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VIDÉO – 22 chansons populaires qui font l’apologie de la pédocriminalité et de l’inceste (Part 2)

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En ce 18 novembre 2023, Journée européenne pour la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels, (et à l’avant-veille du 20 novembre, journée internationale des droits des enfants), Madame Rap vous a concocté une sélection de 22 chansons populaires qui font l’apologie de la pédocriminalité et de l’inceste, classées par ordre chronologique de 1952 à 1996.

[TW : inceste, pédocriminalité, violences sexuelles]

Si le rap reste désigné par la culture dominante comme la musique la plus violente et sexiste qui soit, ces chansons de variété, pop ou rock, banalisent la culture du viol, la pédophilie, le grooming et glamourisent les violences sexuelles faites aux enfants.

Un florilège nauséabond qui se décline sous diverses formes : des agressions sexuelles présentées comme des romances consenties (et rock n’roll), des désirs pédophiles vendus comme de sulfureuses transgressions, des jeunes filles mineures décrites comme des aguicheuses assoiffées de sexe piégeant de pauvres hommes adultes, ou des fantasmes, voire des récits, d’incestes.

Ces textes posent de nombreuses questions. Pourquoi, aujourd’hui, six ans après MeToo, ne sommes-nous toujours pas capables de porter un regard critique sur ces paroles plus que problématiques ? Il est urgent de les condamner car elles ont forgé les imaginaires de générations entières et accompagné de nombreux moments de nos vies quotidiennes, amoureuses, festives, familiales ou intimes.

Aussi, alors que l’on continue de nier aux rappeurs leur qualité d’auteurs, leur capacité de narration et de second degré, ces grands messieurs de la chanson peuvent se draper dans leur masculinité bien normée pour bénéficier d’une totale impunité. Mieux encore, ils sont érigés en poètes, génies, fiertés de notre héritage culturel, modèles à suivre ou stars à convoiter. Certains de leurs écrits s’apparentent pourtant clairement à de la prédation.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les images, textes ou représentations sexualisant les enfants et célébrant la pédophilie ne sont pas exceptionnels mais systémiques et totalement acceptés dans notre société. Ils gangrènent la littérature, le cinéma, les arts, la musique, les médias, la publicité et la culture populaire depuis trop longtemps. Si nous ne sommes pas capables de le reconnaître, comment prendre correctement les victimes en charge et prétendre endiguer ces violences ?

160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles chaque année en France selon un rapport de la Ciivise (Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants) paru en septembre 2023. 45 % des enfants qui révèlent les violences au moment des faits ne sont pas mis en sécurité et ne bénéficient pas de soins et 58 % des professionnels alertés n’ont pas protégé l’enfant à la suite de la révélation des violences.

 

Avec :

  • Henri Salvador – Ma petite Jacqueline (1952), écrit par Maurice Pon
  • Claude Nougaro – Cécile, ma fille (1963), écrit par Claude Nougaro
  • Elvis Presley – Kissin’ Cousins (1964), écrit par Bernie Baum et Bill Giant
  • The Grateful Dead – Good Morning, Little School Girl (1967), écrit par inconnu / version originale enregistrée par Sonny Boy Williamson en 1937
  • France Gall & Maurice Biraud – La petite (1968), écrit par Robert Gall
  • Van Morrison – Cyprus Avenue (1968), écrit par Van Morrison
  • Léo Ferré – Petite (1970), écrit par Léo Ferré
  • The Rolling Stones – Brown Sugar (1971), écrit par Mick Jagger
  • Serge Gainsbourg – Ballade de Melody Nelson (1971), écrit par Serge Gainsbourg
  • Christian Delagrange – Petite fille (1972), écrit par Frank Gérald (pseudonyme de Gérald Biesel)
  • Michel Berger & France Gall – Si l’on pouvait vraiment parler (1974), écrit par Michel Berger
  • Led Zeppelin – Sick Again (1975), écrit par Robert Plant
  • Christophe – Petite fille du soleil (1975), écrit par Didier Barbelivien
  • Gilbert Bécaud – Une petite fille entre neuf et dix ans (1976), écrit par Gilbert Bécaud
  • Rod Stewart – Tonight’s the Night (Gonna Be Alright) (1976), écrit par Rod Stewart
  • The Knack – My Sharona (1979), écrit par Doug Fieger
  • Jean-Luc Lahaye – Gamine (1989), écrit par Jean-Luc Lahaye
  • Bernard Minet – Hey jolie petite fille (1990), écrit par Jean-Luc Azoulay
  • François Feldman – Joy (1991), écrit par François Feldman
  • Faith No More – Edge of the World (1991), écrit par Mike Patton
  • Neil Diamond – Happy Birthday Sweet Sixteen (1993), chanson originale écrite par Neil Sedaka et Howard Greenfield en 1961
  • Étienne Daho – Quand tu m’appelles Éden (1996), écrit par Étienne Daho

À lire aussi : 30 chansons populaires qui font l’apologie de la pédocriminalité et de l’inceste (Part 1), 30 chansons populaires bien sexistes qui ne sont pas du rap Part 1 et Part 2 et 30 punchlines sexistes qui ne sont pas du rap mais de la littérature et Pourquoi je suis féministe et j’aime le rap.

  1. Joy, c’était une chanson pour sa fille. Il dit bien « j’aime une grande personne. La vie elle te donne.. » je veux bien qu’on m’explique le pb…

    (Je comprends par contre qu’en 2024, utiliser l’expression « déshabiller du regard (de ses yeux) » est maladroit)

  2. Celle de Léo Ferré est immonde. Celles de la famille Gall semblent témoigner d’inceste. Les victimes utilisées comme caution, France, Jane…
    Gilbert Bécaud peut-être à nuancer. Il ne fait pas d’apologie, mais parle du phénomène, il découvre un sentiment coupable qui l’interroge.
    Certains exemples sont extrapolés. La chanson de Faith no More est une dénonciation. Leurs textes sont parodiques. Il dit bien « j’ai 40 ans de plus ».
    Led Zeppelin parle du fantasme d’un ado qui attend la majorité d’une fille sur qui il a flashé.

  3. On pourrait citer aussi la maladie d’amour de Sardou : « la maladie d’amour, dans le coeur des enfants de 7 à 77 ans […], qui unit dans son lit les cheveux blonds, les cheveux gris »

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