Iels s’appellent Lizi, Aska et Grin et forment le groupe toulousain Slex. Les trois artistes nous parlent de leurs influences, leur première mixtape Slextape et des liens entre leur féminisme et leur musique qui mêle rap, punk et ego trip.
Depuis quand faites-vous de la musique ensemble ? Comment travaillez-vous ?
On bosse ensemble depuis un an et demi. Nos méthodes de travail, honnêtement, c’est le chaos, c’est très aléatoire. On peut taffer ensemble séparément, en duo, en différé, bref que de l’impro !
Quelles sont vos inspirations ? Vos influences ?
On a chacun·e des inspirations différentes. Pour Aska, on est sur du rap français. Pour Lizi, sur de la trap coréenne et du punk rock. Pour Grin, on est sur du classic punk et du jazz. Grosso modo, parce que c’est dur à résumer ! Et la techno a aussi pas mal croisé nos trois routes quand on était plus jeunes.
Après pour parler d’influences, on peut dire qu’on a mixé nos trois univers pour essayer d’en créer un nouveau, qui soit bien à nous, à travers les codes du rap français.
Vous faites de la musique ensemble, mais aussi chacun·e de votre côté, notamment en sortant des morceaux sur lesquels vous êtes seul·es. Quelles places occupent vos projets solo ? En quoi le groupe est-il important pour vous ?
Les projets solo de Lizi et Aska, c’était de l’entraînement, un moyen d’apprendre à se connaître en tant qu’artistes vu qu’elles ont commencé le rap avec ça. L’EP solo de Grin, c’était une manière de clore une époque de recherche et de se lancer pleinement dans le projet Slex, qui est maintenant au centre de nos préoccupations.
Il existe peu de groupes de rappeuses en France mais ces derniers temps, on en voit de plus en plus (Mareska, RDLD ou encore le titre Shoot de Chilla, Kanis, Joanna, Alicia et Vicky R.) Qu’en pensez-vous ? Vous sentez-vous « porté·es » par une certaine énergie et solidarité au sein de la scène rap française ?
On n’a pas spécialement entendu parler de groupes de rap féminins français ! Jusqu’ici les artistes féminines qu’on connaît et qu’on apprécie n’ont un peu rien à voir entre elles, donc on ne parlerait pas d’un « courant qui nous porte ». De base, on était simplement super potes avec une passion commune, et on s’est innocemment dit, sous l’œil attendri du label Virage Musique, « faisons du son » !
Vos textes abordent des problématiques féministes, vous définiriez-vous comme telles ? Comment reliez vous votre pratique musicale à votre féminisme ?
Évidemment, on est des personnes sexisées, on aime bien le respect, on est féministes ! Même sans vouloir en faire un sujet central, notre groupe est composé de personnes sexisées, racisées, LGBT+, TDS et prolétaires, donc le simple fait qu’on prenne la parole pour parler de nos vies, ça devient politique.
Quels sont vos projets à venir ?
Alors, pour l’avenir, s’en sortir à base de cheat codes, clairement. Pouvoir vivre décemment en faisant ce qu’on kiffe. En termes de projet, on vient juste de sortir notre première tape, la SlexTape, et on entame la réflexion de notre prochain gros projet. D’ici là, on compte bien balancer de quoi vous nourrir, à base de singles et clips qui sont en cours de réalisation !
Merci beaucoup à l’équipe de Madame Rap de nous avoir donné la parole, c’était un plaisir de la prendre ! Force à tous·tes.
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Propos recueillis par Juliette Fagot.