Quand et comment as-tu commencé à rapper ?
Mon père m’a encouragé à rapper quand j’avais 10 ans. Il voulait qu’on fasse un EP avec mon jeune frère, qui avait 5 ans à l’époque. Il a produit la musique et j’ai co-écrit les paroles des morceaux. Nous sommes allés en studio et tout. Nous avons même joué lors d’événements locaux et vendu nos CDs et nos affiches. Le EP s’appelait « Me and My Little Brother ». Mais e n’étais pas prête pour l’aspect management d’artiste… Parfois, je voulais regarder des dessins animés au lieu de répéter donc cette histoire de rap n’a pas durer longtemps. Je voulais arrêter, donc à 11 ans, je n’étais déjà plus rappeuse lol.
Et à faire des claquettes ?
J’ai commencé à prendre des cours dans une école dans le New Jersey. J’ai fait tous styles de danses de 5 à 17 ans, mais les claquettes étaient ma préférée. J’ai réalisé que j’aimais vraiment ça vers 11 ans.
Comment as-tu rencontré Fabrice Theuillon et rejoint le projet The Wolphonics ?
Fab a découvert ma musique sur Soundcloud. Je venais de mettre en ligne ma première mixtape « Masterbait ». Si vous ne l’avez pas encore écoutée, accordez-moi vos oreilles pour quelques minutes. Donc il m’a envoyé un mail pour me dire qu’il était originaire de Paris et voulait me rencontrer pour parler d’un featuring sur un album sur lequel il travaillait. J’avais quelques appréhensions au début, mais nous nous sommes rencontrés quelques jours plus tard à Brooklyn et l’année suivante nous avons collaboré sur plusieurs titres. Il m’a ensuite fait venir à Paris pour le premier concert des Wolphonics. On continue de construire ensemble depuis.
Selon toi, quels sont les points communs entre le hip hop et le jazz ?
La culture et l’expression. Le jazz et le hip hop sont des musiques noires américaines et une extension de la musique africaine. Sans les luttes et l’oppression des Noir.e.s aux États-Unis, il n’y aurait ni de hip hop ni de jazz. Ce que les gens aiment dans ces deux musiques est l’authenticité. C’est transparent. C’est vrai. C’est brut. C’est ce qui les rend si incroyables.
Tu viens du New Jersey. Quelle place occupent les femmes sur la scène hip hop là-bas ?
Il n’y a pas de scène « féminine » ou « masculine ». Il y a des femmes très talentueuses qui se démarquent dans le New Jersey. Felisha George est l’une de mes préférées dans la communauté hip hop. Beaucoup de chanteuses s’essayent au rap, mais là encore, ce n’est pas le propre des femmes.
Te définis-tu comme féministe ? Si oui, de quelle forme de féminisme te sens-tu la plus proche ?
Je crois en l’égalité politique, économique et sociale. Je ne connais pas les différentes formes de féminisme. Donne-moi deux secondes pour regarder sur Google et je reviens … Hum, je ne me reconnais pas vraiment dans les dénominations que j’ai trouvées. Je peux juste dire que je ne suis pas radicale ou anti-hommes.
Qui sont tes rôles modèles féminins et pour quelles raisons ?
Ma mère. Je la connais personnellement et je sais à quel point elle a travaillé dur pour ce qu’elle a.
Quels sont tes projets à venir ?
Je travaille sur un album intitulé « Moodswings! » et un EP qui s’appelle « Songs That Smell Good ».
Que penses-tu de Madame Rap ? Des choses à changer/améliorer ?
Vu que je ne parle pas français, mon expérience sur le site est limitée, mais j’ai l’impression que la mise en page a changé depuis la dernière fois que j’y suis allée. C’est bien le cas ? Quoiqu’il en soit, je kiffe et j’aime le fait que Madame Rap soutiennent les femmes du monde entier, et pas seulement en France.
Retrouvez Asha Griffith sur son site, Soundcloud, Twitter, et Instagram et avec The Wolphonics sur Facebook.
Photo © Stanislas Augris