Après Moka en 2018, Blu Samu a sorti un second EP tout aussi réjouissant, ctrl alt del, en novembre dernier. La rappeuse, compositrice et chanteuse belgo-portugaise nous parle de son évolution musicale et de ses projets pour 2020.
Tu as sorti un nouvel EP intitulé ctrl alt del le 15 novembre. Comment as-tu évolué musicalement parlant depuis ton précédent EP Moka ?
J’ai pas mal évolué et j’ai essayé sur ce projet de rajouter ma petite touche spéciale. J’ai l’impression que cet EP montre beaucoup mieux toute l’énergie que j’ai et que je ramène aussi dans mes concerts. On a enregistré et mixé chez Benjamin Lemoine et il m’a beaucoup aidé a trouver exactement comment je voulais que tout sonne. Donc pour moi cet EP est plus travaillé et réfléchi !
Avec le recul, quel regard portes-tu sur Moka ?
Moka était plus calme, plus smooth. Encore aujourd’hui j’aime beaucoup ce projet, ce n’était peut être pas aussi réfléchi qu’aujourd’hui mais Moka présentait un côté plus doux, plus retenu et timide de ma personnalité.
Quels sont les thèmes qui t’inspirent et comment écris-tu ?
J’ai toujours écrit sur mes sentiments, les choses qui m’arrivaient. Je ne vais jamais chercher très loin. C’est la vie de tous les jours, l’information que je reçois de mes proches et des médias, tout ce que j’essaie de comprendre et d’intégrer.
Aujourd’hui, le format de l’album semble désuet et de plus en plus d’artistes optent pour des EPs ou des singles…
Je prends mon temps pour un ALBUM. C’est comme pour un bébé. Il a besoin de beaucoup d’amour, de temps, de patience et surtout qu’on soit stable (financièrement parlant) pour pouvoir investir ce qu’il faut. Le format album n’est certainement pas dépassé pour moi. C’est juste une étape qui vient après avoir construit une belle base et un bel environnement autour de mon projet.
En France, les artistes qui ne rappent/chantent pas en français sont pénalisés par une politique de quotas et sont moins programmés et diffusés en radio. Est-ce également le cas en Belgique ?
Je n’ai pas remarqué ça en Belgique, on a plusieurs rappeurs anglophones belges qui passent souvent à la radio !
Nous t’avions interviewée en 2018, au moment de la sortie de Moka, et tu nous disais l’époque que les rappeuses « commençaient à se faire entendre » en Belgique. Où en est-on aujourd’hui ?
Eh bah Miss Angel vient de faire tous les festivals cet été donc ça avance petit à petit et les gens commencent à comprendre et à mettre les femmes et les hommes au même niveau.
Quel a été l’impact de #MeToo en Belgique ? Notamment dans le monde de la musique ?
Je n’ai pas trop fait attention à ce mouvement. Je ne suis pas beaucoup de mouvements extérieurs. On fait les changements que l’on veut autour de nous, avec les gens que l’on choisit comme proches. Et puis après on essayera de faire des choses encore plus grandes !
Quels sont tes projets avec cet EP ?
Voyager encore une fois, pouvoir faire plein de salles et les infecter avec cette bombe d’énergie. J’espère que mes fellow geeks se sentiront encore plus forts et que je pourrai montrer aux gens qu’être bizarre ou trop en faire, ça n’existe pas. Il n’y a que la liberté qui compte ! Et parfois, il faut se libérer de ses propres chaînes.
Que peut-on te souhaiter pour 2020 ?
Que mon deuxième EP sorte sans problème, que je puisse continuer mon aventure et voir encore plus du monde! Que je puisse encore briser beaucoup de chaînes, que ce soit les miennes ou celles des autres!
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© Rayannohra