Les rappeuses new-yorkaises Nyemiah Supreme et Connie Diiamond nous parlent de leur EP Slick Talk qui sort aujourd’hui à l’occasion du mois de l’histoire des femmes aux États-Unis et de sororité dans le hip hop.
Comment avez-vous commencé à rapper ?
Nyemiah Supreme : J’ai commencé à rapper après avoir été l’assistante du rappeur de Harlem Juelz Santana. Le fait d’être dans un environnement musical et dans l’industrie m’a inspirée. Un jour, j’ai réservé un créneau de studio et vous connaissez la suite.
Connie Diiamond : J’ai commencé à rapper à l’âge de 14 ans, mais c’était initialement de la poésie. Plus tard, j’ai pratiqué au lycée, où je séchais les cours pour aller en studio.
Comment vous êtes-vous rencontrées ?
NS : On s’est rencontré via Twitter. Nous avons des amis rappeurs en commun. J’ai vu Connie rapper sur un featuring et je suis devenue instantanément fan !
Pourquoi avez-vous décidé de sortir Lights Camera Action pour le mois de l’histoire des femmes aux États-Unis ?
NS : Le mois de l’histoire des femmes est le parfait moment pour entrer dans l’histoire ! Deux femmes de New York qui s’allient et sortent des titres qui déchirent, c’est le changement dont le hip hop a besoin !
De plus en plus d’artistes dénoncent l’invisibilisation des femmes dans la musique. Vous êtes-vous déjà/ vous sentez-vous laissées-pour-compte en tant que femmes artistes ?
NS : Je me sens laissée-pour-compte si je ne suis pas considérée à ma juste valeur et que je twerke en string. Mais j’ai l’impression que les femmes contrôlent le game ces derniers temps. Nous sommes plus intéressantes et divertissantes !
Il y a beaucoup moins de collaborations entre rappeuses qu’entre rappeurs. Comment l’expliquez-vous ?
NS : Les femmes ont peur de travailler ensemble. Elles ont la réputation d’être vaches et hypocrites entre elles et ça peut te faire hésiter à te montrer en public et te mélanger à d’autres artistes. Tout le monde essaie de protéger son territoire au sommet. Mais si tu as confiance en toi, alors tu n’auras pas de problème.
À quoi ressemble la scène des rappeuses new-yorkaises ?
NS : Je n’en ai aucune idée. Je suis maman alors dans mon temps libre, je vais en studio. La scène est tellement vaste.
CD : La scène des rappeuses est super mélangée. Beaucoup de gens veulent rapper aujourd’hui, parce que c’est le truc « cool » à faire, mais ça n’empêche pas l’audience de déterminer celles qui sont véritablement là pour l’art. C’est génial de voir des femmes prendre le pouvoir.
Qui sont vos rôles modèles ?
NS : Ma mère est mon rôle modèle. Toujours à travailler et à accomplir des choses. Pas de plaintes, que des résultats !
CD : Mon rôle modèle est ma mère également, parce que c’est la personne la plus artistique et courageuse que je connaisse. La plupart de mes connaissances en termes de mode viennent d’elle. Je lance une collection de treillis qu’elle adore.
Vous définissez-vous comme féministes ?
NS : Oui, je prends toujours la défense des femmes. Je les protège et m’élève contre les remarques inutiles que les gens nous font. Si tu soutiens l’une d’entre nous, alors tu nous soutiens toutes.
CD : Je définis mon propre féminisme par le fait de toujours m’assurer que ma musique s’adresse aux femmes, de manière très autoritaire !
Quels sont vos prochains projets ?
NS : Connie et moi sortons un EP et je travaille sur un EP qui sortira au printemps.
CD : Je travaille également sur un EP qui sortira au printemps.
Que pensez-vous de Madame Rap ? Des choses à changer/améliorer ?
NS : Connie et moi adorons Madame Rap. On a besoin de plus de sites et de comptes Instagram qui soutiennent les femmes artistes !
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