Née à Gaborone au Botswana, Danielle Swagger se lance dans le rap en 2012. Désormais installée à La Réunion, l’artiste nous parle de son cheminement dans le hip hop, de ses projets et de la construction de son identité musicale.
Quand et comment as-tu découvert le hip hop ?
J’ai découvert le hip hop avec des artistes comme Snoop Dogg, à l’époque où il a lancé Lil’ Bow Wow, et Missy Elliott. Non seulement j’étais à fond dans le hip hop, mais j’avais aussi une grosse collection de musique. J’écoutais des chansons et je les retranscrivais après les avoir apprises, je ne savais pas encore que j’étais en train de développer un talent.
Comment as-tu commencé à rapper ?
Quand j’avais environ 17 ans, mon frère aîné m’a demandé de venir en studio avec lui et d’enregistrer un couplet sur sa chanson That Mullah. Après tout, j’étais tout le temps en train de chanter à tue-tête à la maison ! Les gens ont bien accueilli le morceau mais je reconnaissais trop ma voix et je savais que je devais encore m’améliorer. Aujourd’hui encore, je jongle dans différentes directions avec mon son, mon flow et ma voix, et essaie de définir ma personnalité à travers la musique.
Comment définirais-tu ta musique ?
Ma musique est réaliste, basée sur la réalité. Son essence est du hip hop, parfois assorti d’autres genres. Ça dépend de ce que m’évoque la production.
Si quelqu’un veut découvrir ta musique, quel morceau lui conseillerais-tu d’écouter en premier ?
Je lui dirais d’écouter #ShebaGusheshe featuring JT SpecialBoy parce que c’est ma première chanson qui est passée à la radio et qui m’a révélée en tant qu’artiste à un public plus large au Bostwana. Elle s’est très bien vendue. C’est un genre unique de musique Skhanda, créée par le rappeur sud-africain K.O, mélangée à une pointe de vibe sgubu/kwaito.
Pourquoi as-tu décidé de quitter le Botswana et de t’installer à La Réunion ?
J’ai décidé de déménager à La Réunion parce que je savais que la musique faisait partie de la culture locale. Ici, la musique est jouée en live avec les instruments basiques que nous connaissons tous et des instruments traditionnels comme le n’goni, le djembé et le kayamb. Les festivals locaux sont incroyables et des structures comme Le Kerveguen, La Cité des Arts et Florilèges ont de grandes scènes. Je me suis dit que je pourrais évoluer en tant qu’artiste et me préparer à de plus grosses scènes internationales, collaborer et échanger avec différents programmes et musiciens. C’est une phase d’apprentissage pour moi et je ne suis pas pressée.
Tu as collaboré avec la rappeuse réunionnaise Queen Favie. Comment vous êtes-vous rencontrées ?
J’ai rencontré Queen Favie par le biais de nos managers qui ont organisé une collaboration entre nous sur le thème de la misogynie.
Y’a t’il beaucoup de rappeuses au Botswana ? Est-ce qu’elles trouvent facilement un public ?
Il y a très peu de rappeuses au Botswana qui sont exposées à l’industrie artistique. En fait, c’est un milieu dominé par les hommes et c’est un sujet très sensible pour moi.
Quelles sont les femmes qui t’inspirent ?
J’aspire à être comme Bonang Matheba, Viola Davis, Maya Angelou et Michelle Obama. Des femmes de pouvoir, aisées, qui ont des responsabilités. Tomber, apprendre, se relever et enseigner. En termes de musique, je respecte Beyonce comme l’une des plus grandes performeuses et Rihanna comme une bourlingueuse dans le monde de la musique.
Te définis-tu comme féministe ?
Je suis féministe parce que je crois que les femmes sont le pilier du monde. Sans les femmes, le monde ne peut pas aller de l’avant.
Quels sont tes projets à venir ?
J’aimerais que mes fans s’intéressent davantage à ma part plus agressive. Toutes les infos seront disponibles sur mes réseaux.
Que penses-tu de Madame Rap ? Des choses à changer/améliorer ?
Madame Rap est une plateforme géniale parce qu’elle annonce sur quoi elle se focalise. C’est vaste et divertissant pour celles et ceux qui veulent entendre plus de rappeuses. Continuez, vous faites un travail formidable.
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