Née à Kinshasa (République Démocratique du Congo), Goldy a grandi à Lyon qu’elle a quitté à 19 ans pour venir s’installer à Saint Denis (93). La rappeuse de 25 ans nous parle de son parcours dans le rap, son univers musical et son premier single Interstellaire.
Quand et comment as-tu découvert le hip hop ?
En fait, c’est mon grand frère qui m’a fait découvrir le hip hop US principalement. Et puis j’ai été également bercée par de la rumba congolaise. De nature curieuse, je me suis gavée de rap français. Franchement, je kiffais ! Je m’en rappelle que je m’endormais avec la nocturne de Skyrock le vendredi soir.
Quand et comment as-tu commencé à rapper ?
Plus jeune, j’écrivais des poèmes. À vrai dire, j’adore la poésie encore aujourd’hui. J’ai commencé à rapper à 16 ans. Je me souviens avoir acheté sur Le Bon Coin un micro que je branchais sur mon PC et j’utilisais Audacity pour enregistrer mes premiers sons. Ensuite, j’ai commencé à traîner de plus en plus avec des rappeurs qui sont devenus mes potes et là, c’est cette année que je décide de me dévoiler et de faire de ma musique une priorité.
Tu dis que tu « kickes sale mais fais aussi du miel ». Comment définirais-tu ton univers musical ?
Mon univers musical est versatile, tout comme moi. Vu de l’extérieur, je peux avoir l’air perché mais il y a tellement de possibilités dans la musique que je trouve ça dommage d’être bloquée dans un seul genre. Voire même ennuyeux. La musique, c’est une passion et un exutoire. C’est comme notre humeur. Par exemple, il y a des jours où on peut passer du rire aux larmes et bien Goldy c’est pareil en moins hardcore. Pour moi, c’est juste du kif et du partage.
Tu as sorti ton premier titre Interstellaire au mois de mai. Comment as-tu travaillé sur ce morceau ?
Dans ce morceau je me suis laissé aller. C’est une bonne instru trap en mode egotrip : le turn up. Je trouve ça trop cool l’effet qu’une musique peut avoir sur ton mood. Mais dans un sens, le titre n’est pas anodin car il fait référence au monde de Goldy, que j’ai hâte de vous faire découvrir.
Comment travailles-tu ton flow ? Est-ce que tu as des routines particulières ?
Je dépasse mes limites sans cesse, je m’exerce sur sur tous types de prods pour être prête à chaque éventualité. Je suis devenue comme une éponge, j’absorbe tout ce que je peux voir ou écouter et je le ressors à ma façon. Avant, je réfléchissais trop et maintenant je ne me prends plus la tête.
Ce que j’adore faire, c’est faire défiler des instrus et adapter mon texte à l’univers de la prod, voire même carrément écrire un son. Souvent, j’écoute la prod et j’écris mon son en entier. Très souvent, ce n’est qu’au dernier moment que je change de prod et ça donne un son totalement différent.
Quels sont les artistes qui t’inspirent ou t’ont inspirée ?
La liste est beaucoup trop longue. Il y a une chose à savoir, c’est que j’apprécie la musique et énormément de genres différents. Orelsan m’a permis de me dire « wow Goldy, lâche du lest, on peut être soi-même et cartonner ». Après, il y a Youssoupha et Kery James, que je respecte de ouf genre c’est mes tontons que je n’ai jamais vus. Mais il y a aussi une grande partie de la scène congolaise. Et bien sûr Lil Wayne, on a beau dire ce qu’on veut même s’il n’est plus à son top actuellement, c’est quelque chose.
Te considères-tu féministe ? Si oui, comment définirais-tu ton féminisme ?
Oui je le suis, je dirais que mon féminisme me pousse à être attirée par ce qui est censé être réservé aux hommes… J’aime bien montrer que nous sommes les meilleures.
Quels sont tes prochains projets ?
Alors, il y a des sons qui vont sortir, j’ai beaucoup trop d’idées et de choses en tête, je dois vous envoyez de la douceur, de la bonne vibe ! Je vais également très prochainement commencer à bosser sur mon premier EP.
Que penses-tu de Madame Rap ? Des choses à changer/améliorer ?
Je trouve le concept de Madame Rap cool, ça fait plaisir de voir que des médias suivent l’actualité des rappeuses et s’y intéressent ! En plus, je découvre de nouvelles artistes. Merci à vous, c’est un bon concept.