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Yugen Blakrok : « C’est un cycle d’inspiration conscient et permanent »

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Figure phare du rap sud-africain, Yugen Blakrok nous a parlé de son parcours dans le hip hop, de sa participation à la BO du film Black Panther et de son deuxième album Anima Mysterium qui sortira le 1er février 2019.

Comment as-tu découvert le hip hop et commencé à rapper ?

J’ai découvert le hip hop à la télévision. En Afrique du Sud, beaucoup de programmes américains sont diffuses à la télé. J’ai été attirée par la dimension consciente et militante des années 1990. Mais si je me suis mise au rap c’est parce que je ne savais pas danser.

Ton titre “Opps” figure sur la BO du film Black Panther. Qu’est-ce que cela t’a apporté ?

Cette opportunité m’a permis de rentrer dans le mainstream. Des plateformes qui étaient jusque-là inaccessibles m’ont soudainement ouvert la porte. Cela m’a aussi permis de me faire connaître auprès de gens qui auraient eu du mal à me dénicher auparavant.

Tu as toujours collaboré avec le producteur sud-africain Kanif The Jhatmaster. Comment l’as-tu rencontré et comment travaillez-vous ensemble ?

On s’est rencontré il y a environ neuf ans à un concert de Robo the Technician à Soweto. On fonctionne à l’énergie. La lumière, la réflexion, le son sont des ondes et c’est ça qui nous anime, ces fréquences qui nous font vibrer. La vibe fait tout. J’ai travaillé et continue de collaborer avec d’autres producteurs mais notre alchimie perdure. Parfois, les beats influent sur les paroles et d’autres fois, les paroles dictent au beat la direction à prendre, c’est un cycle d’inspiration conscient et permanent.

Ton deuxième album Anima Mysterium sort le 1er février 2019. À quoi devons-nous nous attendre ?

Attendez-vous à un univers sombre fait de mots et de sons. Des paroles denses et une prod complexe.

Tu es active sur la scène hip hop sud-africaine depuis plus de dix ans. Quelle place les femmes occupant-elles sur cette scène ?

Nous sommes nombreuses. Je crois que l’on se fout pas mal de savoir comment nous sommes perçues.

Te définis-tu comme féministe ?

Je crois que je suis plus womaniste (concept créé par Alice Walker en 1983 qui, pour résumer, désigne les afro-féministes et les féministes non-blanches).

Quelles sont les femmes, connues ou pas, qui t’inspirent ?

Je n’ai pas de rôles modèles, mais j’admire certaines qualités chez les gens. La ténacité, la force, la conviction et l’authenticité sont des vertus qui m’attirent chez les femmes. Dans mon cheminement en particulier, je me suis rendu compte que ces qualités me permettaient de me tirer des situations les plus difficiles alors j’ai des affinités avec les femmes qui présentent ces caractéristiques, quel que soit leur domaine. J’ai eu la chance de rencontrer de nombreuses femmes dotées de ces qualités.

Quels sont tes projets à venir ?

Mon deuxième album Anima Mysterium qui sortira en février chez IOT Records. J’ai aussi fait quelques featurings sur des albums qui sortiront en 2019. Tendez l’oreille.

Que penses-tu de Madame Rap ?  Des choses à changer/améliorer ? 

C’est une plateforme super et inclusive, surtout pour le hip hop. Le fait de Madame Rap se concentre sur des groupes marginalisés est non seulement bienvenu, mais aussi rafraîchissant.

Retrouvez Yugen Blakrok sur FacebookBandcampTwitter et Instagram.

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