Le collectif lesbien et féministe Barbi(e)turix a convié la rappeuse Lala &ce à sa Wet for Me du samedi 11 janvier à La Machine du Moulin Rouge, un événement dont Madame Rap est partenaire !
Figure phare de la scène lesbienne parisienne depuis plus de dix ans, Rag, DJ, programmatrice et directrice artistique de Barbi(e)turix, nous a expliqué pourquoi il était important de mettre en lumière les rappeuses queer et de construire des ponts entre hip hop et électro.
En quoi Lala &ce correspond-elle à l’esprit de la Wet ?
Lala&ce est une artiste qu’on suit de près depuis longtemps chez BBX, nous sommes hyper heureuses de l’accueillir à la Wet For Me. Elle défend un mode de vie, elle n’hésite pas à se mettre en scène avec des femmes et bien sûr elle connaît un certain succès dans la communauté lesbienne & queer :). Au-delà de sa musique, ce sont des qualités 100% wet !
Pourquoi est-il important à tes yeux de mettre des rappeuses queer à l’honneur dans les soirées Barbi(e)turix ?
C’est important car comme dans tous les milieux musicaux, les femmes sont encore très peu représentées et encore moins les queer. C’est le cas dans la musique électronique et c’est aussi le cas dans le rap. Il y a clairement un mieux depuis quelques années, mais notre mission à nous promoteurs·euses queer est d’offrir un tremplin à des artistes encore trop peu programmées et leur donner de la visibilité.
Chez BBX, on essaie de diversifier les programmations de nos soirées dans ce sens, même si nous sommes plus sensibles à la musique électronique. De plus en plus de filles queer s’essaient au rap et c’est important de les soutenir et de leur donner confiance en elles.
Depuis que tu organises des soirées, quelles évolutions as-tu perçu en termes de représentativité des femmes ?
Nombreux·euses sont les programmateurs·rices qui font attention à la représentativité des femmes dans leur festivals et/ou soirées, c’est un fait. Ça bouge dans le bon sens. Mais on part de tellement loin … donc c’est un travail de tous les jours.
C’est un sujet qui revient souvent, qui en devient presque lassant, on aimerait vraiment passer à autre chose … Mais on ne lâchera rien tant que les programmations seront encore déséquilibrées comme elles le sont aujourd’hui. Tout le monde doit prendre ses responsabilités : les programmateurs·rices, les promoteurs·euses, les directeurs·rices de salles, les médias spécialisés et bien sûr le public : vous, nous, tou·te·s celles et ceux qui en ont aussi peut être marre de voir toujours les mêmes artistes sur le devant de la scène.