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Lora Yeniche : « Être Yeniche fait qui je suis aujourd’hui »

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À l’occasion de la sortie de son premier EP Nés comme ça, la rappeuse basée à Yutz (Moselle) nous parle de son évolution depuis cinq ans, de l’importance de ses origines Yeniche et de sa collaboration avec Calbo (ex-Ärsenik).

Comment et pourquoi as-tu choisi le nom Lora Yeniche ?

Tout simplement parce que Lora est mon nom, et Yeniche, celui de ma communauté, que je viens représenter.

Madame Rap t’a découverte en 2017. À l’époque, tu nous avais raconté que le fait d’être Yeniche était très important pour toi. Peux-tu expliquer pourquoi ?

Le fait d’être Yeniche est très important pour moi, parce que c’est une histoire qui fait qui je suis aujourd’hui, mon caractère et ma force… Le fait de les représenter est encore plus important. Quand les gens le font, ils le font souvent de manière péjorative. Moi, je viens montrer tout le contraire de ce que les gens connaissent ou veulent entendre.

Est-ce que tu vis toujours à Yutz ?  

Oui je vis toujours à Yutz, avec ma mère. Je fais toujours, depuis ces années, mes allers-retours sur la capitale et même partout pour mon projet. C’est dur de se défaire des racines et de partir loin.

En quoi as-tu évolué artistiquement parlant depuis 2017 ?

Une chose est sûre, c’est que j’ai plus confiance en moi et j’ai plus d’assurance dans ce que je fais. Ce qui fait que je suis plus à l’aise. Mon équipe aussi m’a fait évoluer et m’a beaucoup appris pour améliorer mon écriture et ma technique. Je pense que c’est une évolution générale, humaine et artistique.

Tu as sorti ton premier EP Nés comme ça le 11 novembre, réalisé en collaboration avec Calbo (ex-Ärsenik). Comment vous êtes-vous rencontrés et avez-vous décidé de travailler ensemble ?

Avec Calbo, on a une amie en commun. Depuis quelque temps, elle le saoulait avec moi et voulait qu’il me rencontre. Il s’en foutait. Mais pour se débarrasser de ses relances, un jour il lui a dit : « viens avec elle ». Quand on est arrivé, il était en répétition avec plein de monde. Devant tout le monde, il m’a dit : « rappe » et j’ai rappé. Il a vu qu’il y avait quelque chose à faire. Et c’est de là que tout est parti.

Comment décrirais-tu ce premier projet ?

Je le décrirais comme un point de départ par lequel on est obligé de passer pour continuer le chemin. Dans ce projet, on découvre aussi une carte de visite, de naissance, de caractère… Le début de tout ce qui va suivre. « Née comme ça ». Ça veut tout dire.

Comment as-tu choisi les prods ?

Je choisis mes prods soit au feeling en les écoutant et ça m’inspire direct, soit en pensant à un thème sur lequel j’aimerais travailler et je demande au beatmaker de créer cette atmosphère.

Comment écris-tu en général ? Est-ce que tu as des recettes ou des habitudes particulières ?

En général, j’aime beaucoup écrire dans ma chambre au calme, sans personne autour. Je n’ai pas de recettes, c’est naturel, ça vient comme ça. Après, c’est vrai que je prends mon temps et que je reviens souvent sur un texte pour le rendre toujours meilleur. Je le retravaille plusieurs fois, je modifie…, Mais ça m’arrive d’écrire dans l’ambiance du studio aussi, mais plus dans le cadre de collaborations.

 

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Tu as instauré le rituel #GTonClassic en postant le dimanche soir sur Instagram une cover d’un classique du rap français. Comment est née cette idée ?

L’idée de #GtonClassic est venue d’une discussion sur un concept de freestyles à balancer sur les réseaux sociaux. Moi qui suis très attachée à la culture rap des années 1990-2000, j’ai voulu reprendre des classiques de rap français en réécrivant les couplets mais en gardant les refrains pour pas dénaturer les sons. Et de là, on m’a proposé l’idée d’aller rencontrer les artistes pour faire les vidéos freestyles avec eux. Je ne pensais pas que ce serait possible, et j’ai dit oui mais sans conviction. Finalement, j’ai vécu une très très grande expérience en les rencontrant et échangeant avec eux.

Est-ce que tu vis de la musique aujourd’hui ?

Je peux dire que je vis de ma passion parce qu’à côté de mon projet, j’ai monté ma structure d’ateliers d’écriture. J’interviens dans les collèges, les lycées, les centres sociaux… Je kiffe ! De ma musique (streams, concerts…), non, pas encore. Mon objectif, c’est de vivre de ce que j’aime, oui. Je vise loin. Tout en étant contente de ce que j’ai déjà.

Outre cet EP, as-tu d’autres projets en préparation ?

Il devrait y avoir quelques scènes très bientôt pour que je puisse le présenter. À côté de ça, on bosse encore des morceaux, des idées de clips… On n’arrête pas en fait.

Que peut-on te souhaiter ?

On peut me souhaiter encore beaucoup de travail comme ça, que mes projets continuent d’avancer, la santé quand je me lève chaque matin et la paix, ça me va !

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