La rappeuse nantaise Pumpkin et le beatmaker Vin’S da Cuero sortent le clip Méchante petite femme en exclusivité sur Madame Rap !
La MC nous explique la genèse du morceau et du clip, 3e extrait de l’album Abysses Repetita, et nous parle des projets du binôme.
Qu’est ce qui t’a inspiré ce texte ?
Méchante Petite Femme est un morceau faussement léger. J’y règle un peu mes comptes avec tout un tas de personnes dont je n’apprécie pas le comportement ou les valeurs, et j’y aborde aussi le fait d’avoir la sensation d’être en décalage. On est souvent partagé entre l’envie d’ignorer les agissements toxiques pour se préserver, et l’envie de les dénoncer. La chance que l’on a en tant qu’artiste c’est que l’on peut transcender tout ça et transformer les énergies négatives en quelque chose de positif et d’esthétique. Chacun sa démarche.
Quand j’écrivais ce morceau, je me projetais sur scène à gueuler « J’aime vraiment pas les gens » dans le micro, c’est jubilatoire et ça fait vraiment du bien. J’ai écrit ce track comme un gros fuck en réponse à toutes les situations dans lesquelles je n’ai pas pu ou su réagir.
Le titre du track est le surnom que Vin’S me donne quand je suis désagréable avec lui. C’est ce surnom qui m’a donné l’idée du track. Je me moque aussi de cette idée selon laquelle, c’est mal vu qu’une femme prenne de la place, fasse du bruit ou conteste l’ordre des choses.
Comment est née l’idée du clip ?
Le clip est né d’un brainstorming avec le réalisateur Sébastien Marqué. L’idée de départ a énormément évolué au fur et à mesure de nos échanges et des contraintes : budget, lieu, Covid-19, temps. Ce clip est un clin d’œil au personnage d’Eleven dans la série Stranger Things. Pour la petite histoire, c’est moi qui ai fabriqué le casque que j’ai sur la tête à partir d’une photo extraite de la série et à partir d’éléments trouvés dans un magasin de bricolage, jusqu’à minuit la veille du shooting.
C’était un gros kif de faire ce clip. D’abord, parce que c’était un challenge technique car il s’agit d’un vrai plan séquence. Nous avons tourné seulement 3 prises pour garder la meilleure. Je n’avais que 3 exemplaires de ma tenue. Sur un plan séquence, on n’a pas le droit de se planter et pourtant nous étions si nombreux que les probabilités de foirades étaient assez élevées. La technique vidéo, la lumière, le jeu des figurants, mon playback, mon attitude, tout devait être carré.
C’était un vrai travail d’équipe avec beaucoup de mise en place en amont avec les figurants et quelques prises de répétition. Je suis bluffée par le résultat et hyper contente de ce moment passée avec toute l’équipe. Le making off vidéo arrive bientôt !
Vous venez de sortir (le 23 octobre) votre 3e album en duo Abysses Repetita suite à une campagne Ulule. Pourquoi avoir choisi de recourir au crowdfunding ?
C’est la deuxième fois que nous lançons une campagne de financement participatif. Au départ, je n’étais pas très à l’aise avec cette idée, et puis on s’est rendu compte que finalement ça plaisait à notre fanbase. C’est une manière de l’impliquer dans la production de l’album, en circuit court, ce qui permet de créer des liens solides entre nous sur le long terme. Notre campagne était en réalité une sorte de pré-commande de luxe à destination des fans hardcores.
Cette campagne est également un outil de communication intéressant pour un groupe underground avec peu de moyens pour la promo. La somme récoltée avec ce crowdfunding représente environ un quart du budget global de l’album.
Quels sont vos projets pour les prochains mois (malgré le contexte sanitaire) ?
Nous gardons le cap coûte que coûte depuis le début de la crise. Je ne te cache pas que c’est très compliqué de garder la motivation sans perspective de tournée et avec tout un tas de bâtons dans les roues. Maintenir la sortie d’Abysses Repetita c’était aussi un acte de résistance en cette période difficile. On fait le maximum pour faire vivre ce projet, différemment.
C’est aussi l’occasion de ré-inventer les manières de faire. Je pense que nous n’avons pas d’autre choix que de faire preuve d’adaptabilité et de flexibilité. De belles choses nous arrivent malgré tout, c’est notre moteur pour avancer. Nous allons sortir pas mal de contenus vidéo : clips, session live, vlog, making off, en croisant les doigts pour que les concerts reprennent normalement bientôt. Nous avons fait des résidences, notre nouveau show est prêt. On est prêts !
On fait aussi beaucoup d’ateliers Rap et beatmaking tous les deux. Pour me changer les idées et me rendre utile, j’anime aussi La.Club, un club de rap pour rappeuses et j’organise des clean walks hebdomadaires sur Nantes.
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© Franck Lebègue