Le duo de rappeuses Zetas vient tout droit de la ville de Salerne, en Campanie, sur la côte sud-ouest de l’Italie. Annarella et Miriade nous parlent de leur amour pour le boom bap, de leur musique « 100% underground », et de leur premier album Didattica, produit par le beatmaker, rappeur et DJ Tonico 70, figure phare de la scène old school.
Vous souvenez-vous de quand et comment vous avez découvert le hip hop pour la première fois ?
On a commencé à écouter du hip hop quand on était adolescentes. On a grandi pendant le boom du rap en Italie, en regardant des émissions de télévision comme MTV Spit, où des rappeurs nationaux et des freestylers s’affrontaient dans des battles.
Ce monde nous fascinait tellement, les rappeurs étaient libres de montrer leur talent sans compromis et c’est ce que nous avons toujours eu envie de faire.
Quels artistes vous ont inspiré pendant votre enfance ?
Le rap underground et mainstream nous a toujours inspirées. En Italie, les artistes qui nous ont donné de l’inspiration sont Marracash, Fabri Fibra, Club Dogo, CoSang, Tonico 70 (notre producteur et manager) et Morfuco. Ce sont quelques noms parmi nos préférés, mais la liste est bien plus longue.
Notorious B.I.G, Sean Price, Nas et Salt’N’Pepa sont des artistes internationaux qui sont également très importants pour nous.
Comment avez-vous commencé à rapper ?
On a fait nos premiers pas dans des battles, des jam sessions et des événements hip hop partout dans notre région. On a toujours aimé écrire des chansons et le fait de découvrir le rap sous toutes ses formes nous a fait croire en nous-mêmes. On a mélangé nos mots avec la musique hip hop, et c’est comme ça que nous avons commencé.
Comment vous êtes-vous rencontrées et avez-vous décidé de créer Zetas ?
On avait des amis en commun et on se connaissait de vue, mais on s’est officiellement rencontrées à TheSquare, un espace social qui organise toujours des sessions d’écriture musicale dans la rue et des cours de breakdance avec les crews de bboys et flygirls de la ville. Quand on a commencé à rapper, on s’est rendu compte que nos styles de rap étaient plus forts ensemble, et que le produit final était cool et frais.
Comment décririez-vous votre musique et votre identité musicale ?
100% underground. Notre musique vient de la rue et de ses histoires, allant des luttes quotidiennes à notre désir de nous émanciper de notre réalité.
Comment avez-vous rencontré le producteur Tonico 70 et comment avez-vous collaboré sur votre album Didattica ?
On connaissait déjà Tonico car il est très connu et important dans et pour notre ville. On l’a rencontré à TheSquare et il a cru en notre musique. On a commencé notre collaboration officielle avec lui en 2020.
À partir de là, l’album a pris des années de travail parce qu’on on voulait proposer un produit de qualité. Chaque morceau a une histoire et un son unique, c’est notre objectif.
À quoi ressemble la scène pour les rappeuses en Italie ? Êtes-vous en contact avec certaines d’entre elles ?
Il n’y a pas beaucoup de rappeuses en Italie. Par rapport aux années précédentes, il y a beaucoup plus de filles qui font du rap, mais l’idée que des filles rappent est encore stéréotypée.
On connait d’autres artistes, mais nous n’avons jamais collaboré avec elles. Sur Didattica, notre seul featuring est avec Angelica Cascone, une excellente chanteuse de notre région.
Quels sont vos projets à venir ?
On veut faire connaître notre musique dans toute l’Italie, et même, on l’espère, au-delà de l’Italie. On travaille sur de nouveaux morceaux et nos dates de tournée sont régulièrement mises à jour, alors suivez-nous pour avoir toutes les infos !
Que pouvons-nous vous souhaiter ?
D’arriver là où on le souhaite et bien sûr de rester authentiques.
Que pensez-vous de Madame Rap ? Des choses à changer ou à améliorer ?
Super travail ! On a découvert des rappeuses grâce à votre magazine et c’est très important d’écouter de nouveaux artistes.
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© Gaetano Rispoli