La rappeuse californienne Lucy Camp nous a parlé de son parcours dans le rap et de « Summer Camp », son nouvel EP très new wave sorti sur le label indépendant Quintic Records.
Quand et comment as-tu découvert le hip hop ?
Quand j’étais petite, mon oncle écoutait beaucoup de rap. Je me souviens que la première chanson de rap que j’ai entendue était « The Humpty Dance » de Digital Underground. C’est comme ça que j’ai été exposée à cette discipline du hip hop.
Comment as-tu commencé à rapper ?
Quand j’avais 6 ans, je rassemblais ma famille dans le salon, je mettais les lunettes de soleil de mon père, et je « rappais » pour eux. Plus tard à l’âge de 12 ans, j’ai commencé à écrire des petits raps dans mon journal. À 15 ans, j’ai pris option de hip hop au lycée, j’ai commencé à écrire des chansons entières et à enregistrer ma propre musique sous un autre nom.
Comment décrirais-tu ta musique ?
Ma musique est multiple. Le EP Summer Camp que je viens de sortir est très différent de la musique que j’ai pu faire avant et représente totalement où j’en suis aujourd’hui musicalement parlant. Je dirais que certains titres sont poétiques, d’autres anxiogènes, et que d’autres sont juste des vibes.
Tu viens de sortir ton troisième EP « Summer Camp ». Avec qui as-tu travaillé sur ce projet ?
J’ai travaillé avec Peter Anthony Red. C’est un producteur du label Quintic chez qui je suis. Il a complétement capturé l’ambiance années 1980 avec l’instru. J’adore ce qu’il a fait sur ce projet. J’ai aussi collaboré avec Africa du groupe Neko Pink sur le titre « Stars ». J’ai eu la chance qu’elle m’envoie ses voix pour le refrain à la dernière minute. Elle a déchiré.
Le titre « Disguise » a un côté très new wave/Blood Orange/Twin Peaks. Quelle est l’histoire de ce morceau ?
Peter m’a joué la mélodie que vous entendez sur le refrain et c’était à peu près tout, une mélodie sans batterie. Dès qu’il me l’a jouée, j’ai eu cette vibe de synthé et je lui ai suggéré d’ajouter des batteries du même style sur la mélodie. Quand il l’a fait, j’avais le mot « disguise » en tête et le refrain m’est venu tout de suite. Le titre parle du fait de tomber amoureux de quelqu’un qui n’est pas qui il prétend.
Tu viens de San José en Californie. Quelle place occupe les femmes sur la scène hip hop là-bas ?
Bien que je sois de San Jose, je ne suis pas très impliquée sur la scène musicale locale. J’ai l’habitude de faire de la musique dans ma chambre, de l’envoyer et c’est tout. Toutefois, je sais que Snow Tha Product vient aussi de San Jose.
Te définis-tu comme féministe ?
Quand je pense au mot « féministe », je pense au fait de croire et se battre pour l’égalité des droits entres les femmes et les hommes. C’est le féminisme auquel je crois.
Qui sont les femmes qui t’inspirent ?
Ma tante Bella est un grand rôle modèle parce qu’en grandissant, elle m’a donné beaucoup de conseils que ma mère n’était pas capable de me donner. C’est une femme forte que j’ai vu endurer beaucoup de choses dans sa vie. J’admire sa force et ses valeurs parce qu’elles m’ont aidé à me construire en quelque sorte.
Un autre rôle modèle est Dua Lipa. J’aime sa manière de se consacrer à la musique et son physique sain. Elle a des abdos de ouf. C’est motivant.
Quels sont tes projets à venir ?
Je sors mon premier album cet automne et je suis super impatiente !
Que penses-tu de Madame Rap ? Des choses à changer/améliorer ?
Je trouve ça mortel que Madame Rap offre une exposition aux femmes artistes hip hop. C’est toujours génial que les femmes s’unissent pour soutenir et encourager d’autres femmes. Continuez de faire ce que vous faites !
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