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Liza Monet : « La culture du strip club n’est pas encore acquise en France »

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À l’occasion de la sortie de son deuxième album « Mother », la rappeuse parisienne nous parle de son évolution musicale et de son personnage hypersexualisé qui continue de susciter des réactions sexistes. 

Tu sors ton deuxième album « Mother » le 27 novembre. Le leak du projet promet des sonorités trap et beaucoup de punchlines. À quoi devons-nous nous attendre ?

Oui, beaucoup de trap nouvelles sonorité actuelles des States, malheureusement pas de drill UK.

Si tu devais choisir le titre qui représente le mieux ton personnage et ta musique, lequel choisirais-tu et pourquoi ?

Fat Pussy car il représente les TDS (travailleuses du sexe, ndlr), la bad bitch attitude dans son excellence, mon ouverture d’esprit et la Liza Monet d’avant, mais en mieux.

Ton précédent album « Alexandra » est sorti il y a deux ans. En quoi as-tu évolué depuis 2018 ?

J’évolue avec la tendance du moment, comme tous les artistes.

Quand tu es arrivée sur la scène rap en 2012, tu as été beaucoup critiquée pour ton « manque de niveau ». On fait souvent ce type de réflexions aux femmes, qui n’auraient pas la technique, le flow, ou les compétences nécessaires pour rapper, alors que la question ne semble pas se poser pour les rappeurs. Qu’est-ce que cela t’inspire ?

Je suis une boss. Être une boss et indépendante fait peur et j’ai un niveau et un personnage qui font peur. Les gens pensent surtout que je n’ai pas besoin d’aide car j’ai été la première sur certains points dans le rap. Tout le monde fait la même chose aujourd’hui. On critique ce qu’on ne peut pas faire. Bien sûr que les hommes sont forts mais il faut apprendre à le reconnaître et se battre pour être au même niveau qu’eux musicalement.

Depuis tes débuts, tu es également régulièrement la cible de commentaires sexistes et insultants. Comment réagis-tu à ces messages ?

Je suis trop bonne, ça les énerve.

Vois-tu une évolution dans les mentalités depuis 2012 ?

Oui légèrement, mais ce n’est pas encore ça . La culture du strip club n’est pas encore acquise en France. On préfère encore qu’une femme mince se mette à poil à une femme avec des formes là ou il faut.

Quel regard portes-tu sur le rap actuel ? Est-ce que tu en écoutes beaucoup ?

Je n’écoute pas du tout de rap français à part si un ami me dis « va écouter ce mec, c’est lourd ». J’écoute uniquement du rap américain d’Atlanta, car les meufs sont gang là-bas.

Avec quel·le·s artistes aimerais-tu collaborer ?

Aucun Français.

Comment envisages-tu la promo (et ton activité dans son ensemble) en cette période de Covid ?

Un peu compliqué… Je pensais même à reculer la date mais bon, ke destin en décidera à ma place.

Que peut-on te souhaiter ?

Plein de succès pour ce projet et toujours autant de gentillesse de la part de mes followers.

Retrouvez Liza Monet sur son siteFacebookInstagramYouTube et Twitter.

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