Faut-il séparer l’homme de l’artiste ? Alors que les affaires Polanski et Matzneff démontrent que cette question demeure centrale dans les débats sur les violences sexuelles, le rappeur D’ de Kabal sort un clip pour dénoncer ce traitement de faveur réservé aux artistes accusés de viol tant qu’ils « ne sont pas rappeurs ».
L’artiste, qui prépare un 6e album solo prévu pour le printemps, nous a expliqué ce qui l’avait poussé à aborder cette thématique.
« Janvier 2020, une désagréable impression que cet adage écoeurant est omniprésent. Dans tout un tas de discussions, dans les médias, les réseaux sociaux et autres.
Les nombreuses « affaires » font beaucoup de bruit, chacun·e donne son avis et selon toute vraisemblance invraisemblable, il faudrait donner du crédit à des individus aux comportements problématiques, violents, criminels, au prétexte que ceux-ci sont des artistes.
Ce titre aurait pu sortir, à n’importe quel moment de ce siècle, la problématique n’est pas nouvelle, tout comme les mécanismes de désintégration des victimes présumées ne datent pas d’hier.
Sur les questions de violences sexuelles et/ou sexistes, les présumés coupables qui ont de la notoriété ont tout un système qui les autorise à continuer d’exercer leurs domination au mépris des victimes présumées. C’est un problème.
Il me semblait important, d’apporter ma contribution en tant qu’homme et en tant qu’artiste : Non, on ne sépare pas. »