La rappeuse new-yorkaise Dai Burger nous a parlé de son parcours dans le rap, de son deuxième album qui sort le 6 décembre et de ce qu’être queer signifie pour elle.
Comment as-tu découvert le hip hop et qu’est-ce qui t’a donné envie de commencer à rapper ?
En tant que fille unique qui a grandi dans le Queens à New York, je m’occupais en regardant la télévision et en faisant des travaux manuels. C’était l’époque de MTV, TRL et BET et des magasins de locations de vidéos. Je suis vite devenue obsédée par cette pop culture en devenir. Vu que tout ça a bercé mon enfance, je ne peux pas m’empêcher de l’intégrer dans ce que je suis et dans ma musique. C’est ce que j’aime appeler un « mélange de hip pop ».
Quel·le·s artistes écoutais-tu quand tu étais plus jeune ?
Parmi mes préférés, il y avait Missy Elliot, TLC, Kelis, Gwen Stefani et des artistes comme Ludacris et Busta Rhymes. Je les écoute toujours aujourd’hui ! J’aime le hip hop qui a une dimension comique et un sens théâtral.
Je fais mon féminisme à ma propre sauce.
Tu as commencé ta carrière comme danseuse. En quoi le rap et la danse sont-ils complémentaires à tes yeux ?
Ils vont de pair et mes performances scéniques jouent un rôle énorme dans mon identité et qui je suis. C’est incroyable ! Lol. J’adore faire participer la foule, les grands mouvements et gérer la scène. La danse est obligatoire pour moi.
Tu viens de sortir le titre Salty. Est-ce un avant-goût d’un nouveau projet ?
Oui ! Mon deuxième album sort le 6 décembre. Je suis très impatiente de le partager parce qu’il retrace mon chemin jusqu’ici. Disons que je suis expérimentée à ce stade, mais pressée de continuer à grandir.
Mes pairs et moi incarnons le changement.
Est-ce que tu t’identifies comme queer ? Que signifie ce terme pour toi ?
Oui ! Pour moi, être queer, c’est simplement être ouvert et honnête envers qui tu es et ne pas se limiter à quoi que ce soit. Même si tu n’es pas sûr de qui tu es ou de qui tu veux devenir, que ce soit en termes de genre, de sexualité, de choix de carrière ou de conformités sociales, il s’agit d’être honnête et de dire que tu essaies de le comprendre et de te découvrir. Je peux dire en toute sincérité que je profite de la vie comme bon me semble, point barre !
Te définis-tu comme féministe ?
En tant que femme qui vient d’une industrie dominée par les hommes, je ne peux pas m’empêcher de prendre en compte la force, la sagesse et la compassion que les femmes apportent. Si être féministe signifie être fière de qui je suis, des femmes qui m’ont élevée, de toutes les femmes qui représentent et mettent les bouchées doubles pour leur familles, alors je le suis ! Et au passage, le féminisme est pour tout le monde et peut être représenté de nombreuses manières différentes. Je fais mon féminisme à ma propre sauce.
Le hip hop est souvent présenté comme sexiste et homophobe. Pourtant, il est bien plus inclusif que d’autres genres musicaux et de nombreux artistes LGBT+ s’expriment dans le rap. Comment l’expliques-tu ?
En effet, le hip hop a souvent été présenté de cette manière, mais je suis ravie de faire partie du changement et d’assister à son évolution et son inclusion. Mes pairs et moi incarnons le changement. La musique ne voit ni les couleurs, ni les genres ou les sexualités. La musique est ce que tu ressens. C’est ce que TOI tu en fais.
Qui sont tes rôles modèles ?
Ma mère et ma grand-mère. Elles m’ont montré ce qu’il fallait faire pour être une femme forte et indépendante, alors que l’on attend des femmes qu’elles soient d’une certaine manière. Je les remercie de m’avoir permis de briser mes propres préjugés sur la « normalité » et de devenir mon propre rôle modèle.
Quels sont tes projets pour les prochains mois ?
Plus de musique, de clips, de folies, de matière et de tout ! Je fais ça à fond depuis plus de 5 ans et je ne fais que grandir !
Que penses-tu de Madame Rap? Des choses à changer/améliorer ?
J’adore Madame Rap parce que les femmes dans la musique et la pop culture méritent d’avoir une telle plateforme où nous pouvons être acceptées, entendues et médiatisées dans la bonne lumière. C’est ce que fait Madame Rap. Merci !
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