Le hip hop émerge en République dominicaine à la fin des années 1980, influencé par le rap portoricain et américain. Divers concours radiophoniques , dont Viva Rap ’89 , et groupes locaux contribuent à populariser ce genre musical dans la capitale Saint-Domingue. A l’époque, Jay Key « La Jeva Del Caché » est la seule femme à participer au Viva Rap ’89.
Sur l’île, comme en Amérique latine, le rap devient un vecteur important d’autonomisation, de lutte contre les inégalités et de combats féministes. Souvent marginalisées sur les circuits traditionnels, certaines artistes dominicaines utilisent leur musique pour exprimer des revendications sociales et s’inscrivent dans ce mouvement de raptivisme.
Ainsi, à partir des années 2000, plusieurs rappeuses commencent à émerger et s’imposent sur la scène dominicaine, contribuant à faire évoluer le genre. Parmi elles, Melymel est la figure la plus emblématique.
Melymel
Originaire de Saint-Domingue, Melymel est surnommée « La Mama del Rap ». Elle débute sa carrière en 2006 avec une mixtape qui rencontre un grand succès, notamment grâce au titre « Mermalada Pal Pan ». En parallèle de sa carrière musicale, elle est aussi actrice, ce qui contribue à sa renommée locale et internationale.
Tokischa
Tokischa commence une carrière de mannequin avant de se lancer dans la musique. Elle connaît un succès important avec des titres comme « Que Viva » et collabore avec des stars internationales telles que J. Balvin, Rosalía et Madonna.
La Materialista
Née à Santiago de los Caballeros, La Materialista est une chanteuse, rappeuse et actrice considérée comme l’une des pionnières du rap en République dominicaine. Elle débute sa carrière en 2006 dans le groupe Alia2 avant de se lancer en solo en 2008 avec des titres à succès comme « Mundo Oscuro ». Son style combine reggaeton, rap, dembow, bachata et pop.
La Ross María
La Ross María commence à rapper à 14 ans, et participe à de nombreux concours de freestyle avant de sortir ses propres chansons. Elle a collaboré avec des artistes internationaux comme Romeo Santos et est devenue une figure montante de la musique urbaine dominicaine, avec une forte présence sur TikTok et Instagram.
Lismar
Lismar prend des cours de musique et de chant pendant deux ans avant de commencer à écrire ses propres chansons pendant la pandémie. Elle se fait connaître grâce à ses vidéos sur les réseaux sociaux et signe avec le label Roc Nation. Elle est considérée comme l’une des artistes émergentes les plus prometteuses de la scène rap dominicaine.
J Noa
Surnommée « La Hija del Rap », J Noa est originaire de San Cristobal. À seulement 17 ans, elle est reconnue pour textes socialement engagés, traitant des réalités de sa vie et de son quartier. Elle est signe chez Sony Music Entertainment et devient une figure phare de la nouvelle scène de rappeuses.
Heidy Brown
Heidy Brown commence sa carrière dans une période où le rap dominicain est en pleine essor et marque la scène locale avec ses compositions travaillées et ses textes engagés. L’artiste critique la tendance actuelle à privilégier la viralité sur les réseaux sociaux plutôt que la qualité musicale et défend un rap où l’écriture occupe une place centrale.
Arianna Puello
Arianna Puello est reconnue pour son engagement féministe dans le rap, utilisant sa musique pour aborder des thèmes sociaux et défendre les droits des femmes. Bien que d’origine dominicaine, elle s’est imposée sur la scène hip hop en Espagne et en Amérique Latine, devenant une voix importante du rap féministe hispanophone.