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Cheek Magazine x Madame Rap – 10 rappeuses qui se battent pour les droits des femmes

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Madame Rap s’associe à Cheek Magazine !

Tous les mois, vous pourrez retrouver un article de Madame Rap consacré aux  femmes et au hip hop sur le site de Cheek.  Notre premier papier, « 10 rappeuses qui se battent pour les droits des femmes », est à lire ci-dessous et ici.

Le rap serait la musique la plus misogyne qui existe. C’est ce que les médias traditionnels et la société nous répètent depuis des décennies. Pourtant, quand on s’y intéresse de près, on découvre que la scène hip hop internationale regorge de rappeuses qui luttent pour les droits des femmes. Petit tour d’horizon.

Krudas Cubensi ( Cuba/USA )

C’est par leur action sociale que les “artivistes” de Krudas Cubensi se sont lancées dans le hip hop. Poètes, performeuses, éducatrices et musiciennes, Odaymara Cuesta et Olivia Prendes ont travaillé à Cuba avec des femmes et des populations queer, non blanches ou immigrées, afin de favoriser leur intégration et valoriser leurs différences. Le duo s’est inspiré de ces expériences pour porter un rap “dégenré” et militant, tout en continuant de mener un travail de terrain auprès de minorités.

Justina ( Iran )

Comment rapper dans un pays qui l’interdit et envoie les artistes en prison? La rappeuse iranienne Justina a trouvé la solution. C’est dans des studios clandestins de Téhéran qu’elle a enregistré une vingtaine de titres, avant de les sortir sur des plateformes de téléchargement américaines. A visage découvert, consciente des risques qu’elle encourt, la MC continue aujourd’hui de se battre pour la liberté d’expression et les droits des femmes en Iran. “Je revendique mes droits, mes droits humains, des droits que les hommes ont, mais que je n’ai pas.”

Blimes Brixton ( Los Angeles )

Initialement connue sous le nom de Oh Blimey, la rappeuse californienne Blimes Brixton évolue sur la nouvelle scène queer de Los Angeles. La MC, qui se définit comme “profondément féministe, antiraciste et humaniste”, multiplie les collaborations avec des artistes locales et participe à de nombreux festivals hip hop LGBTQ pour démontrer que “rap” et “queer” ne sont pas incompatibles. Bien au contraire.

Dee MC ( Inde )

Depuis Bombay, Dee MC tente d’éveiller le monde à la condition des femmes dans son pays. Bien que la scène hip hop locale connaisse un réel essor, les rappeuses y sont toujours très minoritaires. Par le biais de la musique, la MC compte bien y remédier. “Je crois que le gens ne se rendent pas compte que les femmes sont toujours discriminées dans la majeure partie de l’Inde. Il y a vraiment beaucoup de choses à améliorer, même dans les zones urbaines, où le sexisme et les inégalités existent de manière indirecte, quand elles ne sont pas visibles au grand jour.”

GOTAL ( Sénégal )

Fondé en 2009, le collectif GOTAL rassemble quatre artistes sénégalaises, Vénus, Anta Ba, Lady Zee et DJ Zeyna, qui usent du hip hop pour mener des actions sociales auprès de la population, et notamment des jeunes femmes. Parmi leurs principaux combats, la prévention des cancers du sein et du col de l’utérus et des ravages de la dépigmentation de la peau. En 2014, elles reprennent le titre U.N.I.T.Y de Queen Latifah pour “dénoncer les hommes qui pensent que pour percer dans ce milieu, il faudrait passer par une promo canapé.”

Rebeca Lane ( Guatemala )

Poète, écrivaine, performeuse et rappeuse, Rebeca Lane a choisi le rap comme outil de lutte féministe et de justice sociale. Membre de Somos Guerreras, un réseau des femmes dans le hip hop en Amérique Centrale, elle a notamment produit un documentaire sur des rappeuses et activistes sud-américaines. Elle organise également des festivals et des ateliers au Guatemala pour sensibiliser les femmes au féminisme et à la sororité.

Neblinna ( Venezuela )

Originaire de Maracaibo, une ville à 500 km à l’ouest de Caracas, Neblinna rappe depuis 2008. Dans ses textes, elle fustige les clichés sexistes persistants qui contraignent les femmes à choisir entre l’archétype de la reine beauté et le modèle de la mère de famille. Elle évoque aussi la corruption politique, l’IVG (interdite au Venezuela) et le tabou de la sexualité des femmes.

Reykjavíkurdætur ( Islande )

La politique, les abus sexuels, la corruption, le féminisme, la sodomie, les poils, le body shaming ou la culture du viol, tels sont les thèmes abordés par Reykjavíkurdætur. Ce collectif de 17 artistes (16 rappeuses et une DJ) s’est imposé sur la scène islandaise et européenne grâce à un univers loufoque et un discours d’empowerment décoiffant: “Les gens disent trop que nous sommes sexy mais que nous n’avons aucun talent. Les médias parlent davantage de nos vêtements et de notre attitude que de notre musique. Mais nous avons bien l’intention de changer ça!”

Klutch Kollective ( Afrique du Sud )

Premier groupe de rap 100% féminin en Afrique du Sud, Klutch Kollective a vu le jour en 2015. Alors qu’elle regarde les South African Hip Hop Awards à la télévision, la chanteuse/danseuse/pianiste/productrice Toya Delazy constate que les femmes sont absentes de la sélection. Elle décide alors de lancer un projet hip hop avec trois amies: “La clé de la vie est l’égalité, tout le monde doit avoir sa chance et son mot à dire. Les femmes ne devraient pas avoir à lutter pour réussir, que ce soit dans l’art ou dans le monde de l’entreprise.”

Queen Latifah ( USA )

On ne la présente plus. Rappeuse pionnière, féministe et lesbienne, Queen Latifah est l’une des premières MCs à aborder certaines thématiques dans les années 1990 aux Etats-Unis, comme le harcèlement de rue et les inégalités femmes/hommes. Bien qu’elle ait délaissé le rap au profit de la comédie et de la production audiovisuelle, elle demeure une référence dans le hip hop et ne cesse de prendre position en faveur d’une plus grande visibilité des femmes et des Noir.e.s dans le monde de la musique.

Le site de Cheek Magazine, son Facebook et son Twitter.

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