Originaire de Saragosse au nord-est de l’Espagne, Chata Flores rappe depuis l’âge de 10 ans. L’artiste nous parle de son parcours dans le hip hop, de ses influences punk et reggae et de ses projets.
D’où vient le nom Chata Flores ?
Le nom Chata Flores a deux origines différentes. Quand j’étais petite, on m’appelait « Chata » (plat) à cause de la forme de mon nez et Flores est le nom de famille de ma mère, alors j’ai pris ces deux références qui me représentent et en ai fait mon nom.
Quand et comment as-tu découvert le hip hop ?
Mon premier contact avec la culture hip hop s’est fait par le biais d’une cassette mal enregistrée qu’avait mon frère aîné. À cette époque, j’avais 6 ans et il en avait 12. Nous étions dans la voiture avec ma mère et nous avons mis la cassette dans l’autoradio, c’était la première fois que j’entendais le groupe de hip hop espanol Violadores del Verso !
Comment as-tu commencé à rapper ?
J’ai commencé à rapper par pour me libérer. Quand j’avais 10 ans, mes parents ont divorcé et il s’est passé beaucoup de choses que je ne savais pas gérer à ce jeune âge. Le rap était un échappatoire vers un coin de ma tête que personne d’autre ne pouvait envahir.
Quel·le·s artistes écoutais-tu quand tu étais petite ?
Violadores del Verso et Rapsusklei, qui viennent de la région de Saragosse comme moi. Puis, j’ai commencé à découvrir plus d’artistes, comme que Keny Arkana, Canserbero ou Saïan Supa Crew.
Ta musique mêle des sonorités rap, reggae et punk. Qu’est-ce que ces trois genres musicaux ont en commun à tes yeux ?
Haha, je pense que le rap est la partie la plus incontrôlable de moi et me permet de libérer toute ma colère. D’un autre côté, le reggae m’aide à m’arrêter, à réfléchir à deux fois et à trouver une pax intérieure.
Lequel de tes morceaux te représente le mieux ?
Le morceau qui me représente le mieux est Demasiado Violenta, car il raconte ma vie de manière plus introspective. Par exemple la phrase « ils disent que je suis trop violente pour pouvoir engendrer une progéniture« , est lourde de sens à mes yeux.
Pour les non-hispanophones, peux-tu nous dire de quoi parle ton dernier titre Monamadre ?
Le titre parle de gens qui se perdent en cherchant la célébrité, c’est une compétition de rap.
Qui sont tes rôles modèles ?
Ma mère.
Comment définis-tu ton féminisme ?
Comme le dit Simone de Beauvoir, nous devons nous réidentifier en tant qu’individus libres à l’intérieur et non du point de vue de la société dans laquelle nous vivons.
Quels sont tes projets à venir ? Quelles conséquences le Covid a-t-il sur tes activités ?
Je travaille sur un album qui devrait sortir en septembre si tout se passe bien. La Avec la pandémie, la moitié de mes projets a été annulée : de nombreux concerts ont été annulés et étant confinée, il est difficile de voir des artistes d’autres villes sur scène.
Que penses-tu de Madame Rap ? Des choses à changer/améliorer ?
J’adore l’idée qu’il y ait un média où les femmes dans le rap ont une voix et se sentent soutenues. Super travail.