A Montpellier, le collectif féministe Les Tricoteuses lutte pour les droits des LGBTQIA, des racisé.e.s, des travailleuses du sexe et pour faire vivre la scène hip hop.
Qu’est-ce que Les Tricoteuses ?
Les Tricoteuses est un collectif féministe non mixte qui s’est construit sur des bases marxistes, queers, décoloniales, c’est à dire un féminisme intersectionnel qui lutte pour le droit de toutes les femmes, racisées, migrantes, travailleuses du sexe, femmes voilées, précaires, gouines, trans, biEs…
Comment et quand est né le projet ?
Le projet est né à Montpellier en 2013 quand deux d’entre nous ont emménagé dans cette ville. Il y a alors, à cette période, les manifestations étudiantes contre la LRU auxquelles nous participons souvent. C’est dans ces manifs que nous rencontrons des meufs qui sont plus ou moins dans les milieux militants de Montpellier.
Cette même année, il y a le vote de la loi « Mariage pour Tous » et donc de nombreuses manifestations et conférences homophobes et racistes de ses opposants : ManifPourTous, Veilleurs, Ligue du midi, Jour de colère…etc. Le collectif s’est donc lancé dans un contexte nauséabond et très dur pour les racisé-es , les femmes voilées , les travailleuses du sexe ( avec la loi de pénalisation des clients) et pour nous les LGBTQIA.
Le constat à Montpellier, c’est qu’il n’y avait aucune riposte féministe et LGBTQIA. Le milieu militant que nous côtoyions plus ou moins à ce moment reste impassible et ne prend pas en compte les revendications féministes. De même, les associations institutionnelles LGBT de Montpellier restent totalement absentes des actions, notamment contre les rassemblements ManifPourtous. Ils sont même allés jusqu’à critiquer ouvertement les initiatives des militantes féministes en affirmant qu’ils ne soutenaient pas ces actions « violentes et inutiles ». L’une d’entre nous qui effectuait un stage dans l’une de ces associations a pu constater ces inepties de l’intérieur. Il y avait un vide total et un milieu militant contrôlé par des mecs cis blanc hétéro…etc. Alors il fallait faire bouger les choses.
C’est donc dans ce contexte qu’on se réunissait chez l’une et chez l’autre et où on discutait de textes et d’actions à venir, tout ça afin d’enrichir notre approche théorique et pratique. C’est à partir de là que nous avons décidé de monter un collectif féministe antiraciste et contre l’islamophobie avec 7/8 filles rencontrées pendant les luttes.
Nous avons choisi d’être autonomes, indépendantes, c’est à dire en dehors du milieu dit «militant » de Montpellier. De toute façon, c’était de fait évident. On a vite compris qu’on était pas forcément les bienvenues dans « leur milieu » et que ça ne nous correspondait pas…
Le « milieu militant » a Montpellier n’a pas changé depuis la création des Tricoteuses. Ils ne prennent toujours pas en compte de nombreuses problématiques, dont celles de l’Islamophobie ou des luttes LGBTQIA, entre autres. En ce qui concerne l’anti-sexisme c’est la même chose : des actes scandaleux qui soutiennent le pouvoir patriarcal. On a pas de temps à perdre avec eux, c’est pour ça qu’on préfère s’écarter et rencontrer de nouvelles personnes en dehors de tout ça, avec qui le feeling et les idées vont passer.
Vous menez des happenings « coups de poing ». En quoi consiste vos actions ?
On a commencé dans la rue avec des manifs, mais par la suite, nos actions se sont concrétisées.
Pendant les manifs étudiantes contre la LRU, on se retrouvait souvent à l’université dans des amphis ou se déroulaient les AGs. C’est dans celles-ci qu’on a commencé à émettre des revendications féministes qui n’était pas prises en compte dans la lutte étudiante. On tenait « une table féministe » dans l’enceinte de la fac avec de nombreuses brochures et textes féministes à disposition, afin de créer une réflexion avec les étudiantEs (certaines rejoindront les Tricoteuses par la suite). On a écrit aussi pas mal de textes pour un féminisme antiraciste et intersectionnel qu’on distribuait lors de ces AGs.
Lors des manifspourtous, on a mené pas mal d’actions sous forme de ZAP. Le principe (lancé par ActUp) consiste à s’immiscer dans une conférence/débat et la perturber en dénonçant, à l’aide de tracts et banderoles, ce que l’on considère comme une injustice.
On a donc perturbé une conférence d’Elizabeth Montfort, porte-parole de la manifpourtous34, qui est venue à Montpellier en 2013. Pour rentrer dans la conf’ sans éveiller les soupçons, notre groupe de 9 personnes s’était déguisé en « cathos ». C’était assez stressant de se retrouver au milieu de tout ces fachos homophobes en entendant les horreurs qui se disaient… On a tenu 7/8 minutes et là d’un coup on s’est levées et on a déployé notre banderole sur scène pendant que l’une de nous lisait à voix haute le tract que nous avions écrit. Leur réponse a été bien violente : ils nous ont délogées manu militari et ont fait venir les flics, mais on a bien résisté et bien foutu le bordel. Tout ça filmé par l’une de nous qui a dû rester seule un peu plus longtemps dans la salle (mais qui passait mieux).
On a aussi mené ce genre d’action-zap lors d’un gros forum où intervenait Marcela Iacub (contre ses propos masculinistes, sa défense de DSK, sa volonté de décriminalisation du viol) et les Femens (contre leur islamophobie). Comme on lutte aussi pour le droit des travailleuses du sexe, on a également perturbé la venue de l’association abolitionniste Amicale du Nid, invitée pour une émission de radio à l’université Paul Valéry. On tenait en dehors de la salle une table d’info avec des tracts pour informer les étudiantEs.
Pour ces Zaps, on employait toujours la même méthode : s’immiscer dans le lieu, s’inviter sur scène, déployer une banderole et lire un tract revendicatif bien préparé au préalable. Ces actions étaient toujours très intenses et la violence en retour aussi.
A coté des ZAP, on a fait pas mal de « contre-actions » lors des manifspourtous ou des rassemblement hebdomadaires des Veilleurs. L’une d’elle s’est très mal finie, puisqu’on s’est fait tabasser par un des groupuscules identitaires musclés de la région « La Ligue du Midi ». CertainEs ont terminé aux urgences…
On a été assez courageuses car à chaque fois on était peu nombreuses (une dizaine, voire moins), on avait pas le soutien du « réseau militant » de Montpellier et on se retrouvait toujours face à des gros fachos bien organisés qui n’hésitent pas à cogner.
Pour terminer avec les actions, on s’est beaucoup motivée pour des ateliers et sessions pochoirs/tags antifascistes et féministes.
Sur le plan théorique, on tient un blog, où l’on publie nos textes sur le contexte des luttes antifascistes et féministes à Montpellier, ainsi que des textes sur les groupuscules identitaires de la région (en menant un travail de recherche de fond). Vous pouvez retrouver l’essentiel de ceux-ci sur notre blog.
Un des points centraux de notre collectif est aussi d’organiser des projections féministes et antiracistes, suivies de débats sur Montpellier. On a très rapidement opté pour la non-mixité. Ça s’est imposé comme une évidence vu à quel point la parole des meufs est systématiquement écrasée lors de débats mixtes. C’est largement plus constructif et libérateur de parler entre nous, surtout sur des sujets qui nous touchent. Parmi les films qu’on a projeté et qu’on vous conseille : « Un racisme à peine voilé » de Jérôme Host, « Free Angela » de Shola Lynch, Die ROTE ZORA d’Oliver Ressler. Don’t Need You – The herstory of riot grrrl » de Kerri Kosh…etc. Ce sont vraiment des moments enrichissants où on se retrouve entre meufs, où on gagne de la confiance et où la parole est plus libre. On a plein d’autres idées de films à faire partager lors de ces soirées projection/débat, alors on pense en organiser d’autres très vite !
Vous avez fondé une autre association, Mental TranceFuzion, en 2014. En quoi ce projet diffère-t-il des Tricoteuses ?
Comme il était devenu compliqué d’avoir des lieux et de trouver des gentes motivées, on a décidé de mettre en suspend les actions avec les Tricoteuses. On se cantonne donc à alimenter notre page facebook « Les Tricoteuses en Furie ».
Depuis 2014, nouys avons un autre projet associatif, Mental TranceFuzion, qui ne reçoit aucune subvention afin de rester indépendantes. Donc Mental TranceFuzion, c’est une association d’organisation d’événements culturels autour des musiques alternatives et des cultures urbaines à Montpellier et ses alentours, promouvant la scène féminine et LGBTQIA !
A la base, on était parties sur la tekno avec ce projet et on a organisé quelques soirées où on a fait jouer pas mal de meufs DJ. Le mouvement tekno est, comme beaucoup d’autres, « fermé » aux artistes féminines et contrôlé par les mecs. On essaye de renverser tout ça et on espère que des collectifs/asso’ de meufs vont continuer petit à petit à faire évoluer les choses. A quand la première free party organisée par des meufs avec un line-up exclusivement non-mixte ? On en rêve !
Mais comme on s’intéresse à beaucoup d’autres chose que la culture et les musiques tekno, on a décidé de se diversifier avec l’asso’, notamment avec les « cultures urbaines » qui nous tiennent à cœur. C’est pour ça qu’on organise la première « Chicks’N’Rap » le 18 février prochain dans un squat à Montpellier, où rapperont RAP’ELLES de Marseille et RADICAL JUNKY POP de St Etienne. On projette aussi le film « Brooklyn » de Pascal Tessaud avec la rappeuse KT GORIQUE qui joue le rôle de Coralie, jeune rappeuse suisse de 22 ans. Il y aura aussi des expo de meufs : Ejy’s, Jow LB et Esoter’Ink, des dessinatrices/peintres/tatoueuses Montpelliéraines. On a hâte !
Comment est perçue votre démarche ?
On se prend souvent des réflexions du genre « Oui mais pourquoi écarter les mecs ? C’est la qualité artistique qui compte ! ». Sauf que, quand dans la plupart des soirées et concerts, le line-up est exclusivement masculin, personne ne se pose de questions. C’est toujours la même chose. De même que nous dire « C’est la qualité artistique ou la performance technique qui compte » alors que toutes les femmes qui investissent ces milieux sont dénigrées et jugées avant tout sur leur physiques au détriment des réelles « performances techniques et artistiques », c’est l’hôpital qui se fout de la charité !
Pour faire bref, ce qu’on fait et qu’on veut faire avec Mental TranceFuzion, c’est donner aux meufs la visibilité qu’elles méritent !
Vous êtes basées à Montpellier. Quelle est la place des femmes et des LGBTQIA sur la scène hip hop locale ?
Montpellier est une ville avec des lieux gay destinés aux hommes blancs, gay et bourgeois. Aucun lieu alternatif pour les LBTQIA… donc encore moins de scène hip hop locale féminine et LGBTQIA. Comme dans tous les milieux, les meufs et LBTQIA sont invisbilisé-es , c’est donc dur de créer du « réseau », de se soutenir.
La scène hip hop locale s’est plus ou moins réveillée avec l’ouverture d’un lieu dédié au rap et hip hop. Mais la direction du bar est exclusivement masculine, la programmation aussi, et craint vraiment parfois (sexiste-misogyne). On voulait faire venir Rebeca Lane (rappeuse féministe du Guatemala) dans le bar en question en octobre 2016 (on leur avait d’ailleurs envoyé l’interview que vous aviez faite sur Madame Rap) et on nous a clairement répondu que ça dérangeait, que « le féminisme pose problème ». Une claque de plus, de quoi désespérer.
A Montpellier il y a très peu de rappeuses, ou en tout cas, qui ont une certaine visibilité. Il y avait une pure rappeuse il y a quelques années : Eli MC. Mais malheureusement, elle est partie à Nantes et a arrêté le rap. Il y a quelques meufs qui ont la motiv’ et écrivent des textes chez elles, rappent en privé…etc. et on les encourage vivement à continuer et à s’imposer par la suite sur la scène locale !
Voilà, on a été carrément déçues par ce qu’on a pu voir à Montpellier. Partout dans les concerts, les open-mics, que des mecs ! Ils ne laissent pas la place aux meufs. Quand on voyage à l’étranger, on se rend compte qu’il y a quand même un fossé à ce niveau-là avec la France. Par exemple, en Allemagne, en Espagne, au Guatemala ou encore aux Etats-Unis il y a une forte scène queer antifa hip hopféministe : le collectif de Sookee avec son festival annuel « female focus festival », le collectif « Somos Mujeres Somos Hip hop»,le collectif Cypher Effect aux États-Unis…etc.
Faut croire qu’en France, il y a pas une telle dynamique et c’est forcément lié à un contexte conservateur, raciste et bien hétéro normé. Ça ne laisse pas la place à la création de collectifs subversifs de meufs et LGBTQIA ! Heureusement, il y a quand même des rappeuses qui se bougent et des projets qui se créent. On pense au collectif Keskya à Paris avec entres autres Ryam MC, le projet Rap’Elles à Marseille, et le festival annuel du « Femcees Fest » à St Etienne.
Avec notre asso’, on a envie de faire bouger les choses et remotiver les meufs et LGBTQIA dans ces milieux (rap, skate, graff…etc.) Alors contactez-nous si vous êtes motivées : projets, idées, quoi que ce soit, on est preneuses !
Vous êtes aussi skateuses/amatrices de skate. Selon vous, quels sont les liens entre skate, hip hopet féminisme(s) ?
Oui M. fait du skate street depuis l’age de 13 ans et nous on kiffe regarder, filmer le skate et tout ce qu’il y a autour.
Le skate et le hip hopsont des milieux issus des cultures urbaines donc les liens entre ces derniers et le féminisme sont assez évidents. Ces espaces sont traditionnellement masculins, donc dans lesquels les meufs et LGBTQIA sont invisibilisé-es encore une fois. Le lien est fort, le skate s’est construit avec la scène punk, puis hip-hop. Dans les années 2000, on skatait sur du gros son hip hopstyle Cypress Hill, Wu Tang, Nas…etc. Du son qu’on retrouvait beaucoup dans les vidéos de skate.
C’est donc inimaginable de penser le skate sans le hip hop! Pour ce qui est du féminisme, le skate et le hip hopc’est dans la rue. C’est un moyen d’expression corporel dans l’espace public, qui est sexiste et raciste. L’espace public étant lui-même un environnement dans lequel les meufs sont moins construites socialement et culturellement pour y aller et où on nous met pleins de barrières. Donc forcément c’est subversif et féministe. Lorsque tu rentres dans le milieu du hip hopet/ou du skate, c’est quelque part une lutte permanente contre un ordre patriarcal et sexiste. Et c’est juste incroyable la force que ça peut te donner dans ta vie de tous les jours, cette rage, cette niaque. Car il faut l’avoir pour avancer, ça te donne une confiance sur ce que tu es, sur toi et ton corps. C’est important dans une société hétéronormée et sexiste, quotidiennement violente pour les femmes et les LGBTQIA !
M., qui donne des cours de skate, constate que cette année, il y a un créneau avec une majorité de filles (5/6 de 6 à 15 ans) et quelques garçons. Et là tu vois déjà les relations de genre : les garçons prennent de l’espace, « veulent se montrer ». Les filles préfèrent être ensemble et avec une « prof » fille, car ça leur amène plus de confiance. Elles ont moins peur de se lancer, se réapproprient ensemble l’espace nécessaire…etc. La construction des relations de genre et du sexisme se construisent dès la naissance et tout au long de la vie. A nous de les déconstruire et de permettre au plus grand nombre de filles d’investir tous ces milieux alternatifs et sportifs dès le plus jeune âge.
Malgré ce milieu du skate « réservé » aux mecs, on remarque que de plus en de plus filles se mettent à la pratique du skate et/ou s’y intéressent. Ici encore, on remarque que la scène skate filles est beaucoup plus développée à l’étranger, avec de nombreux crews de meufs skateuses et féministes qui se développent. Mais heureusement en fRance, il y a quand même des événements qu’on soutient et auxquels on participe. Par exemple le contest 100% girl « Chicks on wheels » à Toulouse, le « Queens of dogtown » à Avignon, et prochainement la « Chica sess #2 » à Grenoble le 25 février. Il y a aussi un fanzine genderqueer skate « Xem Skaters » créé par une skateuse française qui vit en Suède.
Les skateurs ont toujours leur playlist fétiche qu’ils aiment écouter quand ils rident. Quels sont les vôtres ?
Alors on écoute toutes les 3 vraiment tous les styles, mais on dira plus electro-clash, gros hip-hop, et gros son riot grrrl féministe pour une session skate. Pour M., exception à la règle avec Ann Sexton « You’ve been gone too long » une chanteuse soul qui accompagne souvent sa session. Mais sinon, tous les sons qui ont pour nous marqué l’histoire du féminisme vont très bien pour une pure session.
Des rappeuses à nous conseiller ? Internationales ou Montpelliéraines ?
Akua Naru, Bumble buzz, Black Rapp Madusa, Rapsody, Rebeca Lane, Bleezie, Vel the Wonder, Ruby Ibarra, Sooke., Lady of Rage, Boog Brown, Yo Yo, Boss, Sa-Roc, Sonyae, Shadia Mansour, Blimes Birxton, Shirlettes Amons, Lady Lazy, Audry Funk, Nakury, Belona Mc, Michu MC, Normi Queen, Daisy Chain et Miss Zebra, Reykjavíkurdætur…
En France, Princess Aniès, Eli MC, Ryaam MC, Chainyz, Missah, Ladea, Loréa…
Quelles sont vos rôles modèles féminins ? Pourquoi ?
Beaucoup de meufs et LGBTQIA ont marqué l’histoire. Malheureusement elles sont invisibilisées et/ou méconnues, que l’on parle de musique (soul, folk, riott grrl, rap, punk, tekno…etc.), de réalisatrices, de militantes et universitaires féministes antiracistes, ou encore des skateuses et des sportives en général (qu’on oublie trop souvent). On a beaucoup de rôles modèles féminin dans toutes les sphères de la société !
Quelle est votre définition de « féminisme » ?
Comme de tout temps, le féminisme occidental blanc et bourgeois a imposé sa vision raciste et coloniale du féminisme. « Notre féminisme », lui, est au contraire inclusif et intersectionnel et milite donc contre tous les rapports de domination de race, de classe et de sexualité, afin de décoloniser les esprits.
Face aux offensives racistes et islamophobes d’un système impérialiste et colonial, il est important pour nous de mettre en valeur et de soutenir les initiatives des concernées sur ces questions. Ainsi, nous soutenons des mouvements tel que la BAN (Brigade Anti-Négrophobie), la MAFED (collectif de femmes subissant le racisme, qui organise la « Marche de la Dignité et contre le racisme »), le PIR (Parti des Indigènes de la République), le collectif LMSI (Les Mots sont Importants) , l’association Survie contre le colonialisme en Françafrique, BDS, campagne pro-Palestine, le CCIF (Collectif Contre l’Islamophobie en France)…
Nous soutenons aussi des individu.e.s militant.e.s anti-racistes comme la documentariste afro-féministe Amandine Gay, le bloggeur João Gabriel, l’autrice Nargesse Bibimoune, le STRASS (Syndicat du Travail Sexuel) ou encore les revues D’ailleurs et d’ici et Negus.
Quels sont vos projets à venir ? Soirées, concerts, événements…
Nous organisons une soirée dédiée aux femmes dans le rap intitulée Chicks’N’Rap le 18 février dans un squat Montpellier. Puis une soirée techno en avril avec un line-up exclusivement féminin. Nous préparons aussi un événement consacré à la diffusion du documentaire « Girl Power » sur 28 graffeuses. Enfin, nous réfléchissons à des événements qui regrouperaient le jonglage, le skate, le graff, le son hip-hop… Toujours dans une perspective féministe.
Que pensez-vous de Madame Rap ? Des choses à changer/améliorer ?
Vraiment génial, c’est tellement rare qu’un réseau de meufs dans le hip hop se crée en France et sur internet. C’est vital de parler des meufs dans le hip hop avec une approche anti-raciste et féministe. Merci pour les découvertes ! Tout ça est vraiment super important car ça permet d’avoir de la visibilité, des références et finalement, ça donne de la motiv’ pour créer et agir dans ce domaine. Venez à Montpellier, qu’on fasse un événement ensemble !
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