Après plusieurs années d’absence, Skyna revient avec le clip Bye Bye. La rappeuse indépendante originaire de Grasse (06) nous a parlé de ses nouveaux projets et de sa vision du féminisme.
Comment as-tu commencé à rapper et quel·le·s sont les artistes qui t’ont inspirée ?
J’ai commencé à écrire et à rapper vers mes 14 ans. A l’époque, j’écoutais déjà beaucoup de rap comme IAM, la FF Salif, Sinik, Iron Sy, Lim, Don Choa, Luciano, Sniper et d’autres… C’est quelques années après, vers 2010, que j’ai commencé à enregistrer des maquettes et par la suite à enregistrer en studio.
En vrai, je pourrais poser sur n’importe quel style d’instrumental.
Comment définirais-tu ta musique ?
Je dirais polyvalente. J’aime autant faire du rap engagé et dénoncer le monde qui nous entoure que faire des morceaux ego trip qui n’ont pas pour but d’avoir une réflexion, mais juste de kiffer l’instant présent. Je ne veux pas me mettre dans telle ou telle case. En vrai, je pourrais poser sur n’importe quel style d’instrumental du moment que ça m’inspire.
Tu viens de sortir le clip Bye Bye. De quoi ce titre parle-t-il ?
J’ai mis de côté la musique pendant un certain temps et pas mal de personnes me demandaient : « quand est-ce que tu ressors un morceau ? » Je leur répondais que bientôt je reprendrais les bails, donc le refrain de ce morceau était inévitable. Je voulais faire un retour un peu second degré. On a essayé de faire un petit clip décalé. Le choix de l’instrumental s’est fait un peu au hasard, j’avais déjà écrit le premier couplet et quand j’ai essayé de le poser sur de l’afro trap, j’ai bien aimé donc je l’ai enregistré dessus.
Comment écris-tu tes morceaux ? Commences-tu par écrire ou par écouter des prods ?
En général, j’écris en écoutant l’instru, mais il m’arrive d’avoir des demi-couplets en tête et du coup de ne plus avoir besoin de l’instru pour le terminer.
En termes de producteurs, je travaille régulièrement avec Wallace (ancien label Justecause). Il m’est arrivé de travailler avec d’autres beatmakers comme Aspect Mendoza, le Son des Cas Libres, Cazamia Prod et d’autres. J’aime aussi freestyler sur des faces B ou sur des instruments solo ou même a capella. Je rappe sur tout même si je garde ce côté old school de cœur.
À quoi ressemble la scène des rappeuses dans les Alpes-Maritimes ? Es-tu en lien avec d’autres rappeuses de la région ?
Le mouvement commence à bien se développer, il y a de plus en plus de scènes à portée des artistes. En général, on se connaît à peu près tous déjà virtuellement via les réseaux sociaux et humainement grâce aux scènes.
Quelles sont les femmes qui t’inspirent ?
Ma mère m’a beaucoup inspirée et aussi ma grand-mère et mes tantes. La plupart des femmes de ma famille sont des battantes.
Une femme devrait pouvoir être libre de porter ce qu’elle veut.
Te définis-tu comme féministe ? Si oui, comment définirais-tu ton propre féminisme ?
Oui bien sûr. Je pense qu’il n’y as pas de propre féminisme. Par définition, il y a un mouvement politique intersectionnel qui consiste à défendre toutes les oppressions subies par toutes les femmes, peu importe leur tenue vestimentaire, leurs origines, leurs statut social… Une femme devrait pouvoir être libre de porter ce qu’elle veut, robe, survêtement, voile, minijupe, streetwear, talons, sans constamment être jugée. Je pense que le capitalisme a trop imposé un idéal de la femme alors qu’on n’est pas obligé d’être de telle ou telle manière pour se sentir femme.
Quels sont tes projets à venir ?
De nombreux clips, une mixtape et j’espère par la suite un album.
Que penses-tu de Madame Rap ? Des choses à changer/améliorer ?
Je trouve le concept énorme ! Je pense qu’il doit avoir un gros taf pour répertorier autant d’artistes féminines du monde entier. Je soutiens à fond le mouvement.
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