des 7 places, la place du Panthéon évolue! Le collectif pluridisciplinaires Les MonumentalEs, composé d’architectes, de paysagistes, d’urbanistes et de sociologues, autres amoureux-ses de l’urbain*, mène une réflexion sur la métamorphose du lieu, sa symbolique, les futurs usages de la place et propose des aménagements en co-conception avec les usagerEs de la place.
Du 26 Juin au 02 Juillet, venez assister à la transformation de la place du Panthéon lors du chantier ouvert ainsi qu’aux ateliers et tables rondes ouverts à toutEs!

// Contexte //
Depuis fin Mars 2017, le collectif Les MonumentalEs est en résidence sur la place du Panthéon. Après un premier test d’aménagement réalisé à partir de blocs de granits de la Mairie de Paris récupérés au CMA (Centre des Matériaux) et des mascarons issus de la rénovation du Pont-Neuf, le projet s’est enrichi au fil des analyses sensibles, des suggestions des usagerEs rencontréEs quotidiennement sur la place ainsi que des rencontres avec les institutions, les associations, acteurs et actrices locaux et locales et les services techniques de la ville.
// Méthode //
La démarche s’articule autour de trois enjeux: Espace/ Matière / ÉgalitéE:
– Révéler la perspective de la place et du monument en réclamant l’espace dédié au stationnement automobile au profit d’espaces piétons plus aérés
– Jouer avec le minéral et les matières historiques de la place pour proposer du mobilier et des nouveaux usages, dans un espace modulable
– S’engager dans une reconquête spatiale et symbolique de l’espace, sans s’opposer au monument qui détient sa propore histoire. Célébrant les femmes de tous horizons, donnant place aux invisibles de l’Histoire tout en soutenant nos contemporaines. Ce travail se fera en plusieurs, phases, une collecte, des inscriptions temporaires, puis définitives.
* Le collectif Les MonumentalEs est composé de: Emma Blanc Paysage, Collectif ETC, Genre et Ville, Ligne BE, Albert et Cie.
Samedi 01 Juillet : GRAND EVENEMENT MEMORIEL FEMINISTE LE 1er JUILLET ! de 15h à 18H :
 LIVES de Chilla & A2n indépendante
 DJSETS de DJ S-ONE & Emeraldia Ayakashi ( Madame Rap Crew )
 DANSE avec la lockeuse Funky J et la popeuse LEA
et la présence d’artistes – danse, théatre, fresques visuelles – de sportives – d’historiennes de l’art…

Célébrer les femmes de tous horizons, donner place aux invisibles de l’Histoire et soutenir nos contemporaines.
Un triple objectif :
• Rendre visibles les femmes, oubliées de l’Histoire, mettre en lumière nos contemporaines.
• Montrer la diversité, casser les codes, créer des modèles
• L’empowerment ! Inspirer, rendre fortes et puissantes, évacuer les peurs, provoquer et convoquer l’audace.
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RDV Place du Panthéon – Libre Accés –
Programme complet et infos ici : https://www.facebook.com/events/122316111597420
Retrouvez la video de DJS S-ONE en djset ici  et les photos.
Graphisme (c) Les MonumentalEs x Madame Rap

Avec Slice Up, Elsa Miské questionne l’image de l’Afrique dans les médias

Comment visibiliser davantage les journalistes africains et permettre que leur parole soit entendue sans intermédiaire ? Telle est la mission que s’est lancée Elsa Miské, co-fondatrice du projet Slice Up, qui propose des formations pour redonner la voix à l’Afrique dans les médias.

Alors que les formations en journalisme sur le continent africain sont rares, manquent de ressources et n’intègrent pas le numérique dans leurs programmes, les jeunes journalistes se retrouvent souvent dépendants des vieux médias et peinent à créer des espaces médiatiques autonomes.
Pour y remédier, Elsa Miské et son associé Nicolas Baillergeau ont lancé Slice Up l’année dernière à Nouakchott, en Mauritanie. « Nous avons animé une semaine d’ateliers et comme ça s’est bien passé, nous avons décidé de reproduire l’initiative dans d’autres pays et de créer une association pour porter ce projet », explique Elsa Miské. La structure propose ainsi de former de jeunes journalistes africains indépendants à créer des contenus vidéo efficaces, afin d’encourager l’émergence de nouveaux récits sur l’Afrique, portés par les premiers concernés.

La co-fondatrice de Slice Up est elle-même d’origine mauritanienne, même si cela ne se voit pas. C’est ce que l’on appelle le « passing » (le fait qu’une personne soit considérée en un coup d’œil comme membre d’un groupe social autre que le sien). Petite-fille de l’homme politique et intellectuel Ahmed Baba Miské, décédé à Paris en mars 2016, et fille de l’écrivain et réalisateur Karim Miské, Elsa Miské se retrouve régulièrement confrontée à des situations d’incompréhension quand elle parle de ses origines africaines, comme elle le raconte dans cette interview ici.

Une dizaine de journalistes mauritaniens ont déjà participé à la formation Slice Up et ont réalisé trois reportages à destination du web. Pour promouvoir cette campagne, l’association a sorti une websérie d’interviews de personnalités de la diaspora qui ont un point de vue sur « les médias et l’Afrique ». Parmi elles, on retrouve la comédienne Aïssa Maïga, la réalisatrice et journaliste Rokhaya Diallo, l’animateur de radio et de télévision Claudy Siar, l’écrivain et musicien Felwine Sarr et l’animateur de radio Soro Solo

Enfin, ce projet peut aussi permettre de visibiliser les femmes, qui se retrouvent confrontées à la double peine du sexisme et du racisme.  « Cela peut participer à l’empowerment des femmes », estime Elsa Miské. « Je constate d’ailleurs souvent qu’elles sont très douées techniquement. A Nouakchott, on avait une pro du montage âgée de 20 ans ! »
Afin de financer une prochaine formation au Togo en 2018, Slice Up a lancé une campagne de crowdfunding  que nous vous invitons fortement à soutenir pour promouvoir une information plus équitable et représentative de notre société !

Retrouvez Slice Up sur son site, Facebook, TwitterYouTube et Instagram.

VIDÉO – 50 rappeuses queer & LBT+

À quelques jours de la Marche des Fiertés de Paris, où Madame Rap mixera lors de la Wet For Me organisée par Barbi(e)turix, nous vous avons concocté une sélection de 50 rappeuses queer et LBT+ !

L’occasion de rappeler que le rap regorge de femcees aux identités et sexualités diverses et de célébrer l’inclusivité et la pluralité de la culture hip hop. Car, contrairement aux idées reçues, le rap n’est pas la musique la plus sexiste/homophobe/lesbophobe/transphobe qui existe. La preuve ci-dessous !