Chanteuse, rappeuse, poète et activiste, CHIKA se fait remarquer en 2017 avec un remix pro LGBT+ de Shape of You d’Ed Sheeran. L’artiste originaire d’Alabama nous parle aujourd’hui de son premier EP Industry Games et de body-positivisme.
Quand et comment as-tu découvert le hip hop?
J’ai découvert le hip hop quand j’étais petite, mais je me suis mise à fond dedans quand je suis entrée au collège.
Comment as-tu commencé à rapper ?
J’ai commencé à écrire des poèmes vers 11 ou 12 ans et j’ai fini par les incorporer dans mes chansons.
Quels artistes écoutais-tu quand tu étais petite ?
CeCe Winans et beaucoup d’artistes Disney et de musique traditionnelle nigériane.
Est-ce que tu as pris des cours de musique ?
Non, j’étais trop jeune pour les cours de chant quand ma mère a essayé de m’inscrire. Mais j’ai appris la guitare toute seule et j’ai pris des cours de comédie musicale.
Tu viens de sortir le EP Industry Games. Comment présenterais-tu ce projet ?
C’est une narration de cette année passée et la déclaration du début de mon cheminement.
Si quelqu’un ne connaît pas ta musique et a envie de la découvrir, quel titre lui conseillerais-tu d’écouter en premier ?
Je lui conseillerais Songs About You parce qu’on peut y entendre mon humour, mes expériences, mon ego et ma peur, le tout emballé dans un bon gros banger.
Comment travailles-tu ton flow ? Est-ce que tu as des techniques particulières ?
Je poste des freestyles sur Instagram depuis près de quatre ans, ce qui m’a permis de beaucoup pratiquer. Je ne voulais pas que le contenu soit daté donc j’ai continué. Le rap est devenu une seconde nature.
Depuis 2016, tu utilises les réseaux sociaux comme une plateforme pour faire connaître ta musique. Quel rôle jouent-ils dans le développement de ta carrière ?
Un rôle énorme clairement. Je n’aurais rien si je n’avais pas construit ma propre plateforme.
Penses-tu que le rap puisse être un outil politique ?
Le rap a toujours été un outil politique. Comme beaucoup d’autres musiques. C’est honnête (pour la plupart), sans filtre et l’art de la poésie et des jeux de mots peut servir à faire des descriptions saisissantes et faire passer des messages.
Selon toi, pourquoi est-ce important de militer pour le body-positivisme aujourd’hui ?
Je n’ai jamais dit que c’était le cas. Cela ne veut pas dire que je ne suis pas autant passionnée par le sujet que les gens l’imaginent. C’est plus important de dire aux gens de ne pas être des connards envers des gens qui ne leur ressemblent pas que de dire à des gens qui ne ressemblent pas à des top-modèles qu’ils devraient être heureux et envoyer balader les autres. C’est important de s’aimer soi-même, mais c’est aussi important de s’aimer les uns les autres.
Qui sont tes rôles modèles ?
Ma mère et peut-être Jane Elliott ? Je n’en ai pas qui se détachent particulièrement, pour être honnête. Mais les femmes sont les meilleures. Nous sommes toutes géniales.
Te définis-tu comme féministe ? Quel est ton propre féminisme ?
Oui, bien sûr. Je pense que mon féminisme se résume au fait de penser que tous les gens sont égaux quel que soit leur genre. Mon féminisme inclut tout le monde, pas seulement les femmes. Les personnes queer et non-binaires ont aussi besoin d’un espace safe.
Quels sont tes projets à venir ?
Qui sait ? Je viens de sortir un projet il y a un mois. Tout est possible.
Que penses-tu de Madame rap ? Des choses à changer/améliorer ?
Continuez à faire du super boulot.
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© Leeor Wild