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Phlow : « Notre genre ne devrait pas déterminer ce qu’on souhaite accomplir »

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Tu as commencé à rapper quand tu étais adolescente. Comment ça s’est passé ?

Quand j’étais plus jeune, mon frère aîné faisait partie d’un groupe de rap gospel et je trouvais ça tellement cool. Je me disais aussi « moi aussi je pourrais écrire des rimes ». Pendant qu’ils travaillaient sur leurs chansons, j’allais dans un coin et j’écrivais mes couplets sans jamais les partager avec personne. J’étais assez timide à l’époque. Après leur séparation, j’ai continué à écrire et enregistrer des petits mémos vocaux. Quand je suis entrée à l’université, j’ai rencontré des gens qui étaient autant passionnés de musique que moi et qui m’ont conduite où je suis aujourd’hui.

Tu as ensuite fait partie d’un groupe intitulé Jinus. Peux-tu nous en dire plus sur cette expérience ?

Jinus était un groupe de rap gospel que j’ai rejoint à l’université. A l’époque, on était 3 rappeurs, 2 chanteurs et 1 super producteur. Nous nous sommes rencontrés à l’église en fait. C’était une expérience incroyable, qui m’a permis de me produire sur scène devant un public pour la première fois. Parfois, on enregistrait nos titres dans la petite chambre de l’un des membres et on les jouait à l’église. Le groupe existe toujours aujourd’hui, à l’université du Bénin, avec de tous nouveaux talents. Les autres fondateurs et moi faisons partie des anciens étudiants officiels. : )

Tu cites Run DMC, Nas , Nelly et Drake comme certaines de tes influences. Que leur trouves-tu de particulier ?

Chacun d’entre eux avait/a un son unique, je crois que c’est principalement ce qui m’a attirée.

Comment as-tu rencontré le producteur de Montréal Teck-Zilla et comment avez-vous commencé à collaborer ?

J’ai rencontré Teck début 2014. J’accompagnias un ami à un concert de hip hip qui avait lieu une fois par mois. Teck était le DJ de la soirée. J’ai demandé à mon ami de me faire une faveur et d’aller lui dire que je voulais jouer un titre sur lequel je travaillais, et ils ont accepté. Après le concert, il m’a parlé d’un projet, m’a envoyé un beat et on s’est retrouvé en studio. Nous avons fait un morceau, puis deux, puis trois, et le reste a fait l’histoire.

Tu viens de sortir un titre intitulé « Phlowetic Justice » inspiré de « Poetic Justice » de Kendrick Lamar. Pourquoi as-tu eu envie de travailler sur ce morceau ?

C’est une coïncidence dingue. En fait, Teck avait fait ce beat avant de me rencontrer. « Poetic Justice » est une chanson que j’ai toujours adorée et je la chantais parfois dans des karaokés. Teck n’en savait rien quand il a composé ce son. J’ai adoré, ça tombait bien en quelque sorte, et le jeu de mot sur le titre apportait aussi une touche sympa. : )

Qui sont tes modèles féminins et pourquoi ?

Ada Lovelace, la première femme programmatrice informatique, qui est incroyable, Maya Angelou, ca va de soi qu’initier une démarche courageuse et s’y tenir est clairement quelque chose que j’admire.

Te définis-tu comme féministe ? Pourquoi ?

Ca dépend de votre définition. Je crois que chacun devrait pouvoir faire ce qu’il veut. Que l’on soit un homme ou une femme ne devrait pas déterminer ou entraver ce qu’on souhaite accomplir.

Qu’écoutes-tu en ce moment ?

Beaucoup de styles différents, allant de la dance au rap, Jon Bellion, Drake, The Chainsmokers.

Quels sont tes projets à venir ?

Je travaille sur deux projets : l’un avec le producteur suédois Ryko et le second avec une autre rappeuse talentueuse, Cyclone, produite par Teck-Zilla.

Que penses-tu de Madame Rap ? Des choses à changer/améliorer ?

Je trouve que c’est un super moyen de montrer le talent des rappeuses au reste du monde. Ca donne assurément aux femmes dans le hip hop un espace nécessaire pour s’exprimer librement dans un genre dominé par les hommes.

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