Ton premier EP “Sianna” est sorti en mars 2015. Comment se sont passées ta rencontre et la signature avec Warner Chappell ?
J’ai d’abord rencontré mes deux managers, Mohand & Seven qui m’ont ensuite présenté Sandrine Runser, mon éditrice. On s’est directement bien entendu, on voyait les choses de la même manière. C’était l’éditrice de Diam’s et elle recherchait une rappeuse au moment où j’ai rencontré mes managers. Le destin est bien fait.
A quoi ressemble la scène hip hop à Beauvais et en Picardie ?
Depuis 3 ou 4 ans, la scène hip hop de Beauvais commence à évoluer. Il y a de bons rappeurs que je suis et que je connais (pour la plupart). Je connais plus la scène de l’Oise que la scène picarde. Mais il y a de très bons rappeurs, et grâce à internet c’est plus simple de se faire repérer en indépendant. Et je partage les rappeurs de chez moi sur les réseaux sociaux.
Dans tes textes, notamment « Ainsi va la vie » et « Incomprise« , tu évoques tes origines maliennes et le racisme dont tu as été victime. Selon toi, la société française est-elle raciste ?
Les Français ne sont pas racistes. Ce sont les médias qui les trompent et leurs font croire des choses fausses ou bien ficelées pour que la haine s’installe. Le racisme c’est bête, on ne naît pas raciste, on le devient en écoutant des bêtises et en manquant de réflexion. Il y a de la discrimination dans le monde entier et pas seulement contre les Noirs. Pour moi, tout ça se sont des bêtises.
Sur le titre « Appel manqué« , Mac Tyer dit : « Sianna, une vraie petite sœur pas une chienne comme Rihanna« . Que penses-tu de l’image de Rihanna et de sa musique ?
Rihanna c’est la deuxième artiste dont j’étais fan étant petite. Je la suis plus ou moins depuis qu’elle a commencé sa carrière. J’aime beaucoup ce qu’elle fait, après il y a des choses avec lesquelles je ne suis pas forcément d’accord mais ce n’est pas mon image donc ça ne me dérange pas. Je me contente d’écouter et regarder ce que j’aime de Rihanna. Comme pour tous les artistes que je suis. Je ne rage pas quand je n’aime pas, je n’écoute pas, c’est tout.
Quelles sont les artistes hip hop qui t’inspirent ?
J’aime beaucoup ce que fait Jay-Z, même si il n’est plus très actif depuis ces dernière années. C’est un artiste dont je me lasse rarement car je trouve qu’il innove dans chaque album, ça change de ce que j’écoute habituellement. Ensuite, en France j’écoute beaucoup Booba et Niro depuis quelques années. Ils m’étonnent et m’inspirent un peu je pense, bien qu’on ne soit absolument pas dans le même créneau. Et Maître Gims aussi, que je respecte énormément.
Qu’écoutes-tu en ce moment ?
En ce moment, j’écoute Khelani, une artiste américaine que j’ai découvert l’année dernière avec qui j’ai accroché directement. Et j’écoute pas mal de rap français indépendant ces derniers temps, ça faisait longtemps que je n’avais pas écouté de rap français. J’écoute aussi MHD, L’Artiste, Niro, SCH, Ninho … J’écoute de tout.
En quoi le fait d’être une femme t’a t’il aidé/gêné dans ton parcours ?
Ça m’a beaucoup aidé parce que il n’y avait pas de femme dans le game. Mais c’est aussi compliqué de se faire accepter par les hommes et le public qui n’a pas forcément l’habitude d’entendre des femmes rapper. A part Diam’s, personne n’a vraiment réussi à honorer le rap féminin en France. A nous de jouer !
Te définis-tu comme féministe ? Pourquoi ?
Féministe, non. J’ai l’impression que ce terme donne le droit aux femmes d’abuser des droits qu’elles ont déjà depuis des années.
Quels sont tes projets à venir ?
Je finis le 1er album, on prépare la sortie et les concerts. J’ai vraiment hâte de voir comment le public accueille mon premier album.
Que penses-tu de Madame Rap ? Des choses à changer/améliorer ?
Ce serait cool si vous interrogiez des rappeurs à propos du rap féminin dans le monde entier. (Rires)