Rappeuse de 26 ans originaire de Paris 20e, Pearly nous parle son parcours dans le rap, de son univers musical et de son premier EP, à venir très prochainement.
Depuis quand rappes-tu et qu’est-ce qui t’a donné envie de rapper ?
Je rappe vraiment depuis quatre ans. J’ai écrit mon premier texte en 2015. Ensuite, j’ai rencontré une structure, un espace jeunes dans mon quartier. C’est là que j’ai commencé à enregistrer. Ce qui m’a donné envie de rapper, c’est la musique que je consommais au quotidien. J’écoutais beaucoup de rappeurs et j’avais vraiment la musique dans la peau !
Quel titre conseillerais-tu d’écouter à des gens qui souhaitent découvrir ta musique ?
Polar me représente bien par rapport à mon univers, mon personnage et mon train de vie. Ça mélange trap et afro. Je suis une kickeuse, j’aime envoyer des punchlines et des petites piques, c’est mon délire. L’atmosphère du titre est un peu festif et j’aime bien les sons qui bougent. Je kiffe faire kiffer les gens.
Comment écris-tu tes morceaux ?
Je commence par choisir la prod. Je choisis une instrumental sur YouTube ou des beatmakers m’envoient des prods. Si je sens qu’il y a un feeling, je trouve le refrain et après j’écris tout. Parfois, c’est dans l’autre sens, j’écris quelques lignes avant de trouver une prod, mais c’est plus rare.
Tu as remporté le prix du Jury du concours Rappeuz l’an dernier. Qu’est-ce que ce prix t’a apporté ?
Ça m’a apporté une sorte de visibilité. Ça m’a permis de prendre contact avec des beatmakers et ça a fait connaître ma musique à d’autres gens. C’est un collectif avec lequel je continue d’avancer et j’espère que ça va être un très gros projet.
Tu figures sur la compilation La Souterraine Rap2filles. Comment as-tu rejoint ce projet ?
Benjamin de La Souterraine m’a contactée sur Instagram et m’a dit qu’il appréciait bien mon morceau Polar. Il m’a proposé de le mettre sur son projet. J’ai accepté parce que je trouvais la démarche intéressante et que c’était une bonne opportunité pour gagner en visibilité.
Le rap est souvent perçu comme sexiste et homophobe. Que réponds-tu à ça ?
C’est une réalité. Quand on regarde bien, il n’y a pas beaucoup de femmes dans le rap. C’est plus un milieu de mecs, donc c’est compliqué. Après, je ne ressens pas vraiment l’atmosphère homophobe, je sais qu’il y a des rappeurs gays. Ce sont des stigmates de tous les jours et des préjugés que l’on retrouve comme partout.
Quelles sont les femmes qui t’inspirent ?
Diam’s, c’est la base. Elle m’a inspirée par son écriture, sa manière de dire les choses, son authenticité et sa façon d’être. Après, c’était plus des rappeuses cainris à l’ancienne comme Lauryn Hill et Missy Elliott, de vraies kickeuses. Aujourd’hui, j’aime bien Young MA. Sinon, j’écoute pas mal de rappeuses françaises, qu’elles soient connues ou pas. En tout cas, je n’écoute pas que des rappeurs.
Quels sont tes prochains projets ?
Aller de l’avant et sortir de plus en plus de sons. Je vais sortir un EP en ligne très bientôt. Il y a une tournée qui arrive ensuite. Après tout ça, l’idée est de sortir un album fin 2020.
Que penses-tu de Madame Rap ? Des choses à changer/améliorer ?
C’est une bonne idée. Mais je trouve que les artistes sont plus présentées par rapport à leur orientation sexuelle, leurs origines et leur identité et je trouve dommage que ce soit porté sur ça et non sur elles-mêmes ou leur musique. En tout cas, merci de mettre en lumière les artistes indépendants peu connus, les rappeuses et les femmes de toutes sortes.
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